dimanche 30 novembre 2008

Défi de la semaine...

Ce qui suit est un problème inventé par Einstein lui-même.
D'après lui, 98 % de la population mondiale n'est pas capable de résoudre (et 99,9 % des femmes ajoute-t-il).

Problème

* 5 femmes habitent 5 maisons de couleurs distinctes
* Elles fument des cigarettes de 5 marques différentes
* Boivent 5 boissons distinctes
* Elèvent des animaux de 5 espèces différentes


Question
Qui a des poissons ?

Hypothèses :

* La Norvégienne habite le première maison
* L'Anglaise habite la maison rouge
* La maison verte est située à gauche de la maison blanche
* La Danoise boit du thé
* Celle qui fume des Rothmans habite à coté de celle qui élève les chats
* Celle qui habite la maison jaune fume des Dunhill
* L'Allemande fume des Marlboro
* Celle qui habite la maison du milieu boit du lait
* Celle qui fume des Rothmans a une voisine qui boit de l'eau
* Celle qui fume des Pall Mall élève des oiseaux
* La Suédoise élève des chiens
* La Norvégienne habite à coté de la maison bleue
* Celle qui élève des chevaux habite à coté de la maison jaune
* Celle qui fume des Philip Morris boit de la bière
* Dans la maison verte, on boit du café

Une seule réponse est possible...

ma baleine blanche

Sans que je n’ai au moins un mot à dire, elle a dit oui.

5 minutes plus tôt.

Julie et Audrey discutent au salon, alors que je leur prépare des drinks. Plus elles vont boire, moins je vais avoir d’ennuis, dans tout les sens du terme. Je leur apporte leur verre et je tend l’oreille pour savoir de quoi elles parlent.

- Bon, comme tu sais, Paul et moi, on essaie de faire un bébé depuis 6 mois.

Heureusement pour moi, je ne suis pas Paul.

- Et ça ne marche pas ?
- Justement, on a été passer des tests, et…(petits reniflements post- crise de larmes) je suis stérile.
- Je suis désolée.
- Bah, ce n’est pas si grave, le médecin nous a donné pleins d’alternatives. Il y a bien entendu l’adoption, mais je veux avoir un bébé dans mon ventre. Ce à quoi le médecin m’a répondu qu’il était possible qu’une autre femme me donne ses ovules.

Pour une raison que je ne comprends pas, j’ai vu le piège 100 milles à la ronde, mais Audrey y est tombé comme une vulgaire gamine à qui on offre de friandises en échange d’une ballade en voiture avec l’ami inconnu de sa mère…

- Ben je pourrais te donner les miens...

NOOOOOOONNNNNNNNN!!!!!! #@%#&?%&

- Tu ferais ça pour moi, je ne voulais pas te le demander, mais tu es ma meilleure amie…


Et nous revoilà 5 minutes plus tard, Audrey pendu à mon cou et Julie serrant Audrey. Par hasard, Julie a emmenée tout les papiers expliquant la prise en charge de donation d’ovules. Que le hasard fait bien les choses…

J’ai terriblement envie d’appeler Paul pour lui demander s’il a envie de se faire greffer ma queue une fois parti. Ou mieux, on pourrait donner mon sperme et les ovules d’audrey, comme ça, si jamais Julie et Paul meurt, ce sera notre enfant qu’on élèvera…


Audrey est en ce moment même dans le bureau du médecin, pendant que moi je glande dans la salle d’attente. Je me sens comme la dernière fois qu’on a été au IKÉA, je n’ai aucune autre raison d’être ici que celle d’être avec elle.

Je m’explique mal l’envie de partager des femmes en général. Elles partagent de l’intangible. Je me l’explique de moins en moins mal, mais jusqu’à 28 ans, partager, c’était pour moi quelque chose de complètement tangible. Partager un repas, une bouteille, un compte d’Hydro.

Je relis les passages d’un livre que Audrey m’a prêtée.

Attendre un enfant, c'est marcher seule sur un fil au-dessus du chaos avec la certitude qu'il n'est plus permis de tomber...
Hafid Aggoune,
premières heures au Paradis

L’égocentrisme. Je me suis longtemps demandé pourquoi elle nous faisait ça. Le fait qu’elle suive un programme qui lui demande de prendre des médicaments la rendant ultra-fertile, question d’obtenir le plus d’échantillon d’ovules possible, va nous empêcher de baiser.

