lundi 19 septembre 2011

The saltwater room

(owl city)

Parce que la mer s'ouvre souvent dans une histoire qui concerne un lit.

J'ai ouvert mes yeux ce matin, parce que même en les tenant fermés, le soleil arrivait quand même à mes pupilles.

Objectivement, c'est une belle journée qui se prépare. C'est vendredi, c'est l'été, c'est les vacances.
Du bout des doigt, j'ai tiré les couvertures. C'est si réconfortant une couverture, c'est comme une paire de bras qui t'enveloppent et qui ne veulent pas te laisser partir.

Du bout ds doigts, je te cherche, mais tu es déjà partie. Le cadran indique 10 heures 30. Donc si je soustrais le 10 minutes d'avance que je mets constamment afin de ne pas être en retard, plus l'heure que j'ai rajouté depuis le début de mes vacances, pour avoir l'impression de me lever tard, il est 9 heures et vingt.

Autour de moi cumule les bouteilles : Bière, vin, Rhum. Et une soif... Cette soif, celle qui détermine le l'état, à savoir si tu auras mal à la tête, ou si les premières heures de ta journée seront encore embrumée comme les dernières de la veille...

J'ai enlevé les mouches à fruit du verre à côté de moi, et j'ai bu d'un trait. Selon mes papilles et ma gorge, c'était un rhum & coke & mouche oublié.

Dans une vie, l'être humain risque de mangé involontairement (faut préciser) de 7 à 10 araignées lors de son sommeil.

Le problème avec boire des insectes, c'est que l'on ne s'attend pas à ce qu'il soit là. Tsé, quand tu vois un cerveau ( Peach's schnaps et Bailey's) tu sais que tu vas boire des grumeaux. Ça écoeure pas. Mais quand tu ne sais pas ce que tu bois, c'est rarement une belle surprise... ÇA me rappel une fille au Cégep qui a...ouain... j'préfère pas m'en souvenir.

Mais là, ce matin, tu n'es plus là et je trouve ça dommage. Malgré la mouche, j'aime bien le gout du rhum & coke le matin. Je ne me souviens pas trop de quoi on parlait hier soir. Tu me disais des choses que je trouvais intéressante, et je te contredisais... parce que je suis bon là dedans.

De quoi on parlait ? surement de choses dont je ne maitrise pas le sujet.

Est-ce que je t'ai choqué ?
Sans doute, je suis grossièrement désagréable quand je ne sais pas de quoi je parle.

Est-ce que tu vas revenir ?

Je ne sais pas, j'ai pas encore lu le mot que tu as laissé sur le bureau, sur lequel j'ai échappé mon rhum & coke...

dimanche 11 septembre 2011

Confessions

(City and Colour)

Quand on discute, elle a raison.

Je ne sais pas toujours pourquoi elle a raison, mais je sais qu'elle a raison.

- J'ai raison.

Si elle le dit, c'est que ça doit être vrai.

Je ne m'obstine pas vraiment avec elle, parce qu'elle n'aime pas vraiment ça.

- J'aime pas ça quand tu m'obstines.

Alors je fais ce que l'on aime. Et on aime un tas de choses!!! On aime : aller à la montagne, prendre des marches les mardis soirs, écouter des séries télés... On aime un tas de choses. Dernièrement, j'ai réalisé qu'on aimait être seul.

On aime être seul parce qu'on ne se sent pas coupable. On ne se sent pas coupable de laisser le "on", pour passer une soirée avec elle. En fait, on se sent coupable de passer une soirée en "on".

On est souvent ensemble et on aime ce que l'on fait. C'est ce qu'elle dit. Et comme elle n'aime pas que l'on s'obstine, "on" aime.

On aime passer du temps ensemble parce qu'on fait ce que l'on aime. On aime faire ce qu'il faut faire quand il faut le faire. On aime s'aimer, comme elle dit...

On dit souvent, "on".

Mais elle a raison, On aime ça.

On aime ça, même quand je ne suis pas sur.

Mais quand je ne suis pas sur, elle me dit de lui faire confiance. Que elle, elle sait ce que l'on aime.

Elle ne sait pas que j'y pense souvent. Elle ne le sait pas parce que j'ai peur qu'on n'aime pas ça.

- Je sais ce qui est bon pour nous.

Alors, je ne dis rien. Je dis ce que l'on aime. Je dis ce que je crois qu'on aime, et quand j'ai torts, elle me corrige.

On aime ce que l'on aime.
C'est ça l'amour.
C'est aimé ce que l'on aime, sans trop discuter.
C'est discuter quand on aime trop ce que l'on n'aime pas vraiment.
C'est aimer.

dimanche 28 août 2011

Dog

(Ben Folds)



J'ai décidé d'acheter un chien.
D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours voulu un chien.

Je dis acheter, mais en fait, on me l'a donné.

C'est un beau chien, et je suis particulièrement chanceux, parce que je n'aurais pas à l'éduquer : c'est déjà fait !

C'est un chien comme dans le film : La Famille Tenenbaum, de Wes Anderson. J'ai vu le film, et j'ai adoré ce petit cleb, qui me donnait l'impression d'être le plus futé des membres de la famille. J'étais, pour ainsi dire, tombé amoureux de ce chien. Malheureusement ma blonde a...était allergique aux chiens... donc je n'ai jamais pu en avoir. Elle l'est encore, allergique au chien, mais ce n'est plus ma blonde...

Je l'ai particulièrement aimé mon cleb aujourd'hui.

Alors que j'étais au parc à chien, une première pour moi, j'ai rencontré une fille qui m'a laissé son numéro de téléphone. Elle trouvait ça drôle parce que c'était un énorme cliché, mais en même temps, je crois que je lui ai vraiment plu. Son chien avait l'air d'aimer le mien aussi...

On dira ce que l'on voudra sur les clichés, mais c'est parce que c'est des recettes connus qui fonctionnent, pourquoi en déroger ! Je ne lui ai presque rien dit. On a parlé du chien, de sa race, depuis quand je l'avais... J'avais pas grand chose à lui dire : Un gentil chien, Beagle, 2 semaines...

Puis elle a insisté sur le reste de ma vie. Célibataire, depuis peu... Je prends des cours de cuisine italienne, j'aime pas vraiment le fais que le BQ ait disparu de la carte électoral et que je suis extrêmement maladroit.

Faut croire qu'elle a aimé. Et faut croire que Valise aussi lui a plu. ( C'est le nom de mon chien)

Valise.

Elle m'a fait répété deux fois. Oui, Valise. C'est peut-être à cause des annonces de fido, que le chien ressemble à son propriétaire et que je ressemble à une valise... C'est peut-être aussi que la journée que je l'ai eu, un peu avant, elle(mon ex) venait chercher ses derniers trucs chez moi. C'est peut-être aussi parce que j'en ai rien a foutre, et que j'ai le goût de retourner avec un sac à dos, voir le monde...

Enfin, elle m'a laissé son numéro, et c'est la plus belle nouvelle de la semaine.

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Fallait que je me débarrasse de Trip. ça ne me plaisait pas trop, mais que voulez vous. Trip, je l'ai depuis 6 ans. C'est un bon chien. Un Beagle, comme Snoopy.

J'étais seul à l'époque, et comme je devenais un adulte, je m'étais dis que je pouvais tester mon degrés de responsabilité avec un chien. J'en avais jamais eu, malgré le fait que j'ai toujours voulu en avoir un. C'était pour moi, le concept d'un chien, comme avoir un compagnon dans l'adversité.

J'avais fais quelque recherches, afin de déterminer quel genre de chien pourrait le plus s'adapter à moi, et vice-versa. Comme j'aimais beaucoup la nature et le plein air, le beagle était tout fait pour moi. Bien entendu, je trouvais ça très drôle que de m'acheter un : Snoopy. Mais bien vite j'ai vu les différences.

