samedi 6 octobre 2012

Le dernier télégramme

(Comme un homme libre)

Le téléphone a sonné,
pis je n'ai pas répondu.
De ton côté, ça t'as choquée encore plus parce que ça a sonné et la messagerie vocale est embarquée.

Après j'ai reçu un texto,
mais je ne l'ai pas lu.
Après 10 minutes d'attentes, sans réponse de ma part, tu t'es pompée encore plus.

C'est exactement à ce moment là que la haine a pris la place de la colère dans le cercle des communications.
Donc comme tu étais enragée, tu m'as donc écris sur Facebook.

Pis c'était pas le genre de message :
Ah ! je m'inquiète, t'es où? Est-ce que t'es correct?

Non.

C'était plus le genre de message comme :
Criss de sans coeur, tu pourrais rappeler!
Tu ne veux plus me parler, ben va chier !


Mais comme je n'étais pas chez nous, je n'ai pas répondu.

Et quand je vais revenir, je vais voir tout ça.
Et là, je vais hésiter.
Est-ce que :
A: je calme le jeu, et essaie d'être un peu mielleux
B: Sans être mielleux, je t'explique la situation
C: VA CHIER!

Finalement, quand je suis rentré, j'ai répondu ceci sur Facebook :

Salut,
Je ne t'ai pas répondu au téléphone,  niau message texte et ni sur Facebook parce :
Je n'étais pas chez nous, j'ai été voir où j'avais perdu mon criss de cellulaire!
Fait que : Calme tes nerfs !

Quand j'ai appuyer sur envoyer,  le message suivant est rentré.

Bordel j'essaie de te rejoindre pour te dire que t'as oublié ton cell chez nous...

Criss.









mardi 12 juin 2012

Avoir su, ou Kraft dinner.

(Lisa LeBlanc)

Montréal pleure.
Doucement, l'eau tombe et coule le long de ses chaussées, tracées par l'usure du temps.

Frénétiquement
Simplement.
Tranquillement.

Elle pleure.
Passionnément.
Avec violence et de façon déchainer.

Et comme Montréal pleure, les gens la fuient.
Dans tout les sens, vers tout les horizons.
Autour de moi, les gens courent.
Moi, l'eau coule le long de mes chaussées, tracées par l'usure du temps.

***

La nuit dernière, tu étais chaude et persistante.
Tu me collais Montréal. La sueur m'entourais et j'avais chaud.
Trop chaud.
Trop pour dormir, trop pour rêver, trop pour t'oublier, Montréal.

Un papillon s'est réfugié sur mon moustiquaire.
Il sentait sans doute le vent qui soufflait de par ma fenêtre.
Il devait peut-être penser que je le laisserais se joindre à ceux que j'avais dans le ventre.

Montréal, tu m'as étouffé de par ta chaleur, de par tes caresses cruelles.
On s'est séparé à l'aube, un dur matin chargé d'odeur et de cris d'oiseaux.

***

On sait que l'orage s'en vient.
J'ai senti l'orage, de par ses effluves, me pénétrer jusqu'au tout dernier pore de ma peau.
J'ai senti la tempête me passer sur le corps.
J'ai senti au lever, qu'on se laisserait Montréal.

Je l'ai entendu, vu, toucher, goûter et senti .
Et je n'ai rien fait.
Je n'ai rien pu faire.
On ne prévient pas l'orage avec un chandail blanc.

Parce que la pluie, elle chasse souvent les gens.
Et même ceux qui l'attendent, même ceux qui ne s'enfuient pas...
On supporte les pluie.
On supporte la pleurs, mais on ne l'accepte pas nécessairement.

Demain, sur Montréal, il fera sans doute soleil.
Pour moi, je sais que ce n'est pas pour demain.

lundi 4 juin 2012

Where is my mind

(Maxence Cyrin)

Le riz était chaud.
Chaud, mais pas complètement cuit.

Tu souriais.

On n'était pas riche, mais on s'était fais une faveur.
On s'était offert une soirée qui resterait dans notre mémoire.
Pas nécessairement qu'on le voulait, c'est juste que la soirée l'a voulu ainsi.

Je me souviens pas de quoi on a parlé.
Je ne pourrais même pas te dire qu'est-ce que tu as mangé... désolé.
Mais je me souviens que c'était meilleur que qu'est-ce que moi j'avais commandé.

Le riz était chaud.
Chaud, mais pas complètement cuit...