Bien entendu, afin de ne pas empirer les choses, je ne lui ai pas fait part que le dernier fait me rend terriblement de mauvaise humeur. C’est sur qu’elle ne voudra pas baiser, c’est sur que je vais en avoir envie. On l’a fait hier soir, ce matin, et à partir du moment qu’elle va se rentrer une aiguille dans le bras, ce sera terminé.

Je me demande si j’ai la patience d’attendre trois mois sans baiser. Je me dis que tout est possible. Peut-être qu’on va le faire avec une capote. Ou peut-être pas.

La porte du médecin s’est ouverte et il m’a fait signe de rentrer.

- Mr Paquette.
- Oui.
- Votre conjointe va avoir besoin de vous au cours des prochaines semaines.

Non, pour vrai !

- Mme Castonguay est Stérile, elle ne pourra plus jamais avoir d’enfant depuis son avortement récent.

Je suis sans mots, de quoi il parle, un avortement récent ?

vendredi 28 novembre 2008

R.I.A.S.E.C.

C'est pas le side-project de M.I.A.
C'est un procédé d'orientation, je skip la partie théorique pour vous en sortir, seulement, les grandes lignes.

6 types de personnalités qui définissent 8 milliards d'individus...

Réaliste
Investigateur
Artistique
Social
Entreprenant
Conventionnelle

À défaut d'avoir les moyens de me payer un psy, je vois une orienteuse. Elle m'a dit que j'étais un de ces types, et que j'avais des ascendances sur d'autres.

Je rie, à sec.

Un beau moment

Il neige.

C'est pas nouveau, c'est récurent la neige, mais c'est la première fois qu'il neige pendant que je suis avec elle.

Je l'avais invité au Biodôme, parce que j'aime beaucoup aller là. Je ne peux pas l'expliquer, mais c'est un des endroits à Montréal où je me sens vraiment libéré de tout.

On a jasé de tout et de rien, et je l'ai regardé s'émerveiller de tout et de rien.
Nous étions seul dans l'immense dôme, à l'exception des commis qui, eux, se demandaient ce que nous faisions encore là.

On nous a chassé, délicatement. IL ne faisait pas froid malgré les quelques pieds de flocons entassés. J'avais un bon manteau et elle, elle portait son habit de neige. Je la regardais me parler, mais je ne pourrais pas dire de quoi elle parlait. Je la trouvais belle dans la neige. Son teint maghrébin, les contours de son regard et de ses lèvres, ses cheveux aussi frisés que noirs. Elle était magnifique, un ange.

Et comme je me disais tout ça, tout bas, dans le fond de ma tête, elle s'est jeté dans la neige. Elle à laissé mon impression sur le tapis tout blanc. Elle s'est lancé loin, et elle à balancé les bras et les jambes faisait virevolter les flocons autour d'elle.

Elle parlait de théâtre, de littérature, de culture. Elle me parlait avec son coeur, et je répondais avec le mien. Je souriais bêtement, attendri et ému. Sans mots. Elle s'est relevé et on a continué de marcher.

Je regardais devant moi, parce que j’avais peine à imaginer croiser son regard. Ses yeux dans lesquelles j’avais peur de poser mon regard, de peur de voir une envie strictement passagère. Tout était parfait, sauf moi. J’avais peur. Cette jeune femme qui se disait libre et vivante, était enfermée dans un monde sans passé ni futur.

Notre sujet de discussion est futile, et l’un comme l’autre, nous le savons entièrement. Notre désir de magie se complète bien. La mienne se vit dans l’idéal, elle dans l’acte.

Dans la neige, nous marchons dans le parc, l’un à côté de l’autre, avec un ange de distance entre nos deux épaules asymétrique.

Cet ange est-il le fruit de mon âme, est-ce le sien, peut-être aimerais-je croire que c’est le nôtre. Celui qui nous amène vers le présent, celui qui veut nous associer pour un meilleur futur, commun. Lui il le sait peut-être si nous sommes fait pour vivre ensemble, ou si nous ne sommes fait que pour ce moment là. J’aimerais sérieusement avoir la chance de lui demander.

Toujours l’un à côté de l’autre, à 3 pieds de distance, nos pas se suivent dans la neige.

Devant un banc couvert de neige, elle s'est arrêtée.

- On joue à un jeu.

Comme une gamine maladroite, elle enlève sa mitaine pour écrire dans la neige.
Sur le banc, je la vois tracer des lettres, et je comprends... mais il fait jouer !