Dans les premiers mois, je me faisais un plaisir de répéter, à l'occasion, les mots de Lucy : Stupide Beagle ! Mais très vite, ça a disparu, je n'ai plus eu besoin de le dire.

Aujourd'hui je l'ai laissé aller à un type qui m'a écrit sur un site d'achats, d'échanges et de ventes.
Il me paraissait mieux que les deux, trois autres qui m'avait écrit, et je me refusais de l'envoyer à la SPCA. Tuer mon chien, jamais...

Quand le type est rentré, Trip s'est immédiatement dirigé vers lui. Et je dois avouer que le type avait l'air bien. En fait, j'ai compris que j'avais fait le bon choix quand j'ai vu les yeux de Marc s'illuminer en prenant Trip dans ses bras.

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CE soir, j'amène Trip voir son ancien propriétaire. Pour une raison obscur, c'est comme mon nouvel ami.

Quand j'ai été chez lui, chercher Valise, on a discuté un peu, puis il m'a offert une bière, on a discuté de tout et de rien et, ça a cliqué. Du coup, ça fait deux semaine qu'on s’envoie des courriels pour rien, à propos de Trip et de tout le reste.

Et ce soir, il m'a invité à souper chez lui, avec Trip/Valise et sa nouvelle copine. J'aime bien l'idée, je trouve ça drôle et je crois que Valise ça lui fait moins mal comme coupure s'il revoit son maître. C'est mon premier souper depuis que je suis célibataire et ça me fait drôle que ma "date" soit un chien...

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J'ai invité le nouveau propriétaire de Trip à venir souper. Comme ma nouvelle copine est allergique, je ne pouvais pas le garder. Ce soir, elle va venir, elle prendra des Claritin, pour une des dernières fois chez moi... Je me demande comment elle va trouver le nouveau propriétaire, je suis sur qu'il va lui plaire !

dimanche 7 août 2011

Call it what you want

(Foster the people)

Je regarde les poivrons. Rouge, vert ou jaune. J'ai jamais vraiment compris pourquoi les rouges et les jaunes sont plus cher. Enfin, je sais que c'est plus long pour les rouges et les jaunes, de murir, mais quand même, 1 $ de plus...

Je n'aime pas faire mes courses à l'épicerie.

C'est toujours compliqué de choisir une caisse à l'épicerie, sauf quand on a déjà travaillé dans une! Le secret, c'est de regarder le panier des gens.

Règle pour savoir si ça va aller vite :
  1. Regarder la grosseur des articles dans le panier.
  2. 10 personnes avec un panier, c'est plus long que 5 carrosses pleins.
  3. Les caisses automatiques, c'est mal.
  4. La caissière est blasée, même si elle est nouvelle... Alors pas la peine d'être gentil...
Je fais la file et j'adore regarder ce que les gens achètent. Quand un gros achète des chips, des plats "michelina", du coke et le dernier de l'Actualité qui parle de la malbouffe, je trouve ça drôle. Mais j'ai rien contre les gros, je trouve tout aussi drôle de voir une jeune femme acheter du tofu, du brocoli et la magazine "dernière heure". Comme quoi, bien manger n'égale pas culture...

La file que j'ai choisi est la plus longue, mais je veux être servi par cette caissière. C'est une vieille amie que je n'ai pas vu depuis longtemps.

- Salut Julie !
- Paul ! Comment tu vas ?
- ÇA va toi ?
- PAs mal
- Tu manges ça toi, du tofu !?
- Ouain...tsé, on change tous hein !

Comme je dis ça, j'ai comme le souvenir qu'à la fin du secondaire, elle travaillait déjà à mi-temps dans un supermarché...

Pendant qu'elle enchainait les articles sur le tapis roulants, et que je me morfonds de voir le prix de la facture augmenté exponentiellement, elle me dit:

- T'es pas venu à l'enterrement de Karine.

Je me suis senti projeté hors de moi.

- Tu le savais pas !? Désolé... j'ai manqué de tact...

Tu peux manqué un cible, mais son annonce a directement atteint sa cible. Elle continue de débiter des phrases, mais je suis sourd. Ma tête est un bol de pop-corn, les souvenirs éclatent et j'ai chaud.

- Euh... Paul, ça fait 112.48 $

- euh...ouais...

J'ai déposé les sacs dans mon auto, puis je m'y suis installé et j'ai rien fais. J'aurais pu allumer le moteur, mais j'ai rien fais. Karine, c'est ma première blonde. C'était. Ce fût...

Karine m'a déviergé. Elle, elle avait déjà couché avec Éric Carmen. J'étais son deuxième, elle était ma première.

Je me demande si c'est plus facile de perdre une ancienne maitresse/amant, avec les années...??? Est-ce qu'à 60 ans, on s'en criss de notre première baise ? Je me demande ça, parce que vite comme ça, à 30 ans, ça me fout un de ces chocs...

Et je me demande... Ça fait 10 ans que je ne sais pas ce qu'elle fait, qu'est-ce qu'elle était devenu?

J'ai démarré ma voiture, et je suis parti.

En rentrant chez moi, j'ai voulu passer devant l'aréna, où la première fois on s'était embrassé.

Je me suis garé devant, j'ai coupé le moteur.
En sortant de la voiture, j'ai été où l'aréna était. Maintenant c'est des condos.
C'est signe que les temps changent.

vendredi 5 août 2011

Wake up

( The Arcade Fire)

Je viens de déménager avec ma copine. Elle qui avait sagement tout plié son linge dans des valises et autres boîtes, elle m'a vu débarquer avec deux énorme sacs de vidanges remplis de linge éparpillé.

Une fois qu'on a eu installé le lit, (et qu'on ait baptisé la chambre a couché) elle m'a dit qu'elle s'occuperait de la cuisine.

- Alors on fait quoi ? dit-elle.
- Tu devrais t'occuper de la cuisine, pendant ce temps je vais ranger mon linge.

C'est alors qu'elle s'est levée pour s'affairer à notre installation. J'en ai profité pour ouvrir mes sacs et tout lancer sur le lit.

2 minutes plus tard, elle débarque avec une bière. Pendant qu'elle me la tendait, son regard était porté sur le tas de linge qui ornait notre lit.

-T'es sur que t'as un pénis ?
- Ben, tu le sais !?
- T'as plus de linge que moi..

Étendu sur mon lit, il doit y avoir assez de linge pour couvrir 3 allées de l'armée du salut. Et ça tombe bien parce que la majorité vient de là...

- Je T'ai jamais vu porter ce t-shirt là !
- Ben oui, pas souvent... mais dins fois.
- Écoute Paul, tu fais comme tu veux, mais faut que tu tries ! Il est hors de question que tu déménages ces trucs avec nous.

Son regard sévère sur ces dernières paroles se dissipa pour laisser place à un immense sourire, avant qu'elle ne referme la porte derrière elle...

Je suis seul devant ces tas de linges et, mon intelligence se manifeste : Si tu tiens à ce que ça aille bien ( voir, baiser) t'es mieux de remplir des sacs de linges dont elle veut que tu te débarrasses.

La chemise noire : C'est la première fois que vous avez eu une date. Note à moi-même : à ne pas jeter, mais à ne par reporter lors de votre anniversaire, parce qu'elle pourrait penser que votre première soirée ensemble, j'étais plus cool que lors de notre prochain anniversaire, et dès lors regretter d'être encore avec un gars qui a changé...

Mes jeans bleu : un peu noir, un peu sale, même propre. C'est mes jeans déchiré aux talons,

mon t-shirt de AC/DC : Je l'aime. Pas elle. Ne pas jeter, et si elle te demande pourquoi je ne l'ai pas jeter, répondre : Je l'ai gardé pour peinturer !

Je plie tranquillement mon énorme tas de linge, qui au lieu d'avoir l'air d'une montagne, ressemble désormais au centre-ville de New-York. Et plus je plie et que je fais des piles. C'Est la colonisation de mon linge. Je me sens vraiment comme un vrai colonisateur, plus tôt il n'y avait rien, et maintenant je regarde des grattes-ciel de t-shirts et de pantalons, avec des des pyramides de bas.