Je l'ai dis à la serveuse.
Je l'ai dis à la serveuse, parce que ça m'angoissait pour les autres clients qui pourrait commander la même chose.
Tu sais, je me soucis beaucoup des autres, c'est juste que je ne le dis pas souvent.
Ou que je ne sais pas comment le dire.
Et quand je le dis, je suis un peu comme toi, ça m'angoisse plus que ça ne le devrait.

On parlait, ensemble.
On parlait ensemble.
On parlait ensemble et c'était simple et jolie.
(J'ai pas envie de corriger mes fautes.)

Tu te souviens ?
Le pianiste ?
Pas le film, celui qui jouait pendant qu'on mangeait.
Il était prodigieux.
(j’exagère sans doute, disons qu'il avait un bon répertoire...)

Le riz était chaud.
Chaud, mais pas complètement cuit.

On avait décidé qu'on sortait.
Pour se faire plaisir.
Tu sais, le plaisir qu'on avait.
(J'hésite à rajouter un : Qu'on avait...)

Le pianiste était inspiré par Maxence Cyrin.
Le plus beau, c'est que j'ai apprécié que tu ailles compris que j'adorais le piano.
En fait, j'avais  mentionné que j'aimais les filles qui jouait du piano, alors que tu n'en jouais pas.
Je ne t'aimais pas moins pour autant.
Je t'aimais beaucoup plus qu'une fille qui jouait du piano.
Et tu m'as fait découvrir Maxence Cyrin !

J'aimerais me souvenir de quoi on parlait.
Mais tu sais, on parlait de beaucoup de chose qui ne comptait pas réellement.
Ce qui comptait, c'est qu'on parlait.

Le riz était chaud.
Chaud, mais pas complètement cuit.

Tu te souviens ?
Quand j'ai dis à la serveuse que le riz était froid, elle nous a apporté un dessert!
C'était du chocolat, avec du chocolat et du chocolat.
T'en a mangé la moitié, et quelques semaines plus tard... tu m'as dis que tu n'aimais pas le chocolat...

Le riz était froid.
Froid, et pas complètement cuit.


jeudi 10 mai 2012

New Vagina


 (Bloodhound gang)
(Ce texte, même si vous vous en foutez, je le dédie à mon chum, Feu Jezz)

Attendre l’autobus, c’est un peu comme jouer au bowling, ça me tente jamais vraiment.  L’autobus. Le bus. La bus. Le buss. Je prends jamais l’autobus de gaieté de cœur. C’est tout le temps parce que j’y suis obligé.

Aujourd’hui, mon père est mort.
Selon les faits, c’est arrivé hier soir, mais ma mère ne se souvenait plus de mon numéro de téléphone. Elle l’a retrouvé ce matin. Je ne crois pas qu’elle l’ait retrouvé, je crois surtout que c’est la voisine qui le lui a redonné.

Le vent est frais, c’est l’automne.

Prendre l’autobus, c’est aussi faire la queue pour y embarquer.  J’ai l’impression que je suis un juif durant la deuxième guerre, qui attends le train. Sauf que moi, je sais que je me dirige vers la mort.

Si ma mère ne conduisait pas, je me demande si mon père m’aurait laissé son auto. Comme ça, la prochaine fois que quelqu’un meurt, je pourrais m’y conduire par moi-même.

J’espère qu’il a tenu sa promesse, celle de ne pas m’obliger à voir des gens pendant 3 jours dans un lieu où les gens pleurent. La dernière fois que j’ai été dans un salon funéraire, je crois que j’étais saoul. J’ai quelque peu l’impression qu’il en sera encore ainsi.

Trois jours… c’est interminable. Il m’avait promis que ça serait un jour. En un jour, tout sera réglé. Le matin au salon, l’après-midi à l’église et le soir dans un bar. 

-          Ton père est mort.

Ça c’est ce que ma mère m’a dit. C’était l’essence du message, mais elle n’a pas réussi à le dire au complet dès la première fois. Quand j’ai pris le message, j’ai compris que c’était ça. Déjà qu’elle m’appelle, c’était mauvais signe. Si j’avais pas été entrain de baiser ma voisine, j’aurais répondu. Mais je ne l’ai pas fait. Je n’ai pas non plus prit mes messages immédiatement.

-          Paul…(pleurs) ton… (reniflements) père…(pleurs)…(plaintes et gémissements)… TON père est mooooort.