J AI
J AI ENVIE
J AI ENVIE DE

- Mais de quoi as-tu envie ?

J'ai 8 ans, je sais parfaitement ce qu'elle veut dire, mais j'ai pas envie que ça s'arrête.

- T'es con !

J AI ENVIE DE T EMBRASSER

On se regarde droite dans les yeux. Les pieds dans la neige, les cheveux recouverts d’un tapis de neige, Les yeux sous le firmament de l’hiver naissant, j’ai l’impression qu’une étoile a exaucé mon vœu.

- Il parait que ce n’est pas bon de réfréner ses pulsions.

Sur ce, j’ai écouté les miennes. Je l’ai serré contre moi et j’ai déposé mes lèvres sur les siennes. A ce moment précis, l’hiver a disparu, suivi du parc dans lequel nous étions, puis de la ville et de la terre et de l’univers au complet. IL ne restait que mes lèvres et les siennes. Il ne restait que ses mains dans les miennes. Tout ce qui subsistait du monde réel était son corps et le mien. Nous étions tout, nous n’étions rien.

Le temps a passé, l’heure aussi.

La température est redevenue froide, mais mon cœur est resté chaud.

Et je l’ai laissé partir.
Elle ne reviendra pas, mais ce moment je le vivrais à chaque hiver.

Ça piques-tu chez une femme ?

- T'es qui toué !

Le gars me lance un regard de tueur. Il a un gun dans les mains, pointé vers le commis. Je regarde le commis du dépanneur, qui ne doit pas comprendre anyway, parce qu'il est que trop occupé à ne pas se pisser dessus.

- Moi, je suis le gars qui fait de l'insomnie, et qui fume des clopes.
- Ben va les acheter ailleurs tes clopes !
- C'est parce que le prochain dépanneur y'est loin !

Il regarde son gun. Un vrai gun, pas le genre de gun jouet qui ressemble à un gun. Nanon, un vrai gun. Un gun comme ceux qui sentent la mort. Faut pas vous méprendre, c'est le gun qui sent la mort, pas celui qui le tient. Donc je résume, le gun sent la mort, celui qui le tient, lui, sent la peur et celui qui se fait volé, ben lui, il sent l'urine. Moi je sens rien, à part peut-être la clope.

- Bon ben, donnes-y ses cigarettes qui Criss son camp !

L'asiatique en manteau d'hiver dans son dépanneur s'exécute. Il fait mine de le déposer sur le comptoir, mais je vois qu'il hésite à me le lancer près de la porte. Finalement, le gars avec un gun le prend et me le lance.

Je sais pas pourquoi, mais j'ai lancé ma carte interac au commis. Il pouvait l'attraper, ses deux mains étaient déjà dans les airs. Il ne l'a pas fait.

- Qu'est-ce que tu fais, l'gros ! Criss ton camp avec tes cigarettes de marde !
- Ben, je paie mes clopes
- J'tes donne
- Bein j'peux tu ravoir ma carte, s'te plait ?

Le gars fait un signe de gun à l'asiatique, il se penche et je constate qu'il ne s'est pas juste pisser dessus. Il me relance ma carte et remet ses mains où elles étaient.

- Bon ben, ciao
- DÉCRISS

Il n'a pas l'air heureux. Bon, au premier coup d'oeil, il n'a pas l'air riche non plus, ça explique pourquoi il vole. Je prend mes clopes, ma carte et je me dirige vers la sortie.

Tout allait bien jusque là, sauf que ça s'est gâté. La police est arrivé. Bon, entre le temps qu'on entende les sirènes et qu'on les voit, il y a bien eu 1 minute. C'est pas un peu cave de mettre les sirènes avant de faire quoique ce soit ? Je veux dire, ça avertit, ça crée un stress, si le commis ne s'était pas déjà chié dessus, je jurerais qu'il recommencerait là.

1 bandit, 4 chars de police, 9 guns, et un commis qui doit tellement avoir honte.

- Ok, jette ton gun, et sors tranquillement.

C'est pas vraiment le temps, mais je m'allume une clope. Le gars panique un peu. Je le vois qu'il se sent moins brave avec 8 policiers. Déjà qu'il n'avait pas vraiment l'air brave, là s'est pire.