- Mon amour, pourquoi tu as plié le linge que tu voulais jeté ?
- Je ne peux pas rien jeter tout de suite...
- Je le savais... et pourquoi donc ?
- Je ne vais rien jeté, il faut qu'on peinture.

mercredi 27 juillet 2011

Nothing is easy

(Jethro tull)


Tout deux dans un endroit clos.

Je sentais monter quelque chose en moi.
Ça me faisait tout drôle, tout chaud...

Et j'ai senti ses mains derrière moi, et j'ai replonger.
La tête dans le bol, je réalise que j'ai peut-être une intolérance aux Fruits de mers.

samedi 25 juin 2011

Comin' home

(City and colour)

Il fait soleil, et je regarde dans les yeux de ma blonde. Ma blonde... C'est ma nouvelle blonde, la dernière m'ayant laissée d'une bien drôle de façon, mais on en reparlera...

Il fait Soleil, et depuis deux jours, c'est l'été. C'est officiellement l'été depuis 49 heures, 17 minutes et 46 secondes... bientôt 53.

Il fait 26 à l'ombre et 12 000 pas à l'ombre. Heureusement pour nous, on est à l'ombre. On est à l'ombre, dans ma voiture.

- Tu sais où on va ?
- Oui oui...

J'ai l'air convaincu et ça l'a rassure, mais j'en ai aucune idée. J'ai eu secrètement eu l'envie de de prendre la route sans savoir où j'allais. Juste de partir avec seul objectif que d'être de retour dans 3 jours. Si elle avait été fan de Vigneault, on aurait pu aller à Natashquan( C'est à peine à 17 heures de routes), mais tel n'est pas le cas.

Avant de partir elle m'a demandé si on devait se préparer un encas pour la route.

- On pourrait faire un pique-nique !
- C'est sur !
- Pis on pourrait faire l'amour dans un sous-bois !
- Et comment qu'on pourrait !

Ça fait deux heures qu'on est parti, et je la vois sortir son vernis à ongle et ses ouates. Du vert et du jaune-orange. J'étais avec elle quand on les a acheté.

- Pour l'été, j'ai envie de soleil et de gazon !

J'ai souris, elle a sourit, on s'est embrassé et on a baisé dès qu'on a pu, c'est à dire dans la ruelle près de la pharmacie. Et je le referais dès maintenant si je n'étais pas entrain de conduire. Elle a baissée son siège et a collée ses pieds au plafond.

- C'est encore loin grand schtroumpf ?
- Très très loin.

Elle me montre ses dents, et remonte ses lunettes sur le fond de son nez. Je sais que dans moins de 17 minutes, elle me reposera la question, afin de conserver le gag. Et elle sait que je vais répondre la même chose. Et que malgré la fatigue, le soleil, et tout les ennuis que l'on peut avoir, on va sourire dans nos têtes.

Le soleil plombe, et on boit une bière. On s'est arrêté dans un truck stop, sur la route. Pendant que j'en profitais pour mettre de l'essence, elle est sortie pour aller aux toilettes. Je suis rentré, j'ai payé et quand je suis sorti, elle était assise dans l'auto. Je me suis remis au volant et on est reparti. Le temps que j'embarque sur l'autoroute, j'ai entendu : Pssst.

En plus de son sourire et ses ongles d'orteils estival, j'ai remarqué qu'elle me tendait une bière.

- Je T'aime
- Ça me semble du post-coital comme affirmation.
- Tais toi, et donne moi ma bière !!!

Elle rit, mais elle m'a tout de même frapper. Comme l'éclair, c'était un coup qui m'a surpris. Surpris comme un coup de foudre...

- Est-ce que...
- non non, plus très loin.

On est heureux, parce qu'on est un peu fou. On est heureux parce qu'à la radio on entend gaële.
On est heureux parce que. Juste parce que. Juste parce que...

Parce que rien ne nous dérange, parce que rien ne nous divise et parce que tout nous surprend.

- Dis le que tu ne sais pas où on va !

Elle ne me surprend pas, elle est trop intelligente pour ma vague sournoiserie.

- Est-ce que ça te dérange vraiment ?
- Non...

On est heureux...

(à suivre)

Rebel Yell

(Billy Idol)

(suite de Comin' home)

... On est heureux.

On s'est dit pleins de secrets, mais on ne s'est rien dit. On ne sait pas se dire encore. On ne sait pas se dite plein de choses, mais celles que l'on se dit sont de l'ordre des choses qui ne se disent que lorsque l'on sème.

Quand on veut cultiver la culture, il faut que l'on s'aime, de la connaissance, de la reconnaissance et préserver la naissance. Tu vois, quant une plante croit ?

Et on est dans une voiture que je conduis, et dans laquelle on boit une bière. Et bien que je ne sache pas où on va, elle non plus. L'important n'est pas toujours le chemin, c'est le but. Et notre but, c'est de s'aimer longtemps.

C'est sans doute pour ça qu'elle a sortie sa tête par la fenêtre et qu'elle crie : JE T'AIME !
On est des rebelles, on est des idéalistes, et notre amour n'est pas un projet de société, c'est notre vie, la nôtre à nous.

Je regarde les panneaux verts et elle aussi. Notre jeu, c'est de savoir où on va. Enfin, c'est son jeu, parce qu'elle croit encore que je sais où on va, quoique je commence à croire qu'elle s'est rendue compte que je ne le sais pas plus qu'elle.

St-Paul de l'île aux noix 14 km
St-Valentin 5 km.

- On va à St-Valentin ?
- Non.
- Oui.
- Ok.

5 minutes plus tard, on est de retour sur la route...

-Allez, dis le que tu ne sais pas où on va !
- Est-ce que c'est vraiment important ?
- Pourquoi ne le serais-ce pas ?
- Parce qu'on y va ensemble...

(à suivre)

jeudi 23 juin 2011

Tropicalia

(Beck)

Je me souviens de ma première vente de garage.
En fait, j'en ai de vague souvenirs, mais c'est des souvenirs quand même, non ?

J'ai beaucoup plus de souvenir du premier truc que j'ai acheté dans une vente de garage, mais bon. On cherche toujours à se souvenir des trucs que l'on a fait pour la première fois. Sans doute parce que les premières fois sont toujours plus significatives. plus vrais. LEs fois suivantes, c'est un déjà vu...

Ma première vente de garage, c'était
Je me souviens de livres bruns, qui était jaunis.
Je me souviens de vieux mags, égratignés, au compte de trois.
Je me souviens de vieux jouets, et d'un bac de tête de Barbie.

- Maman, pourquoi qu'y'a un bac avec des têtes de Barbie.

J'étais tout petit, et je devais porter une salopette. C'était comme ça avant quand on était petit, on portait des salopette. J'ai jamais vraiment compris pourquoi, parce que quand on change une couche, me semble que c'est plus compliqué à enlever...

- Je sais pas Paul.
- Peut-être que les têtes se sont sauvés.
- Peut-être...

Puis un monsieur s'est avancé, parce que quand t'es petit, tu parles fort. Tu parles fort parce que les oreilles des grandes personnes sont plus loin. Quand t'es petit, t'as des petits secrets que tu dis que lorsque des petites oreilles sont à proximités. Quand t'es petit, tu parles fort pour les grandes personnes, parce que leurs oreilles sont loin, même quand tu veux dire un secret.
- Maman, j'ai fais caca dans mes culottes.

- Papa, j'ai trouvé des photos de femmes nues pendant que je cherchais un tournevis.
- Pourquoi tu cherchais un tournevis mon p'tit criss !
- Pour dévisser le nombril de la voisine...
M'enfin...

Le vieux monsieur s'est avancé et il m'a regardé.