Fin du message.

Ça fesse dans le post coïtal.

Je suis quand même content d’avoir attendu avant de prendre le message. C’est vraiment le genre de choses qui fait débander. Je ne suis pas sur que ma voisine aurait appréciée.

J’ai tendu mon billet à la femme devant l’autobus, elle la poinçonné, puis elle ma souhaité bon voyage. Le comble aurait été que la compagnie d’autobus se nomme le Styx. Je vois les publicités d’ici : jusqu’à votre destination, et même au-delà ! Styx, on vous amène au bout du monde !

Bon voyage!

Dans les autobus voyageurs, le but c’est de rentrer dans les premiers, et de s’assoir le plus loin possible, afin d’éviter que des gens viennent s’assoir près de vous.

Quand je suis rentré chez moi, j’ai mis ce que j’avais de propre dans un sac, et j’ai aussi pris du linge pour mon voyage.
                                                                                  
J’pue. Assis au fond de mon siège, le dossier baissé afin de démontrer mon inhospitalité, je constate que je sens encore le sexe. Un mélange de sueur et de cyprine. J’pue l’cul.  Mon père aurait été fier de moi, mais ce sera pour une autre fois.

Et comme toujours, quand tu veux avoir la paix, il y a toujours quelqu’un pour venir te faire chier. La merde, cette fois ci, est une jeune fille. Je lui donne dans 18 ans, peut-être moins. J’ai ôté mon sac du siège à côté de moi et je l’ai déposé violement à mes pieds.

Depuis des années, j’ai compris que pour avoir la paix, il faut des écouteurs. Même pas besoin de Ipod, ou de lecteurs quelconque. Tout ce qu’il te faut, c’est des écouteurs. Premièrement, ça montre que tu n’es pas intéressé à parler, deuxièmement, ça permet de couper le son ambiant, à condition de s’avoir acheté de bons écouteurs. J’ai de très bons écouteurs.

Ensuite, je crois que je me suis assoupi. Quand je me suis réveillé, j’ai senti une présence sur mon épaule. La petite semblait s’être trouvée un confortable oreiller en mon épaule. J’ai tourné les yeux vers la fenêtre, mi-chemin.

La nuit s’est doucement installée sur le paysage. Je sens son souffle sur mon épaule.  Je pose mon regard sur son visage. Elle a les yeux fermés, mais elle ne dort pas. La main entre ses cuisses, son manteau sur ses genoux, elle ne dort pas.

Je sens son avant bras sur le mien. Elle se branle. Toujours la tête dans le creux de mon épaule, elle ouvre les yeux.

-          ça te dérange ?
-          Mon père est mort.
-          Le mien aussi.

Fair enough. Nos pères sont morts. On a un point en commun.

-          T’as baisé ce matin ?
-          2 fois, toi ?
-          tu sens la plotte. Ça me turn on.
-          Mon père est mort.
-          Tu parles beaucoup.

Sa main a prit la mienne, et elle l’a dirigée entre ses cuisses. Bien moite et sans aucune pilosité. Je n’ai pas résisté.

-          T’es majeure ?
-          Tais-toi, et continue.

Mon père est mort pendant que je baisais, et je doigte une fille alors que je me dirige vers ses funérailles. Si je n’étais pas encore sous le choc de sa mort, je me demande comment j’aurais réagis. Parfois il est peut-être mieux de ne pas réagir. Je me souviens d’un prof d’université. Il me disait que la l’inaction se cachait souvent les plus réactions.

Son souffle de plus en plus court donne une sensation de sueur dans mon coup.  Puis comme l’horizon défilait devant mes yeux, j’ai senti son corps se crispée, tendrement. Elle a saisit mon poignet, et l’a serrée si fort… ses ongles se sont enfoncés sous ma peau.

Puis tranquillement, elle s’est réinstallée sur mon épaule.

-          Ça te dérangerait de poser ta tête ailleurs ?
-          T’es toujours comme ça ?
-          Juste les vendredi 14 septembre 2011.
-          Tu veux que je te suce ?
-          Non.
-          Ça te détendrait…

Elle s’est recouchée sur moi, sans rien dire d’autre.

Je me suis rendormi.