C'est pas vraiment le temps, mais je me dis que je suis aussi bien d'aller me prendre une bière. Il est chanceux le commis, s'il veut prendre une bière, y'a juste à choisir laquelle. Le choix est pauvre, mais c'est pas si pire que ça une milwaukee best.

Tout cas, tout ça pour dire que finalement je suis sorti après qu'il ait passé les menottes au gars. Ils ont pris ma déposition. En fait c'est une jolie blonde qui a pris ma déposition. Assez mignonne pour une police.

Au début elle rit, ça doit être le stress.

- Tu bois une bière ?
- T'en veux une, y'en a plein derrière !
- Hein ? euh... non... merci... Donc, tu étais là pourquoi ?

Elle me parle, mais je regarde ses cheveux. Ben criss, elle se teint les cheveux, c'pas une vraie blonde ! Ça explique son teint, que je trouvais foncé. Moi qui croyais avoir affaire à une latine. Puis mon regard se porte sur ses lèvres, elle semble douce et elles sont charnus. Une bouche assez attirante.

Plus je regarde ses lèvres, plus je me dis que je la frencherais. Mais en regardant de plus proche... Ben caliss... elle se teint la moustache !

jeudi 27 novembre 2008

le temps qui passe...

Qu'est-ce que tu fais François ?
- Essentiellement, j'essaie d'écrire une nouvelle sur les moustaches, parce que j'aimerais ça en envoyer une à la revue Biscuit chinois

Est-ce que ça avance ?
- Pas vraiment, je suis comme pas motivé.

T'en as déjà eu une toi, une moustache !?!
- Ouain, mais c'était plus pour le jeu. J'assume pas de porter une moustache, c'est comme trop lourd.

Ouain, donc pourquoi t'écris si t'es pas motivé ?
- Je vois l'écriture comme un muscle, si je ne l'entraine pas, il va devenir comme les triceps de Pauline Marois.

Donc, tu ne vois pas d'inconvénient à ce que je te propose un questionnaire ?
- Non, allons-y !

Attrapez le livre le plus proche, allez à la page 18 et écrivez la 4ème ligne :

Au mieux, l'émotion du geste d'écrire ressemble à n'importe laquelle de nos joies imméritées

2) Sans vérifier, quelle heure est-il ?

16h35

3) Vérifiez :

16h51

4) Que portez-vous ?

Jean, chandail à manche longue brun et mon bandeau.

5) Avant de répondre à ce questionnaire, que regardiez-vous ?

mon texte

6) Quel bruit entendez-vous à part celui de l'ordinateur ?

ma radio, et des camions qui passent

7) Quand êtes-vous sorti la dernière fois, qu'avez-vous fait ?

Ce matin, j'ai été à un rendez-vous.

8) Avez-vous rêvé cette nuit ?

Non

9) Quand avez-vous ri la dernière fois ?

Tantôt, en relisant un vieux texte.

10) Qu'y a t'il sur les murs de la pièce où vous êtes ?

Rien, je vais cependant mettre quelque chose...éventuellement !

11) Si vous deveniez multimillionnaire dans la nuit, quelle est la première chose que vous achèteriez ?

des billets d'Avions

12) Quel est le dernier film que vous ayez vu ?

Old boy

13) Avez-vous vu quelque chose d'étrange aujourd'hui ?

Chambre en ville

14) Que pensez-vous de ce questionnaire ?

C'est ridicule

15) Dites-nous quelque chose de vous que nous ne savons pas encore ?

J'ai toujours une porte de sortie

16) Quel serait le prénom de votre enfant si c'était une fille ?

Zya, Mia ou Évelyne

17) Quel serait le prénom de votre enfant si c'était un garçon ?

Xavier,

18) Avez-vous déjà pensé à vivre à l'étranger ?

Oui, souvent, je voudrais

19) Que voudriez-vous que Dieu vous dise lorsque vous franchirez les portes du paradis ?

Tiens v'la l'bonheur, où c'est qu't'était !

20) Si vous pouviez changer quelque chose dans le monde en dehors de la culpabilité et la politique, que changeriez-vous ?

L'argent

21) Aimez-vous danser ?

Oui

22) Georges Bush ?

qu'est-ce que le dernier président américain.

23) Quelle est la dernière chose que vous ayez regardée à la télévision ?

Le hockey

- T'as pas d'autres question ?

Non, j'ai pas mal fait le tour...
- C'est ben poche comme question. T'aurais pas pu me demander des questions comme C'Est quoi ton plus grand rêve ?