- C'est parce que ma fille leur enlevaient la tête pour les habiller.
- Moi j'enlève pas ma tête quand je mets ma salopette...
- Elle l'a fait ...

jeudi 16 juin 2011

Run

(Vampire Weekend)

Ça fait deux semaines, littéralement, que j'essaie de t'écrire un truc.
J'essaie d'écrire un truc sur toi, sur ce le comment du pourquoi du comment que je me sens.

J'ai envie de te dire pleins de choses. J'ai rien envie de te dire. J'aimerais tout te dire. À la limite, juste de te dire que je feel pas. Que toute la musique que j'écoute est triste, et surtout la tienne.

Que le soir, je regarde le ciel, qui fait office de miroir, et je me demande où j'ai échoué. Pis je trouve, pis je me sens médiocre. Oui, oui. Médiocre. Tu sais, le mot qui est plus traitre que : Déçu.

Je me sens moins près de moi-même, et encore plus loin de toi et je le regrette.

Puis ce matin, j'ai été prendre ma douche. Sur le côté gauche de mon corps, il y a des cicatrices. Je ne l'avais jamais remarqué avant, mais c'est là. J'avais jamais vu cette marque auparavant. Elle part de mes cotes, jusqu'à mon bas dos. Ce n'est pas seulement qu'un marque, c'est 5 lignes.

Puis j'ai trouvé ça romantique. J'ai souris parce que j'ai trouvé que c'était comme une gamme sur mon corps. Toi qui joue de la musique, j'ai été ton dernier opus, ta dernière mélodie.

Ça m'a fait sourire. Puis j'ai pleuré, parce qu'un musicien, ça n'arrête jamais d'écrire, mais ça change souvent d'albums.

mercredi 1 juin 2011

On va s'aimer encore

(Vincent Vallières)

Je me retourne sur le divan de mes parents et je m’ennuie solide. Pour une raison quelconque de rapport d’impôt, j’en ai profité pour aller passer le week-end chez mes parents. Ça fait huit ans que je ne vis plus içi. Les lieux me sont toujours familier, par chance, mais ma chambre elle, elle l’est de moins en moins.

En fait, ce n’est plus ma chambre. C’est le bureau de ma mère. Il y traîne toujours un matelas, mais ça n’a rien à voir avec un lit. Ma mère à tout de même insistée pour passer près d’une demi-heure à essayer de faire de ces matelas…un lit confortable.

Toujours est-il que ça fait une heure que je suis couché, il est minuit, et je n’arrive toujours pas à dormir…

J’ai toujours des amis qui vivent ici, mais je ne les ai pas appelé, je me suis dit que je ferais ça demain et que ce soir je pourrais en profiter pour me coucher tôt, mais la nuit est en pleine action et je ne trouve définitivement pas le sommeil.

Mon père se lève, alors que je mets mes chaussures.

- Ou tu vas ?

- Prendre une marche, j’arrive pas à dormir.

On n’a pas à chercher longtemps afin de savoir pourquoi je suis si insomniaque…Je crois que c’est dans mon sang.

Dehors, l’air est frais, mais pas froid. L’odeur est le même que lorsque j’avais huit ans. Je dis huit ans, mais en fait , à chaque fois que je veux parler de moi plus jeune, je nomme l’âge de huit ans. Tout ça pour dire que je me souviens de cette odeur de terre et de gazon humide qui ont meublé mon enfance.

J’erre tranquillement sur la piste cyclable. Mon i-pod sur les oreilles, je me fous de tout et je marche vers le centre-ville. L’idée m’est venu d’aller prendre un verre. Je me sens à la fois un peu pitoyable et confiant. Aller prendre un verre seul dans un bar avec des gens qui croient que ce soir est le premier d’une nouvelle vie avec une personne qu’ils ont rencontré dans ce même bar, il y a quelques moments à peine.

En Face du bar, une femme de la début quarantaine me demande ce que je fais.

- Préfères-tu rentrer dans le bar ou avec moi.

Ce que j’ai répondu ne mérite aucune transcription. Tout ce que je peux dire c’est que ce n’était ni agréable à dire pour un homme, ni agréable à entendre pour une femme.

J’ai l’impression que la vie ne nous amène jamais exactement où l’on aurait voulu. En rentrant, J’ai la chanson de RBO qui me revient en tête : tout les soirs...tout les soirs, je sors dans les bars...

Je connais le portier. David. C’est le gars un peu croche que tout le monde connaît. C’est simple, mais quand tu veux quelque chose que tu ne peux pas acheter dans une boutique… Il y a toujours un gars comme David.

- Heille Tardif, Ric est en haut.

- Merci !

Ric…

J’entre dans le bar et je me demande qu’est-ce que je fais là. La réponse est simple, je ne dors pas et je me demande quoi faire… Ouain.

- Ric !!!

- Tardif !

Lui, sa copine, la sœur de sa copine, le coloc de Ric et une dénommée Nelly. Nelly…

J’ai à peine eu le temps de comprendre ce qui se passe… Tout simplement rien à comprendre. Je l’ai vu, et je me suis dit que celle là, elle était spécial... C'était peut-être le premier jour de ma nouvelle vie... (je ne crois pas)

Nelly, 27 ans, professeure, jolie blonde avec des hanches pas du tout faites pour enfanter. Le problème est que, depuis que je suis arrivé, elle me laisse sans mots. Je me sens tout simplement inintéressant. Pas rasé, pas en moyen, pas bien habillé.

Il est une heure, ça fait deux bières que je suis ici, et que je ne comprends toujours pas le quart des histoires dont ils me parlent. Il est une heure et quart, et je vois la blonde de Ric qui s’impatiente. La fatigue est présente dans ses yeux, et pire encore j’ai l’impression qu’elle fait de la télépathie avec Ric.

- Bon, ben on va y aller, on se reprend demain ?

- Sur, je vais y aller avec vous.

- Veux tu un lift ?

- Non, non. J’habite à côté.

Nelly s’habille avec eux, peut-être pas tout les jours, mais elle le fait en ce moment. Elle enfile son manteau.

Dehors, je fume une cigarette pendant que je les vois partir. J’entame une marche vers chez moi, mais avant même que j’ai franchi 20 mètres, la voiture de Ric s’arrête près de moi.

- Allez viens, je te ramène.

- Moi aussi.

Nelly vient de sortir sa tête de la voiture pour me dire ça. Je suis comme figé. J’aimerais avoir une réponse ou une phrase cool à dire, mais je suis simplement sans voix. Pardon ??!?

J’embarque dans la voiture, à l’arrière, avec Nelly. Ric et sa copine poursuivent avec Nelly leur discussion entourant leur éventuel déménagement dans leur maison.

Et Même si je ne trouve rien à redire, et que je me sens un peu idiot,elle me sourit. Et ce n’est pas tendre. Ric et sa copine aussi, sourient...

Je n’aime pas ces sourires complices qui, en fait, sont un aspect pervers et voyeur de la personnalité des gens qui les font. Est-on obligé d’être des dizaines à partager l’envie de baiser de deux personnes. Et même si on est des dizaine, pour moi l’activité sexuelle n’est pas un divertissement… euh, oui. L’activité sexuelle n’est pas une activité que j’ai envie de partager avec des dizaines de personnes…Ouain… Criss, c’est simple, je veux de l’intimité et de la discrétion.

Ric nous a débarqué chez elle. Elle habite dans un semi-détaché selon ses dires… J’ai jamais vraiment compris ce que c’était. En entrant, ça sent la fille. Il y a des rangées de fleurs à côté de la fenêtre du salon-cuisine-salle-à-manger-chambre-d-ami…

Dans ma tête, j’ai souvent des idées à propos de comment les choses se passent, et je suis souvent surpris par les façons dont la vie se charge de toujours nous étonner. Je m’attendais à : Veux tu un verre ? Au lieu de ça, elle m’a demandé Si je voulais me brosser les dents…

Bon, c’est pas ma blonde, je la connais qu’en surface même si la profondeur est imminente, mais pour la brosse à dent, c’est une première. Alors, je suis dans la salle de bain, je me brosse les dents et je me demande si elle est entrain d’enfiler un déshabillé, ou si elle va être à poil en m’attendant sur la table.