Les lumières se sont allumées dans le bus, et je me suis réveillé un peu blasé. Elle n’était plus à côté de moi, mais j’avais dans la main un numéro de téléphone.  J’espère que ma mère ne le verra pas, c’est le genre de chose qui s’explique un peu mal. Quoi ? C’est quoi ce numéro ? Ben voyons maman, c’est le numéro de la fille qui m’a forcée a la doigtée dans l’autobus! Quoi !?  C’est une bonne fille, elle m’a laissée son numéro…

J’ai ramassé mon sac, et je suis sorti.
Il fait froid. On gèle. Y’a pas que l’hiver qui est cruel…

Outre la conductrice et moi, il n’y a personne au terminus.
Elle ferme l’autobus, et un autre chauffeur prend sa place. Pendant que je m’allume une clope, je l’entends dire bonne route à l’autre chauffeur.

Elle a ramassé son sac, et elle s’est dirigé vers le stationnement, me croisant sur sa route.

-          Vous avez l’air un peu perdu, jeune homme.
-          Vous habitez ici ?
-          Oui.
-          Euh, je sais que c’est un peu impoli, mais croyez vous que vous pouvez me déposer chez moi ? Mon père est mort.
-          Euh…ok. Veux tu en parler ?
-          Veux-tu prendre un verre ?

Et c’est comme ça qu’on est embarqué dan sa voiture.

-          La fille à tes côtés, c’était une de tes amies ?
-          Non, jamais vu avant.
-          C’est elle qui m’a dit que tu dormais dur.
Elle a rit, avant de poursuivre.
-          Il paraît qu’elle a essayé de te réveiller, mais sans succès.
-          Ouain, j’ai le sommeil assez profond.
-          T’habites où ?
-          Dans le coin des oiseaux. Mais j’habite plus ici depuis un boutte.
-          Ouais, j’avais compris. Ton père est mort.
-          Ouain.
-          Tu pues.
-          Je le sais.














                                                                                                                         

vendredi 4 mai 2012

Funky but chic

(New york dolls)

T'es comme une pute que l'on aime.
T'es la slut qu'on apprivoise.
T'es comme un petit veau naissant : quand t'es à genoux, t'as juste envie d'têter.

C'est comme ça que je t'ai connu.
Un soir, tu tenais pas debout. T'étais saoule, et t'essayais quand même de te faire ramener par le premier imbécile. Quand je t'ai rattrappé, la première fois, c'est ce que tes yeux me disait.

'' Prends moi avec toi ce soir, et demain tu n'en seras que plus heureux''

Mais ta bouche avait un discours moins soutenu.

- T'as de belles grosses mains !
- C'est pour mieux te rattraper mon enfant.
- Est-ce que t'as d'autres choses de gros ?

Si t'avais pas été aussi saoule, j't'aurais sans doute dit que t'étais pas assez grande pour le savoir. Si t'avais été plus vieille, j'aurais sans doute faite une allusion au compte du chaperon rouge, question qu'on se tease un peu. Mais comme t'étais jeune et saoule, je t'ai juste rien répondu.

- Le loup t'as mangé la langue ?

Une des ses amies, toute aussi saoule qu'elle est venue la chercher. Et elle est disparu dans le fond de la salle. Marc me regarde comme si j'étais un extra-terrestre.

- T'aurais pu la fourrer !
- Comme presque tout ce qui a une queue ce soir. C'est parce que je peux, que je dois le faire.
- T'es pas assez gourmand...

Pas assez gourmand.
De la gourmandise.

Selon l'épicurisme, la gourmandise, et en tant qu'elle habitue son sujet à un plaisir non nécessaire, s'oppose à la recherche du bonheur et à l'ataraxie.

J'aime pas le cul pour le cul.
Enfin, si, j'aime ça, mais avec quelqu'un que j'aime et que je respecte.

Baiser une inconnue, c'est comme manger les yeux fermés. On a l'impression de moins goûter avec tout le plaisir que cela pourrait engendrer. Je me concentre pas sur un seul sens, je perds le pouvoir de profiter de tout les autres pendant l'acte.

- Pas assez gourmand ? C'est pas comme si je devais baiser tout ce qui bouge !
- Pourquoi pas ?
- Parce qu'il n'est pas là le bonheur.
- Ah ouais... il est où le bonheur ?
- Je le sais tu moué ?
- Ben comme Corneille le disait...
- Corneille !?
- Pas le chanteur tabarnack, l'auteur
- Ouain... Pis y disait quoi, Corneille ?
- Dans le bonheur d'autrui, je cherche mon bonheur.