Ben, C'est quoi ton plus grand rêve ?
- Fuck you, t'es poche ! Ostie de gage à moumoune ! M'a retourné à ma moustache, au moins avec elle je perds pas tant mon temps que ça, finalement !

Top 10 des chansons les plus déprimantes, ever !

10. Aimer - Charles Aznavour -
9. November Rain - Guns'n'roses -
8. imagine - A perfect Circle -
7. nobody loves me - Portishead -
6. Only you - Portishead
5. tu m'aimes-tu - Richard Desjardins -
4. Goodbye my lover -James Blunt-
3. The Blower Daughters - Damian Rice -
2. Talk show host - Radiohead -
1. Alone again - Jay jay Johanson -

À écouter en boucle jusqu'à temps que la corde cesse de vous étouffer...

dimanche 23 novembre 2008

Prend le fusil !

Pierre ouvre les yeux. Le sol est chaud, mais tout est noir autour de lui. Il n’a pas mal nulle part. IL est dans un noir des plus complet. Il se lève et fait quelque pas. Il cri. L’écho se fait ressentir quelque temps puis s’estompe au loin. Puis soudainement, à sa droite, une lumière surgit. Pierre ne comprend pas exactement où il peut être. L’endroit semble assez vaste, mais il n’a aucun souvenir qui semble l’avoir conduit dans un tel lieu.

Sous la lumière, une main, revêtue d’une gant noir écaillé, fait son apparition. La main est ouverte et dans la paume de celle-ci se trouve un pistolet. Un Smith & Wesson de modèle Sigma, pour être plus précis. Un modèle qui ressemble étrangement au Glock 19. Ce 9 mm est une des armes les plus accessible rapport qualité prix dans le monde. Et c’est ce revolver, que la main inconnue semble offrir à Pierre, afin que celui-ci le prenne.

Le jeu est relativement simple, dit la voix. Tu as une balle, deux victimes te seront montrés, Tu dois choisir laquelle des deux survivra, et quelle périra.

Le faisceau lumineux est la seule source de lumière dans la pièce, et hormis le gant et le revolver, rien d’autre n’est visible. L’obscurité est telle que Pierre ne voit seulement pas le bout de ses pieds. Il ne voit que sa main que s’il la met sous le faisceau lumineux, comme s’il n’existait pas vraiment, comme si son être tout entier n’était qu’un gaz, une vapeur, un essence. La main lui tend à nouveau le Smith & Wesson.

Pierre hésite. Il n’a jamais tenu de revolver dans ses mains, jamais. La violence lui a toujours fait horreur et il l’a toujours fuit. Pas comme un lâche, mais seulement comme un homme qui sait que la violence est vraiment la dernière des solutions.

Il demande à la voix qu’est-ce qu’il peut arriver s’il refuse de prendre le revolver.

Tu n’as pas d’autre choix et nous resterons ici aussi longtemps qu’il le faudra.

Pierre est perplexe. Il tourne sur lui même. La voix gutturale semble provenir de partout et de nulle part à la fois. Il tend la main pour prendre le revolver mais, sournoisement, il donne un coup sur la main ganté et s’enfuit en direction opposée.

Pierre est un excellent coureur. Pendant ses années scolaires, il faisait parti du club d’athlétisme et c’est sur cette discipline qu’il comptait afin de pouvoir se sauver. IL pouvait rivaliser avec les meilleurs du pays. Après tout, il n’avait pas été champion national pour rien dans sa jeunesse. De plus, même s’il avait quitté la compétition lors de son entré sur le marché du travail., jamais il n’avait cessé de s’entraîner. De la fin de son université, jusqu’à aujourd’hui, à question de 3 fois semaine, il allait au gym. Sans compter qu’il participait au marathon à chaque année depuis 7 ans.

Et là, il court à fond depuis plus de 10 minutes, l’atmosphère est chaude, il est en sueur et pourtant il ne voit toujours rien. Il doit bien avoir couru près de 3 kilomètres, sinon plus, et pourtant c’est toujours le néant devant lui. Il s’arrête pour reprendre son souffle, regarde à gauche, le noir absolu. À droite, le faisceau et la main sont toujours là, ainsi que le revolver. Comme s’il n’avait pas bougé d’un seul centimètre. Comme si la lumière avait été là tout le long de sa course, tenant le revolver.

Prend le, et fais un choix. Tenter de t’enfuir n’est pas une option. Et il est trop tard pour te sauver.