Non. Je sors de la salle de bain, jouant le jeu de l’imbécile, et je la trouve assise à table, avec un châle de laine datant des années 20. Crayon rouge à la main, elle lit un texte qui m’a tout l’air d’être un devoir. Je m’approche d’elle, mais elle a ses écouteurs sur ses oreilles et elle me semble écouter de la musique par le biais du blue tooth de son radio, le tout sirotant un verre de vin.

Elle me regarde et part à rire.

- S’cuse moi, j’ai, j’ai voulu tout ramassé puis …je me suis emporté.

- Tu m’offres un verre ?

Elle regarde sur le comptoir, et je suis la direction de son regard. La bouteille est vide. Je pars à rire. Parfois les situations ne sont tout simplement pas ce que l’on voudrait qu’elles soient.

- Ben, je peux t’offrir une bière ou un Martini…

Tout en me dirigeant vers le frigo, je le pointe.

- Dans le frigo la bière ?

- En fait…non. Elle est dans l’armoire… Ça te dérange pas qu’elle soit tiède ?

- Ça va être correct !

Puis elle éteint ses écouteurs et monte le volume de la radio. C’est Bebel Gilberto. Je reviens vers elle avec ma bière. Je me promène devant sa bibliothèque.

- C’est prenant la correction, hein.

- J’adore ça. Pour moi, c’est comme un bon livre, ça me détend.

- J’aime beaucoup tes lunettes.

C’est vrai, j’aime beaucoup les femmes qui ont de petites lunettes comme les siennes. Et qui comme les siennes, pendent sur le bout de son nez.

Plus je m’approche de la bibliothèque, plus je jette des regards sur les livres qui encombrent celle-ci. Des essais sur l’art, plusieurs romans. Tchekov, Pennac et Houellebeq. Des BDs… Plusieurs !

- Et oui, je suis machiste.

- Hein ?

- Je ne m’habitue pas de voir des filles…

- Femme !

- Femmes ! s’intéresser à des choses que je considère masculine. Des BDs des X-mens n’est pas le genre de littérature que je considère très féminines…

On se toise du regard, mais c'est plutôt latant.

- Je vais être très honnête, me lance t’elle.

- Mais encore…

- Tu veux dormir avec moi ?

Bye bye lubricité enivrante que les folies du sexes peuvent assouvir…

On a, j’ai, bu ma bière, elle m’a parlé d’un de ses élèves…Elle est venue m’embrasser et m’a attirée dans sa chambre à coucher.

Son lit prend presque intégralement la superficie de sa chambre, et ce n’est pas parce que sa chambre est petite, mais bien parce que son lit est immense. Elle se met en petite tenue, et me regarde.

- Tu dors tout habillé ?

- Non, mais je me demande quelle est la marge de manœuvre que je possède pour rester dans l’acceptable et le décent.

- Tu peux te mettre nu si tu veux, après tout, tu avais bien l’intention de coucher avec moi ce soir.

- Et si j’y suis encore c’est bien parce que je le crois encore.

Elle rit, je crois que je peux faire une croix, et une autre sur mes chances de baiser ce soir. Mais quel homme peut vraiment refuser de la tendresse féminine

Je me déshabille tranquillement, commençant par les bas. Je ne garde que mes sous-vêtements avant que je me couche près d’elle. Aussitôt dans le lit, elle vient se blottir contre moi.

- Serre moi

Dos à moi, je m’installe en cuillère derrière elle. Bien entendu, j’essaie de dissimuler ma virilité afin de ne pas l’embarrasser et l’encombrer, mais je n’y parviens que très mal. Cela dit, elle ne semble pas s’en plaindre non plus. Je sens son derrière qui tente de se mettre confortable avec le dit obstacle, provenant de ma masculinité.

On pourrait croire que le sexe est une fin en soit pour un homme et une femme qui partagent le même lit. Cependant, force m’est d’avouer que toute relation sexuelle, dans un lit, se termine fort majoritairement dans le doux repos feutré des draps.

Peu importe que j’ai du sexe ou pas, serré contre elle, je l’entends respirer tout bas et je suis bien obligé de dire que je suis très, mais très confortable.

* * *

Mes yeux s’ouvrent tranquillement. Un oreiller a pris la place de Nelly entre mes bras. Je cherche des yeux un cadran, mais je n’en vois aucun. J’étais, je l’avoue, un peu déçu hier de ne pas baiser avec cette charmante jeune femme. Ce matin, je suis un peu choqué de ne pas la voir, l’avoir contre moi. Je suis assis dans le lit quand la porte de la chambre s’ouvre. Elle est là, devant moi, enveloppé dans une robe de chambre. Dans ses mains, elle tient un cabaret avec deux cafés, des fruits et de la crème.

- Tu as faim ?

- Je ne suis pas exactement ce que l’on appel un grand mangeur.

C’est un peu bête, mais je ne suis pas exactement d’excellente humeur également.

- Ah, je vois…tu es le genre à avoir besoin d’un café en te levant… Sucre? Lait ?

Je grogne, mais je le fait en souriant. Comment peut elle dégager autant d’assurance, ça m’allume. Elle vient s’asseoir contre moi, toujours dans le lit. Elle me donne ma tasse de café, prend la sienne et elle mets en marche sa chaîne stéréo avec une télécommande caché derrière une pile de livres. Je connaissais le principe du livre de chevet, mais elle, elle possède littéralement une bibliothèque de chevet.

- Qu’est-ce que tu fais aujourd’hui ?

- J’ai rien de prévu exactement. Je vais sûrement rentrer chez mes parents et appeler deux ou trois chums pour voir ce qu’ils font.

Elle me regarde et prend soigneusement des petites framboises qu’elle trempe dans la crème. L’opération complétée, elle vient vers mes lèvres. Je reste passif dans son action. Elle dépose le plateau déjeuner sur le sol, et reviens vers moi avec la bouche regorgée de fruits.

Tout en s’esquivant sous les draps, je la sens se diriger adroitement vers mon entrejambe. J’ai du mal à y croire. Moi qui croyais qu’on ne baiserait jamais, je sens sa langue qui tourne autour de mon pelvis et qui remonte lentement sur mon torse, jusqu’à ma bouche…

* * *

Je suis sous la douche. Nelly m’a dit qu’elle me rejoindrait, qu’elle devait faire quelques petites choses avant. Je n’ai aucune idée quoi, mais je crois qu’elle doit envoyer des courriels ici et là. Ça fait déjà 15 minutes que je suis dans la douche et je me demande si je dois l’attendre ou si elle attend que je sorte pour aller prendre la sienne. J’essaie de faire décoller les fruits et la crème qu’il y a eu sur moi. Je n’ai jamais autant aimé les fruits que durant les deux dernières heures. Je suis devenu, l’espace d’une demie-heure, un géant déjeuner.

Comme j’éteins l’eau, je la vois rentrer. Elle est toujours complètement nue, et bien que je vienne de passer deux heures assez lascives avec elle, la simple vision que j’ai du galbe de ses seins me font un effet incroyable. Si j’étais croyant, je dirais que c’est le dessin de dieu. Le galbe de ses seins est tout simplement parfait et presque automatiquement, j’ai une érection.

- Il a le garde-à-vous facile !

- Il respecte l’état Major.

IL y a longtemps que j’ai compris que la vision d’une érection par une femme, n’a aucun pouvoir sexuel. Non pas qu’elle n’aille aucun pouvoir, l’érection, mais la fin n’est nullement de notre contrôle. Une femme nue est le summum pour un homme, mais pour un femme, une homme nu…C’est un homme nu.

mardi 31 mai 2011

Soir de peine

( Les Rita Mitsouko)

J'aimerais ça te dire la vérité.