 On s'est regardé du coin l'oeil, prenant chacun une gorgé dans nos verres.

J'aillais ouvrir la bouche, mais il m'a devancé...

- Bon, ben moi je suis gourmand ce soir.

 ***

à suivre.

vendredi 13 avril 2012

Informer

(Snow)

Je ne comprends pas toujours ce qui se passe.
Parfois, les choses se passent, et je ne m'en rends pas même compte.

Plus tôt, je dormais.
Je dormais du sommeil du Juste.

Non, en fait je dormais, c'est tout.

Je ne peux pas dire que je dormais du sommeil du Juste, parce que tout ce que j'avais dans la tête, c'est les ennuis que j'avais contracté durant la journée. Le genre d'ennuis qui font que tout semble injuste, même quand on s'en donne la peine.

Même quand on dit: L'on récolte ce que l'on sème, j'ai l'impression de me faire avoir. Parfois on se fait fourrer en achetant un sac de mauvaises graines...

Et quand on y réfléchis, qu'est-ce que la justice ? Est-ce que c'est ce gars qui a ruiné des milliers de vie en escroquant des gens, et qui après trois mois de prison, s'en va vivre au Bahamas ? Est-ce que c'est ce sociopathe qui plaide l’aliénation et qui purge sa peine en société ? Est-ce que c'est cette femme qui travaille 14 hrs par jour pour payer l'école à ses enfants ?

C'est quoi la justice, je vous le demande !?

Toutes ces injustices devant lesquelles, même le plus Candide des hommes, finirait par baisser les bras.
Toutes ces injustices qui donnent le gout de tout abandonner, et d'aller vivre avec les ours.
Toutes ces damnés d'injustices...

Puis, de temps en temps, on entend parler d'une histoire.
Une histoire inspirante.
Des gens inspirants.
Vous savez, le genre d'histoire qui font des bons films.
il y a ces gens inspirants qui se relèvent les manches et qui continuent, tête haute, regard tenace.

Quand j'étais petit, mon oncle m'avait demandé : Qu'est-ce que la justice ?
La justice est un arme à deux tranchants, faut juste savoir qui l'aiguise, et qui fournit la pierre.
Malin, non ?

Enfin bref, ce soir, je dormais du sommeil de l'Injuste.


- Ostie d'arabe sale ! Tapette !

Racisme, défaut de malpropreté, et homophobie, en 5 mots.

Ce fut l'heure de mon réveil. J'ai passé quelques secondes à me demander si j'avais changé mon cadran, mais après observation du-dit objet, je réalisa que non. Tout comme je me demanda si je m'étais procuré un nouveau cadran, mais encore une fois, j'en vins à la même conclusion. Alors Je me suis demandé si le type qui criait ces insanités dehors était mon nouveau service de réveil personnalisé mais il ne me semble pas avoir payé pour ce genre de service., et surtout pas à trois heures du matin...
(Quoique je paierais peut-être pour qu'une jeune femme nue me réveille à cet heure, en me chantant tendrement des chansons grivoises.)

Je me suis le levé, et j'ai regardé par la fenêtre.
Il y a avait cet homme.
Oui, oui, tu sais de quel homme je parle. Celui qui porte un Hooties, avec un jean et le crane rasé.
Il y en avait un autre, mais je ne l'ai pas vu, de ma fenêtre on ne pouvait pas le voir.
J'ai regardé dans le fenêtre de mes voisins, afin de savoir si j'étais le seul qui avait entendu le cousin du fou chantant, celui criant.

Non... Personne.

Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai repensé au carré rouge.
Je me suis demandé; mais qui manque d'éducation?

Et pour une rare fois, je ne me suis pas demandé d'où provenait, ou quel était la source de ce conflit.

Est-ce qu'il s'est passé quelque chose ? Non.

L'un voulait se battre, et l'autre semblait faire fi du conflit.
Il ne s'est rien passé...physiquement. Peut-être quelques trucs lancés sur une voiture, peut-être un égo malmené, mais dans l'ensemble, Rien.
Mentalement cependant, tous, nous avons été un peu bousculé.

Ce qui s'est passé, par contre, c'est que nous trois : Lui, l'autre et moi, on a raconté cette histoire ce soir. Lui qui se faisait injurié, l'autre qui était intraitable, et moi qui... moi qui se demande: Mais qui a manqué d'éducation?