Pierre sait pourtant qu’il a couru. Il est tout en sueur. Il est impossible que quelqu’un ait pu le suivre dans une noirceur aussi opaque et totale. Il est invraisemblable que quelqu’un ait pu le suivre et qu’il n’entende pas ses pas, ni son souffle. Alors qu’il avait pris son courage à deux mains pour se sauver, maintenant c’est l’angoisse qui le saisit. Pierre voit qu’il ne emble pas avoir d’autre choix que prendre le Smith & Wesson. Il tend sa main tremblante vers le revolver et le saisit chétivement.

Tout comme le fusil est à l’intérieur de la paume de sa main, deux lumières s’allument au loin. Deux lumières distinctes, deux halos situés à un mètre l’un de l’autre, deux cônes blancs sur fond noir. Le reste de la pièce demeure cependant d’un noir opaque. La lumière qui illuminait la main est, a quant à elle, complètement disparue, pour laisser place aux deux autres qui sont à une dizaine de mètre de lui.

Peu importe le choix que tu feras, l’une d’entre elle doit mourir. Elles ne sauront pas que c’est toi le tireur, c’est une récompense en soit, non ?

Pierre tente de regarder sa main, celle qui tient le revolver, mais il ne la voit pas. Il regarde à nouveau vers les halos. Cette fois, il y a deux personnes attachées sur des chaises, sous les halos. En les voyant, Il ne peut s’empêcher de hurler.

Sous les lumières, il y a deux jeunes femmes. Son ancienne flamme et sa propre femme.
Celle qui l’a plongé dans une profonde dépression, et celle qui l’en a fait sortir, qui lui a, à nouveau, fait croire encore à l’amour, le vrai.

À première vue son choix était facile. Il avait tellement souffert de la relation avec son ex. Le problème résidait dans la passion qu’il éprouvait encore pour celle-ci. Pierre n’avait jamais aimé comme il avait aimé cette fille, qui pourtant, l’avait laissé parce qu’elle ne se sentait pas bien dans sa peau à l’époque.

La première fille qu’il avait véritablement aimée, celle dont il croyait ne plus jamais pouvoir se passer. Celle a qui il pensait à tous les jours depuis ce temps.

Et sa femme, celle qui lui a dit qu’elle l’aimerait toujours, celle qui lui a montré que la vie c’est l’histoire d’amour dans toute ses possibilités, toutes ses folies. Celle qui lui dit à tous les jours qu’elle l’aime. Celle qui lui a proposé de lui faire des enfants la semaine passé.

Laquelle veux-tu voir survivre.

Pierre ne peut pas se résoudre à en voir une disparaître pour toujours. Il regarde les deux femmes, aucune à ses yeux ne mérite de mourir. La lumière réapparaît à sa droite. Cette fois ci dans la main, il y a un chargeur. Pierre veut saisir la main, mais celle-ci se dérobe et laisse tomber le chargeur.

Pierre fait quelques pas dans l’obscurité pour tenter de saisir le bras, mais le noir ne lui dévoile aucun corps, aucune âme qui vive. Il se penche et ramasse le chargeur à tâtons. Il tente de pointer l’arme sur lui, mais une force l’en empêche. Sa main se dirige alors vers l’avant. Alors là, à nouveau il a le contrôle de son bras, mais il ne peut pointer l’arme que vers l’avant.

Tu ne sortiras pas d’ici avant d’avoir fait un choix Pierre, et sache que j’ai tout mon temps.

Il regarde son ex. En vérité, Pierre la revoit pour la première fois depuis plus de 6 ans. Qu’est-ce qu’elle est belle. Elle était si vive, si enjouée. Le cœur sur la main et d’une naïveté déconcertante. C’est avec elle qu’il était parti en appartement avec une fille pour la première fois. Toujours prête à partir à l’aventure, elle ne vivait que pour vivre. Pleinement, avec peu de moyen, mais toujours partante pour une aventure. Tellement prête que le jour qu’il est parti un mois en France pour faire les vendanges, il est revenu pour voir que, pendant son absence, elle avait pris toutes ses affaires et lui avait laisser un mot lui disant qu’elle l’avait trompé et qu’elle ne trouvait plus le bonheur avec lui.