J'ai lu toute la nuit...et j'ai bu.
C'est ce qui fait que je ne dors toujours pas. Mon coeur est tellement imbibé d'alcool que j'ai le gout de vomir des fleurs et du scotch. Tiens, je devrais vendre le concept chez : Fruit et passion.

Votre homme vous manque ? Une odeur pour parfumé vos nuits !!!

J'dors pas. J'veux, j'en ai envie, je trouve que le sommeil est une grande création !
Mais je ne dors pas.

Je ferme les yeux, et c'est ta voix que j'entends. C'est ton rire qui fait office de vent. C'est tes pieds qui chatouillent les miens... mais je ne ris pas.

Y'a rien de drôle.

J'ris pas. J'ris plus. J'trouve plus rien de drôle.

Tu me faisais rire.

J'ai été marché plus tôt. J'essayais de penser. J'essayais de me souvenir. J'essayais de faire quelque chose qui ne te concernait pas. Et sans réfléchir, j'ai été m'acheter un thé.

Je buvais du thé avant toi, mais pas...comment dire... pas de façon régulière. C'était spontané. Je buvais du thé comme un comptable fait des sauts en parachute, en me sentant forcé. J'ai toujours aimé ça cependant. Avec le recul, j'aime ça... j'en boirais encore.

J'aimais ça aller chez elle, pour me faire un thé, et l'écouter chanter. Je ne sais pas, ça m'enthousiasmait. Mais ce n'est pas pour ça, que j'allais chez elle. Et ce n'est pas pour ça que je l'aimais, c'était autre chose. Je mentirais cependant si je disais que ça ne me plaisait pas.

En commandant mon thé, la fille au comptoir me regardait bizarrement.

Je marchais avec mon thé, et je pensais encore au messages que j'avais écris sur des post-it, lesquelles j'avais collé sur ses bottes... la première fois...

J'ai aimé le faire, alors je présume qu'elle a aimé ça aussi...

J'aurais aimé le refaire... mais je ne suis plus sur que ça va me tenter.
Puis je me suis dit que la caissière qui m'a vendu mon thé, elle ne doit pas servir beaucoup de gens qui pleurent...

lundi 25 avril 2011

L'existoire

(Richard Desjardins)

Ah! Que sur terre...

Toutes les nuits, depuis 3 semaines, tu me fais voyager. J'ai parcouru la moitié de la planète à tenter de découvrir le quart de ta contrée. Et malgré tout tes sourires, tu es encore un mystère, même si j'ai appris comment dire : S'il vous plait et Merci, dans plus de 12 nouveaux langages.

On n'a pas quitté ton lit, mais je sais qu'on a plus voyagé en 48 hrs, que l'on ne voyagera jamais...


Quand je suis arrivé, on aurait dit que mon père m'attendait...vieux Tabarnack.

- Salut Gars.
- Salut Père.

On pourrait croire que c'est formel, mais ça ne l'est pas. J'dirais que c'est plus comme : Salut man, pis avec un : Salut L'gros, en retour. On est comme ça mon père et moi, des vieux criss.
Il aurait pu m'envoyé la main, comme dans les films, mais elles étaient occupés. L'une tenait une sa bière, et l'autre m'en tendait une. "L'gros..."

Le temps que je m'assois, il a éteint sa cigarette, ne se laissant que le temps de souffler avant de s'en en allumer une autre. Le voyant faire, je cherchais mon paquet dans mes poches, me souvenant que tristement, que j'avais arrêté... Son regard m'observait, comme je le reproduis aussi bien chez les gens qui m'entourent, devinant leurs pensées...

- Prends une des miennes...
Il me tendait son paquet. Son paquet, bien lisse...bien carré...comme si ses cigarettes indiennes provenaient de véritables paquet. IL est comme ça le vieil homme. Une espèce de manie à préserver les choses comme si... merde... Comme si sa vie en dépendait. Tout ses tiroirs de cochonneries qui sont ranger en ordre alphabétique, selon les couleurs et la forme. Un peu comme un autiste.

Mais non... Mon père est loin d'être un autiste. S'il avait eu la chance, s'il avait eu le support, je présume qu'il serait capable de déguster un bon vin et d'en apprécier le goût...comme mon grand-père savait si bien le faire. Mais non, au lieu de ça, l'orgueil d'être indépendant face à un père ingrat, lui a fait marier la première venue et l'enfanter à trois reprises. Ainsi il avait son propre foyer, et n'avait plus à rendre de compte, ni à prendre en considération les avis des gens qui l'entouraient.

J'ai longuement hésité devant l'offre de mon père. J'ai pris une gorgée de bière... ne lâchant jamais mon regard de ses cigarettes. Elle n'est pas là... J'ai tendu la main, puis sans hésiter, j'ai pris une cigarette dans ma bouche. Il m'a tendu le feu. J'ai voulu lui prendre son briquet, mais il a ramené sa main vers lui.

- Tu sais, il y a eu une guerre pour ça.
- Mais malheureusement, on a survécu.

Le ton était donné.
Il m'a tendu son briquet. La cigarette au bec, j'ai longuement observé la flamme qui brillait devant moi. J'ai longuement regardé la clou dans ma bouche...

- Criss, tu fais quoi l'gros. Le gaz est cher !
- Hein ?
-Ben là, as-tu arrêté de fumer ?
- Non

J'ai glissé la flamme sous la cigarette... Comme un réflexe... Un tardif désir....une longue baise...
J'ai expié mon désir dans une longue volute bleuté- grisonnante...grisante.

- As-tu finis ta bière ?

J'ai jeté un regard à ma bière, non.

- Non.
- Ben c'est à ton tour !

Me tendant sa bière vide,, mon père me regarde en souriant. Ce court rituel m'intimant à aller nous en chercher d'autres, n'est qu'encore qu'un autre réflexe de mon passage à l'adulte aux yeux de celui-ci.

-Salut Mom.
- Hein !? T'es là ? Ça fait combien de temps ? Couches-tu ici ?
- Je sais pas.

Et non, je n'ai pas faim, ni soif, ni chaud, ni froid. J'ai pas de lavage non plus. Au pire, je te volerais peut-être un ou 9 pots de sauce à spag, pis des betteraves. Je les aimes tes bettes, Mom.

- au pire, le frigo est plein... Tu prends une bière avec ton père ?
- Ouain.
- ok, ben dis le si t'as besoin de quelque chose.
- ok.

Je l'aime, elle aussi.

Kssst.

- pourquoi t'es là ?
- Je l'sais pas dad. Criss que je l'sais pas.
- Ça vas tu ?
- Non.
- C'est pour ça que t'es là.

Kssst. (12)

mardi 12 avril 2011

fall for you

(Secondhand serenade)

La hanche s'est fracturé en premier. Le médecin a dit en 6 morceaux. Puis la jambes droite et 4 côtes... en morceaux.

Le médecin a dit que c'était d'une violence inouie puisque par la suite, j'ai été heurté par une voiture. Le voiture n'est pas dans un excellent état semblerait il. Le conducteur a été dans la même chambre que moi, mais on ne lui a pas dit, il souffrait d'un choque nerveux et de plusieurs contusions.

Il a heurté un poteau d'hydro juste après m'avoir heurté. Pauvre type.

Ma jambe, est selon le médecin, irrécupérable. Soit il me la coupe, soit elle devient un seul os. Le genou a explosé lors de l'impact de la voiture, encore une fois, selon lui. ça ne doit pas être évident de marcher avec une jambe raide.

Je pensais à rien quand c'est arrivé.

Mes côtes ont perforé un poumon et un rein. Les ambulanciers ont dû sentir la pisse auprès de moi. L'un d'entre eux à même vomit quand il m'a vu. Son regard vers moi, l'a dégoûté. Je suis heureux d'avoir perdu connaissance à ce moment là.