L'un, je ne sais pas, sans doute.
L'autre, par son vocabulaire, sans doute.
Moi, je ne crois pas avoir manqué d'éducation, mais j'ai peut-être manqué de civilité en les regardant faire, sans intervenir.

Mais peu importe, ce soir je ne dormirais plus, et c'est injuste.

samedi 31 mars 2012

Trouble every day

(Frank Zappa)

- M'a te casser la gueule

J'ai écris gueule, mais en fait, il a dit : yeule, ou ieule, c'est selon.

J'avais 7 ou 8 ans, je m'étais fait battre à l'école et en rentrant chez moi, ma mère m'a dit : T'es un homme, quand quelqu'un t'attaques, tu te défends.

Ma mère est comme ça, rien ne reste impuni. Si le bon dieu ne s'en charge pas, ou s'il n'est pas assez rapide, occupes t'en !

Elle est comme ça. Par expérience, je peux dire qu'elle est le bras droit de Dieu, et elle a une sacrée main droite, mes fesses en témoigneront un jour...

Tout ça pour dire, Jésus disait de tendre l'autre joue, ma mère disait d'étendre le poing.
Comme quoi, la sainte parole, quelle que soit la religion, est une question d'interprétation.

Aujourd'hui, j'ai été victime de rage au volant.
J'ai été victime, parce que l'on m'a frappé.

16 hrs, gros soleil, boulevard St-Michel.

C'est une belle journée, le soleil revient. Le vrai printemps, contrairement aux dernières semaines trompeuses, s'en vient. Bientôt, on va réentendre Jean leloup hurler : ...enlève ta p'tite culotte, qu'on voit ton poil carotte...

Le printemps s'en vient.

On est samedi, il fait beau, et je souris.
Je souris, parce que je suis heureux.
Ma blonde vient de louer un appartement dans le plateau, à un prix ridicule, et je suis heureux.
On s'aime, on aime notre boulot, nos amis nous aiment... Tout va bien.

Et ce type.
Boulevard St-Michel, 16hrs04
J'écoute Radio-Can. j'aime le sujet.
Le type parle d'un truc qui m'intéresse, mais... je ne peux pas me concentrer sur ce qu'il dit parce qu'il y a un gars qui me colle au cul. J'ai l'impression qu'il veut être mon ami, parce qu'on dirait qu'il essaie d'embarquer avec moi, dans son auto.

Il me dépasse sur la gauche, et il vient freiner devant moi.
Je devrais rire. Je devrais dire que, peu importe où il va, il a sans doute peur d'arriver en dernier.
Je devrais rire, et je le sais.
Mais je ne ris pas.

Même avec la zénitude de Juliette Greco, ce type, il m'énerve.

Je fustige, mais ça va bien.
À la lumière, il sort de son auto, et il donne un coup de pied dans mon pare choc.
Je suis choqué.

La scène est telle quelle :

Il sort.
Il frappe ma voiture.
Je ris
Il frappe encore.
Je ne ris plus.
Je sors.
Il m'injure.
Il me frappe.
Je le frappe.

Il tombe.
Je pars.

Je choisis mes combats, j'aime argumenter.
Je ''shake'' encore.
Pourquoi tu me colles, tu me coupes, et que c'est toi qui est choqué ?
Tu dois te poser la même question, mais moi, en ce moment, je trembles encore.

Ma mère m'a toujours dit de ne jamais rien souhaiter de mal à personne.
Pour toi, je vais faire une exception.

vendredi 9 mars 2012

Know how

(kings of convenience)

J'ai envie de te raconter une histoire.

Pourtant ce n'est pas une belle histoire.
C'est un peu comme celle de Barbe bleue...
Ce n'est pas une belle histoire.

C'est une histoire qui commence mal... et qui finit de la même façon.

Ce n'est pas le genre de chose que tu veux entendre, ni voir.
Ce n'est pas non plus le genre de chose que tu souhaites à ton pire ennemi, même si, sauf s'il le mérite vraiment....il ne le mérite pas tant que ça.

Tsé dans vie, parfois il y a des choses qu'on mérite, et d'autres non... mais cette histoire, personne ne la mérite.

Y'a tellement personne qui mérite cette histoire là, qu'elle va faire comme les mathématiques le font si régulièrement... elle va rester une inconnue.