Est-ce que Pierre est amer de cette relation, oui, un peu, mais pas beaucoup. Car même si elle l’a laissé pour un autre, il se souvient également de tous les moments où ils étaient parfaitement heureux l’un avec l’autre. Ce premier baiser, interdit, parce qu’il avait une copine à l’époque. La première fois qu’ils avaient fait l’amour, pendant toute une nuit, s’endormant qu’au soleil levant. Leur semaine à Tadoussac, pendant laquelle ils avaient dormi à la belle étoile, voyageant de villes en villes sur le pouce. Et les moments où ils cuisinaient ensemble, créant des recettes tout simplement divines, et d’autres tout a fait exécrable, servant finalement de repas aux chats…

Elle l’avait rendu heureux, il avait prit goût à la vie, et tous deux se connaissaient comme s’ils avaient été prédestinés l’un pour l’autre, comme s’ils avaient été fait l’un pour l’autre…

Il regarde sa femme. Il avait eu quelques aventures avant de la rencontrer, mais il ne se complaisait jamais dans ces relations purement sexuelles. Les filles étaient comme des objets jusqu’au jour où il l’a rencontré. La lueur dans ses yeux l’avait fait revivre. Tout d’un coup, la vie reprenait un sens. La vie et l’amour émanaient de ses yeux. Après deux ans à trouver les filles vides de sens et d’intérêt, elle était apparue de nulle part pour lui faire vivre une des plus belles aventures de toute sa vie : l’amour. Peut-être non pas aussi passionné, mais simplement vrai, simple.

Elle faisait tout pour lui, lui laissant le temps qu’il voulait pour faire ce qu’il voulait. Elle se complaisait à l’aimer quand il en avait envie, et avec les années, il en avait de plus en plus envie. Elle était simple et il n’avait pas à se poser de question avec elle. Ils vivaient ensemble depuis trois ans déjà, et jamais il n’avait eu de problème entre eux. Ce qui en soit, à ses yeux constituait un problème. Elle ne le stimulait pas, ils ne faisaient que passer le temps ensemble, facilement, librement.

Pourtant, toutes deux avaient fait de lui l’homme qu’il était aujourd’hui. Toutes deux avaient fait de lui quelqu’un qui vivait bien dans la généralité de la vie. Et l’une d’entre elle devait mourir. Jamais il n’avait souhaité la mort de qui que se soit, alors que d’être un bourreau en ce moment lui donne l’envie de vomir.

Il pointe l’arme sur l’une, puis sur l’autre, puis change de mire à maintes reprises. Il sent des larmes coulées sur ses joues. Il ne peut définitivement se résoudre à tirer sur l’une ou l’autre.

Il a l’impression que ça fait des heures, des jours qu’il est là, à pointer l’une et l’autre des jeunes femmes. Tous les souvenirs se bousculent dans sa tête et pourtant, le choix est trop dur. Il y a bien eu les images et l’argent perdu durant sa dépression, mais tout les moments de passion intense qu’il a vécu avec son ex, tout cela justifie la peine qu’il a eu.

Et aussi tous les moments réconfortant de tendresse et d’affection qu’il a avec sa copine. Les cafés aux laits du dimanche matins, ces baises sous la pluie, les mots croisés du samedi qu’ils font conjointement. Et le bonheur qu’il a de vivre avec sa copine du moment !

Plusieurs heures se sont écoulés depuis qu’il s’est réveillé, et le chauffage de la pièce ne fait qu’augmenter. Plus tôt il avait été en sueur après sa course, désormais il n’avait même plus besoin de bouger pour être recouvert de sueur. Et c’est compter la fatigue qui lui ronge les yeux, il pleure sans cesse depuis un bon moment. IL essaie d’évaluer la situation, mais la seule pensée qu’il a, c’est qu’il trouve la situation complètement invraisemblable.

Les cernes, les larmes et la fatigue l’empêchent désormais de distinguer laquelle des filles est laquelle. Pierre ne peut pas se résoudre à en voir une disparaître, disparaître pour toujours. Par dépit, il pointe instinctivement le fusil sur l’une, puis sur l’autre. La pression est trop forte, il ferme les yeux, pointe l’arme sur lui-même et tire. Rien ne se produit.

Ce n’était pas une bonne idée, Pierre. Je t’ai prévenu, fait la voix, c’était l’une ou l’autre. Toi tu n’es qu’un messager, et le message doit parvenir au destinataire. Je me souviendrais de ta lâcheté.

Le noir se transforme en rouge, et juste comme il ouvre les yeux, il entend deux détonations.