Le médecin a dit à ma mère que c'est l'un des pires accident qu'il n'a jamais vu.
Il a aussi dit que je n'ai pas souffert.
Mais le médecin n'est jamais tombé de 10 étages.

vendredi 1 avril 2011

Uprising

(Muse)

(Du : Cycle des muses, ou l'éveil d'un homme à La femme)
(Partie 1 de 2)

Je ne saurais dire qui est là personne qui à dit : Derrière chaque grand homme, se cache une femme. Cependant, je sais qui me l'a appris.

Elle s'appelait Katherine. Ça se prononce comme Catherine, mais ça s'écrit avec un K.

- Gabriel-Marie Legouvé.

J'avais 15 ans, et je vivais dans un monde hermétique. Quand je l'ai vu ouvrir la bouche, j'ai immédiatement compris qu'elle était d'un autre monde. Elle provenait d'un autre univers. Je savais que je ne provenais pas d'un milieu particulièrement éduqué et favorisé, mais je ne savais pas qu'on pouvait à cet âge, on pouvait avoir déjà autant de culture.

Alors déjà que je ne la reconnaissais pas, ce n'était pas normal. Si en plus elle m'impressionnait, elle n'était pas du coin.

- Tu viens d'où ?
- Montréal.
- Où as-tu appris tout ça ? Legouillé ?
- Legouvé. J'allais au Collège Régina Assumpta.

J'allais dire : Hein ? Mais je me trouvais déjà assez ignorant.

- Alors tu viens d'emménager ?
- Oui, mon père a trouver un emploi dans la région.

Quand elle a dit le mot région, j'ai senti le dédain. J'avais rien connu d'autre que la "région". Rien connu d'autre que ma ville. Ce fût la première fois de ma vie que je me senti appeler par l'étranger, ça n'allait cependant pas être la dernière...

- Tu veux aller prendre un café ?
- Ma mère vient me chercher après les classes.

Moi j'aurais dis : après l'école. Elle, elle disait après les classes.

- Peut-être demain d'abord.
- Demain je dois aller jouer de l'orgue dans des funérailles.
- Hein ?
- Ouais, c'est une longue histoire... peut-être jeudi.

L'éveil de ma puberté n'avait d'égal que l'éveil de ses seins, que je comptemplais sans discernement.

- Alors, jeudi... t'en penses quoi ?
- Euh. ouain... ben j'ai une pratique de hockey jusqu'à 5 heures.
- Donc, on peut se voir à 17 heures... tu connais un endroit ?
- Oui. je t'appelle demain soir ?
- Pas besoin, on a un cours ensemble jeudi matin... je te reconfirmerais le tout.

Elle parlait comme si tout était important, alors que moi je pensais encore à jouer et à me promener en vélo, comme si rien d'autre ne comptait. Elle parlait... elle était d'une assurance et d'un calme, j'étais charmé. Bon, à 15 ans on est charmé en tenant les cheveux d'une fille qui vomit, mais je croyais qu'avec elle, j'allais sauter cette étape.

Quand le jeudi vint, j'étais prêt. J'avais passé la nuit à lire tout ce que je pouvais lire comme encyclopédie chez moi. J'ai même manqué l'école le mercredi, afin de passer le plus de temps possible à la bibliothèque, à lire, voir et absorber le plus de savoir possible. Je voulais être son égal...

Elle portait un jolie collier de billes.
-C'est un jolie collier que tu portes !
- C'est des perles. Ma grand-mère me l'a donnée. Elle vivait en Australie.
- Cool.

Noir silence, les colocs et zébulon nous remplissaient les oreilles via la radio, et elle se perdait de discuter. Je dis discuter, parce qu'elle ne parlait pas. Elle ne parlait pas pour rien dire. Elle discutait. Selon le livre de philo que j'avais survolé, Gorgias était l'auteur de la rhétorique tel que l'on la connait aujourd'hui. Une rhétorique sophiste, soit, mais une rhétorique tout de même.

Et on a discuté... pendant 2 heures.
Son savoir était compris, le mien était illusoire. Elle avait été éduqué pour réfléchir alors que moi, en deux jours, je ne faisais que réfléchir ce que j'avais lu et retenu. Je ne me faisais pas d'idée sur ce que je savais. Aujourd'hui ça me fait rire, parce que je repense à : La culture c'est comme le beurre, moins on en a, plus on l'étend...

On s'est vu pendant 2 semaines. on dinait ensemble, on prenait des cafés, on marchait... Elle a été mon véritable premier amour, ou du moins, mon vrai premier flirt...

jeudi 31 mars 2011

you ex-lover is dead

(stars)

Je suis sur que je connais son nom.
Karine ? Marie-Éve ? Julie ? Karine ?
Non, j'ai déjà dis Karine. Non, ce n'est pas Karine.

Je suis convaincu que je sais son nom. Si au moins elle était comme les jeunes filles d'hochelaga qui exhibe son prénom sur leurs collier, entre leur seins. Ben non... J'pourrais toujours regarder sur le réseau bluetooth, voir si elle est du genre à mettre son nom comme nom d'appareil.

Maurice. Jean. Paul.
Et bien...c'était à prévoir.

Ça fait une demie-heure que j'attends. Je ne suis pas sur, mais je crois que j'attends le moment parfait. Je regarde mon verre, je regarde le sien, et je me dis que le moment parfait ne viendra jamais si je ne le provoque pas. Qu'il n'y a pas de mauvais moments, ni de bons.

Que le moment parfait est une utopie née d'espoirs et de fausses conceptions. En en faisant l'arbre généalogique du moment parfait, je constate que perdu dans mes pensées, il est trois heures, les lumières sont ouvertes et que je bave sur le bar...

mercredi 30 mars 2011

Another way to say goodbye

(Audrey Emery)

Y'a de ces matins.
Ceux qui mène inexorablement vers un départ, un vol simple, un aller sans retour...celui du chemin vers la maison.

Le soleil plombe et c'est la seule chose qui peut réellement faire sourire. Parce que tout le reste est un simple déjà vu, un cliché, une histoire comme celle que le printemps connais sait bien. Une histoire de passion furtive, de tripes, de feu.

Une histoire que le printemps connait sur le bouts de ses bourgeons. Parce que des histoires comme ça, il en a vu en neigé, le printemps.
Il en a tellement vu...
S'il pouvait parler, il aurait dit en voyant ce couple : Ish... ça va mal finir! ou encore : Ça sent le roussi.

Un feu qui se consume le temps d'une nuit. Les tisons s'éteignent au lendemain matin, et il ne reste plus rien, qu'un simple souvenir de chaleur. Et sur la peau, il ne reste qu'un souvenir salé, comme celui de la mer qui nous colle encore à la peau, quelques heures après en être sorti.

J'ai encore le gout de son ventre sur le bout de mes doigts. Elle me saoule, m'enivre, me donne le gout de courir sans autre but, vers l'absolue, que celui qu'elle soit là à la fin. pour m'accueillir tendrement entre ses doux bras.

Je veux revoir la brunante et le crépitement du feu dans ses yeux. Cette douce passion qui martyrise, qui fait mal, qui échoue contre les caresses, mais qui triomphe du temps. Un bout de papier qui brûle n'a plus d'odeur une fois consumé.

Le feu me fait peur. J'ai été bien dompté, je me suis brulé le bout des doigts si souvent, et pourtant, je n'ai pas pu m'empêcher d'aller voir. Et si avec le temps, j'étais devenu ami avec le feu ? Si je me trompais, avec le printemps, et que nous passerons quelques saisons à fleurir et dépérir, et fleurir, et dépérir...ensemble ?

Non, le feu, il faut s'en tenir loin, parce qu'à chaque fois, il nous brule le bout du coeur.