Tsé, comme la personne que tu trouvais cute dans le métro mais que tu n'as jamais abordé...
un(e) inconnu(e)...

jeudi 8 mars 2012

I don't know what I can save you from

(Kings of convenience)

Bonsoir ma fille.

Tu es maintenant une femme.

Il y a belle lurette, ( et je sais que tu ne te souviens toujours pas de cette expression)
toujours est-il, il y a belle lurette que tu es devenue la femme que tu es.

Beaucoup de changement, beaucoup de quotidien.

Tu es une femme.
Tu connais ton vieux père, toujours aussi maladroit avec les mots.
Aujourd'hui je t'écris afin de te dire que je suis fier de toi. Je suis fier de ce que tu es devenue, de ce que tu étais et de ce que tu seras. Parce que malgré toutes les embûches qui ont parsemés ton chemin, tu as su en tirer le meilleur et laisser le pire derrière toi, tout en en tirant une leçon.

Tu es maintenant une grande fille.
Mais je sais que même si tu es grande, même si tu es un adulte, même si tu peux faire des enfants... malgré tout ça, tu es ma petite fille. Et il en sera ainsi jusqu'à la fin de tes jours, parce que même si demain je trépasse, tu resteras toute ta vie ma petite fille.

Et c'est ainsi que toute ma vie je te verrais.

Et même si tu fais des erreurs, même si tu ne fais pas les bons choix, même si tu te trompes deux fois, malgré tout, je serais derrière toi, à t'aimer, et non pas à te juger.

Prends soin de toi ma fille,
je t'aime.

P.S : fais tes impôts.

neighborhood threat

(David Bowie)

Il doit mourir.
Il ne doit pas mourir, des gens seraient tristes... ( je ne sais pas qui, mais sûrement quelqu'un le pleurait...)
Qui plus est, je ne veux pas que personne ne meurt, ma mère serait pas contente...

Quand je l'ai rencontré, je l'ai appelé jeune homme.
Il m'a demandé de ne pas recommencé...
Je l'ai fais trois fois par la suite.

Je pouvais voir dans ses yeux qu'il voulait me tuer.
Je pouvais voir dans ses yeux que l'on n'aurait jamais une bonne relation.
Déjà on s'haissait, mais moi plus... et mieux...

C'est ainsi que j'ai planifié mon plan.

Premièrement, pendant les 3 prochaines semaines.

- Sonner chez lui à 3 am, toute les nuits.

Deuxièmement, les trois semaines suivantes.

- Faire livrer de la pizza à son numéro. ( Pauvre con, j'ai son numéro)
- Voler son bac de recyclage.
- Couper son cable de Télé.

Troisièmement, pour le restant des mes jours.

- couper l'entrée électrique. Après trouver son fil de câble...prendre un vieux fil électrique, sortir les deux fils. Couper son cable tv, mettre les fils du 120 dedans et plugger le vieux fils : dead dvd et tv !

- Lui faire livrer des roses noires ( une), par semaine.

- Lui faire un scrapbook de son dernier recueil de poésie, mais en faire une lettre d'insanités...


S'il est encore là l'année prochaine, j'invite Anthrax chez nous.

Je.n'aime.pas.mon.voisin.

Au pire, je vais l'oublier et partir en voyage...
Mais s'il encore là quand je reviens... je fais tout ce que j'ai écris !

Peace out

lundi 27 février 2012

Personnal Jesus

(Depeche mode & Johnny Cash)

Beaucoup de gens ignorent pourquoi on l'appelait Jezz.

En fait, que très peu de gens, peut-être au nombre de 50 le savent.
Aujourd'hui, sans doute beaucoup moins s'en souviennent.

Moi, je m'en souviens.
Je m'en souviens, parce que c'est mon idée.

J'avais 15 ans.
Ma soeur, quelques années auparavant, s'était inscrite à un camp de ressourcement. J'avais aucune idée dans ce quoi je m'embarquais, mais ma sœur l'avait fait, et elle en semblait heureuse, alors pourquoi pas moi ?

Déjà à l'époque, la vie me faisait peur. Pas vraiment peur, mais disons qu'elle ne m'était pas familière, ni facile, ni vraiment agréable, tandis que je voyais ma sœur s'épanouir. Surtout depuis qu'elle en était revenue...

Pourquoi pas moi alors ?

Alors je me suis inscrit. Mes parents avaient défrayé les frais et dans le pire des cas, c'était à quelques rues de chez moi. Si jamais ça ne me plaisait pas, je pouvais revenir chez moi à pieds, et ne pas me faire chier trop longtemps. Déjà à l'époque, je savais que je ne voulais pas me faire chier...