Tu avais un choix simple, tu as voulu tricher… Telle est ta punition.

Et Pierre vit que des deux amours de sa vie, aucune n’était plus maintenant en vie.

Bon, maintenant, passons à tes parents. Papa ou Maman ?

mercredi 12 novembre 2008

va t'en pas

En vieillissant, notre cercle d’ami se resserre et chaque événement est célébré. Dans le monde actuel, la compétition bat de son plein et tout les gens veulent être le premier dans un domaine, se démarquer des autres.

Paul a été le premier à baiser.


Elle s’appelait Julie Vaillancourt. Cela faisait déjà quelques semaines qu’ils se bécottaient à gauche et à droite. On plaisantait lorsqu’il l’a laissé en lui disant qu’ils s’embrassaient tellement que cela faisait plus de 2 semaines que l’on n’avait pas entendu sa voix. Pour Paul, cette première fois n’a été qu’un prémice à toutes les aventures sexuelles qui vivraient par la suite. Pour Julie, bien elle aussi ça été que des prémices. En moins de trois, soit le reste de notre secondaire, je crois bien qu’elle s’est tapée toute l’école. Jeune femme libérée, oui. Jeune femme emprisonné dans une réputation bien ancré. On ne l’a jamais revu, elle a quitté la ville après le secondaire.

Jonathan a été le premier à contracté une mts. Bon, au début, c’était un sujet très délicat, voir tabou. À l’époque, on ne savait pas trop ce que c’était, on faisait attention pour ne pas lui toucher et on ne buvait pas dans les mêmes verres. Puis on s’est fait expliquer ce que c’était vraiment. Avec le temps, c’est devenue une histoire que l’on raconte pour faire rire. Après tout, c’est Julie qui lui avait donné!


Cédric a été le premier a finir ses études et à travaillé dans son domaine. Ce n’est peut-être pas un ingénieur, un avocat ou un expert comptable, mais disons qu’il aime son métier et qu’il fait un excellent salaire. Excellent salaire pour un plombier. C’est d’ailleurs le seul qui a revu Julie, il est allé faire des petites réparations chez elle. Bien entendu elle lui a demander s’il voyait encore Paul et Jonathan. Il nous a dit qu’elle lui a fait des avances, mais on ne l’a jamais vraiment cru.


Éric a été le premier a être papa. Ce n’était pas pas un objectif calculé de carrière pour lui, mais bon, c’est arrivé et aujourd’hui, il est très fier de sa gamine. Il en parle constamment. CE n’est pas lui cependant qui a choisi le nom. Si l’enfant avait été un garçon, il l’aurait appeler Julien, mais c’est un petite fille.

Phil a été le premier à se marier, c’était grandiose. Tout le monde étaient beaux, la journée a été fantastique. Sa femme, Carole, avait une robe sensationnelle ( et sois dit en passant, hors de prix également). La veille on avait prit soin de Phil en l’emmenant dans tout les bars de la ville pour lui saouler la gueule en bonne et due forme, comme des vrais amis le font dans ces moments là! Naturellement on a fait la noce jusqu’aux petites heures, pendant que lui était couché…


Olivier a été le premier, un peu plus tard, à se divorcer. Il est venu vivre chez moi les premiers temps parce que son ex l’a vraiment foutu à la porte. Le sac de vidange plein de linge trainant sur le trottoir, comme dans un compte de fée…J’ai comme qui dirait été sa fée marraine. Je l’ai remis sur pieds, et ça m’a fait plaisir d’avoir un pote à la maison. On avait été coloc ensemble et c’était chouette de voir à quel point les choses n’avaient pas évolués. C’est moi qui l’a présenté à sa copine avec qui il est venu aujourd’hui. Une chic fille avec qui j’ai bossé pendant un certain temps.


David a été le premier, et probablement le seul, a être devenu millionnaire. Un bon emploi, de bons placements, des risques, et beaucoup de chance ont fait de lui un homme riche. Il nous a tous invité a aller en vacances, à ses frais. Qui dirait non à une semaine dans le sud, toutes dépenses payés ?


Aujourd’hui, ils sont tous là. C’est la première fois en près de cinq ans qu’on se retrouvait tous pour être ensemble. Aujourd’hui, nous sommes encore tous là. Les uns discutent avec les autres, de leur vie, réussite et échec. Aujourd’hui ils sont tous là pour me voir, je suis le premier mort.