J'ai repris la route. Il fait chaud, et bien que mon coeur soit un peu brulé, j'ai le sourire au lèvres, parce que malgré que je souhaite le contraire un tant soit peu... non, ce n'est pas le dernier printemps...

dimanche 20 mars 2011

mes blues passent pu dans porte

(Offenbach)

J'ai oublié...

J'ai oublié ta fête.
J'ai oublié la soirée qui t'était importante.
J'ai oublié ou...
j'ai oublié ou j'ai préféré resté chez moi.

C'est pas que ce n'est pas important... C'est juste que je préfère penser à moi et faire autres choses.

- J'ai un vernissage, tu viens ?

Non, je préfère rester chez moi et lire un livre. ( j'aurais pu dire un "bon" livre, mais j'en sais rien, je préfère seulement être chez moi à lire plutôt que d'endurer tout les illettrés qui seront auprès de toi et qui, de façon hypocrite, diront que tu es une artiste accompli...

- Je fais un show ce soir, tu viens ?

Non, je vais aller écouter un album que je n'ai pas écouté depuis longtemps et qui va me faire sentir bien. Je vais écouter du "beat" que j'aime et qui me réconforte. Je vais écouter de la musique, mais ça ne sera pas la tienne, même si elle est bonne, parce que je n'ai pas envie de te voir sur une scène, à donner le meilleur de toi même, alors que la majorité des gens feront la queue discrètement pour faire de la poudre sur un bol de toilette.

- Je fais un souper, tu viens ?

Non.
On va encore parler des mêmes choses. On va parler de condo, de cupidité, de stupidité, et de la fois que j'ai mis mon pénis dans un gâteau, en pensant faire une bonne blague...


- Tu penses juste à toi !

Oui.
Oui...
Ouain...
J'pense à toi aussi, mais toi, tu ne m'offres plus jamais rien...
J'me demande pourquoi...

samedi 12 mars 2011

Les femmes de 30 ans.

( Jean-Pierre Ferland)

Outkast et the killers me rappellent que je n'ai plus vingt ans. C'est fini l'époque où j'étais un jeune homme, et pourtant, je n'ai pas encore le sentiment d'être un homme. Je n'ai pas la confiance d'un homme. Alors quand elle est venue vers moi, et qu'elle m'a fixé dans les yeux, je me suis senti tout petit.

La salle est pleine, le ratio est bon. Les femmes sont jolies, elles sont belles. Dès que j'ai eu franchi la porte, j'ai compris le genre de soirée que ça pouvait être, et j'ai eu un peu peur. C'est une soirée de femmes, avec des hommes. C'est une soirée comme je les aime, c'est le genre de soirée qui me fait peur.

Les femmes sont prêtes à tout, elles sont assoiffées, et elles sont compétitives. Les jeunes toisent les hommes de leur âge. Les plus vieilles, misent sur leur expériences pour séduire les hommes plus jeunes qu'eux.

Peu importe, c'est le genre de soirée qui me fait peur. La fébrilité m'envahit. J'ai l'impression que l'une d'entre elle va me faire mal. Que l'une d'entre elle va me faire tomber amoureux... Le coup de poing, le coup de coude, le coup de foudre.
J'ai peur, j'ai mal.

Elle me fixe du haut de ses talons de 2 pouces, qui lui permettent de me regarder dans les yeux sans avoir à bouger le cou. Andre 3000 hurle dans les hauts-parleurs, et pourtant, j'entends son désir, celui qui sort par ses yeux, et le seul air qui résonne dans ma tête, le pattern qui m'inquiète, c'est la voix de Brassens.

Je me suis fait tout petit devant une poupée qui ferme les yeux quand on la touche, qui fait maman quand on la touche.
Elle s’apprête à ouvrir la bouche pour me dire une phrase invitante. Le genre de phrase qui se veut convivial, courtoise, qui tend à un échange.

- On ne se connait pas.

Effectivement, on ne se connait pas. Si on se connaissait, je te dirais que tu sens bonne, que tu es magnifique et que tes jambes sont un monument à la féminité. Et si on était intime, je te chuchoterais des cochonneries à l'oreille, avant de t'entrainer dans la salle de bain...

- Non, Tâchons de remédier à ça. Paul.

J'ai tendu ma main, elle, ses joues.
Non jeune femme, je mords. Je suis sauvage, on ne se connait pas, mais déjà, j'ai envie de te trahir. Dans tes yeux se cachent une soif de pouvoir qui me fait fondre. Tu veux m'intimider, et tu réussis, mais dans le fond... dans le fond... tu voudrais que je te plaque au mur, que l'on s'embrasse, que j'éteigne le feu qui te brûle l'intérieur, et ne ressentir que la chaleur t'envahir et doucement te quitter...

J'ai goûter ses joues, et furtivement le coin de ses lèvres...le coin qui souriait.

- Julie.

L'oeil coquin. Ça ne sert à rien d'expliquer ça.
L'oeil coquin, c'est un fait, c'est un sentiment, une émotion.
L'oeil coquin, c'est le cul qui sort de la rétine.

Bla.

Elle va me briser le coeur, ça va durer 1 mois, et elle va me briser le reste de ma confiance. Elle va être un dur coup, un coup dur, un coup.

Bla bla bla.

Elle a trente et un ans, elle est célibataire ( non!!!) et elle est pigiste. Elle est l’héroïne d'un livre de Raphaëlle Germain. Elle est esseulée. Elle a des envies, des pulsions, et un horloge qui indique minuit moins quart. Pourtant, il n'est que onze heure...

Bla...Bla...

-...Toi, tu fais quoi ?
- Moi ?

J'ai pris une gorgée... puis j'ai soutenu son regard et dis :
- Moi ? je trahis les femmes que j'aime...

Elle m'a sourit, L'oeil coquin...

Pas assez de toi

(Stefie Shock)

Tu m'emmerdes.
Tu parles, tu dis des trucs qui pourrait intéresser un érudit moyen... mais moi, ça me fait chier.

T'es pas conne, t'es pas laide, t'es pas intéressante. C'est à peu près les mots que j'ai utilisé : C'est pas moi, c'est toi... t'es quelconque...

Est-ce que je me crois mieux que toi ?

J'allume une cigarette en me posant la question.
T'as jamais aimé que je fume, et tu ne m'as jamais laissé le faire chez toi, mais là... je m'en fous. C'est grave à quel point j'en ai rien à foutre. T'as les yeux pleins d'eaux, mais tu ne dis rien, et ça me surprend. C'est crissement pas dans tes habitudes de rien dire.

- Tu dis rien, c'est bizarre, c'est pas dans tes habitudes...

J'ai laissé une bouffé de clope s'immiscer dans notre discours avant de continuer.

- Bon, c'est là qu'il faut que tu me traites de salaud...
- Salaud...
- Et tu me fous dehors...
- Dé-calisse...
- Pleure pas tout de suite, attends que je parte, c'est mieux.

Oups. Trop tôt. Les larmes coulent. Je tente d'éviter les larmes, c'est mon côté sensible, les gens qui pleurent me font rire. Elle le sait...

- Bon...On se donne rendez vous pour la suite.

Tout est prévisible, tout est écrit. On se parle dans une semaine, et je vais venir chercher mes trucs, quoique dans deux jours c'est les vidanges. Je ferais mieux de venir voir.

On se parle dans une semaine quand même, parce que je vais barrer son numéro dans 5 minutes, comme ça demain j'aurais la paix. Avant d'arriver, je l'ai enlevé de mes amis Facebook, de msn, de twitter et de Linkedln... Pas de chance à prendre... J'ai pas envie de la voir se perdre dans mon 2.0. Déjà qu'elle y soit pénible avec ses incohérences.

- Di-i-is moi quel-quel que-lque-euh euh euh chose... -de-do-de-donne moi, u-u-une rai-son.
- Tu parles ou tu pleures... faut choisir. T'es inaudible.
- Va chier !
- Tu vois, t'es capable !


Habituellement, c'est là que j'arrête de me regarder dans le miroir.