À l'époque, (je suis vraiment très, très vieux...), en 1994, les films Wayne's world faisait un ravage dans ma vie. De l'humour absurde, un peu con, et remplis de sous-entendus douteux... J'adorais !!!

Alors je suis arrivé à ce week-end, avec l'idée que j'en sortirais grandi, mais n'ayant aucune idée comment.

J'étais gros, geek, avec un grand sens de l'humour... Autrement dit, j'étais gros, boutonneux, avec un énorme manque de confiance en soi. Trois jours après, j'étais toujours aussi gros, boutonneux, et ayant un problème d'estime aussi énorme que mon poids, mais j'avais rencontré Jezz.

Jezz.
Sans savoir trop pourquoi, on s'est mis à parler de Wayne's world. Puis pendant tout le week-end, on a dit : C'est excellent !

Moi qui croyait que ce week-end était athée, j'ai réalisé au samedi soir, après une soixantaine "d'excellent" que nous devions nous mettre en équipe, et faire un sketch tiré de la bible...

Misère...

Alors, Christian et moi, ainsi que 2 ou 3 autres personnes que j'ai oublié... on s'est mis ensemble pour faire ce fameux sketch. On a pigé le moment ou Jésus se fait laver les pieds par Marie-madeleine. On aurait pu reproduire la scène tel quel, mais Christian et moi, on s'en dit que ça serait beaucoup plus drôle, si on actualisait la scène...

Donc ce soir là, Christian joua Jésus, qui lui, au goût du jour, est devenu Jezz...

Mais Jésus est ressuscité trois jours après sa mort...
Ça fait trois jours que j'ai enterré Jezz, et je me demande encore s'il ne sortira pas de sa caverne...

My own, personnal, Jezz.
Someone who hears my prayers,
Someone who care...

samedi 18 février 2012

Sex and candy

(Marcy Playground)


Je me souviens que plus jeune, on se réunissait autour d'un baggies, que l'on partageait, et que l'on appréciait.
Après l'avoir fini équitablement, on était heureux, on se passait la langue sur les dents, et on se croyait les rois du monde. On était pauvre et solidaire, on étaient autonomes et puissant ! Je me souviens qu'on réunissait notre argent afin de pouvoir parfois, s'en payer un deuxième... C'était le bon temps ! Frivole, énervé et sans aucune autre limite, que celle de notre imagination.

Puis on a vieillit, les temps ont changé. À ce moment là, on s'achetait chacun un baggies. Le premier qui le finissait, finissait par demander aux autres s'il pouvait piger dans leur sac. Mais peu importe, là on vieillissait, et on se disait qu'on pouvait toujours en racheter si on en manquait... Etcomme le temps et l'économie changeait, il y avait toujours moyens de s'en procurer un peu partout. Les débuts de la luxure.

Encore un peu plus tard, la luxure le permettant, on en achetait trois, quatre à la fois, chacun, en se disant qu'on en avait en masse pour tout le monde. Au pire, on laissait le fond de nos sacs au plus pauvre d'entre nous. Certains d'entre nous avaient même abandonné les baggies pour des choses plus croquantes ou plus piquantes... C'était un nouveau monde...

Aujourd'hui, j'ai vieillis.

J'ai regardé mon fils naître ce matin, et je me suis demandé s'il aimerait autant les jujubes que moi...

dimanche 15 janvier 2012

Tout seul

(Les Colocs)

J'étais au bar ce soir.

Trois filles, dans la mi-vingtaine tergiversaient sur le fait que l'une d'entre elle, n'arrivait pas à avoir son amant, se compromettre sentimentalement dans leur relation...

- Tsé, on couche ensemble, on déjeune, mais il finit toujours par s'en aller...
- Mais tu devrais lui en parler !

Non.
J'étais dans le jus. J'avais plus de 50 personnes devant moi qui ne demandaient rien d'autre que de pouvoir boire à satiété, mais ce cas là m'a interpellé.

- Non.

Les trois filles m'ont regardées, l'air complètement abasourdies...

- Est-ce que je peux te donner mon avis ?
- Ben t'es un gars, ça pourrait peut-être aider !
- Bon...

J'ai pris un grand respire, et une gorgé de scotch.

- Je ne sais pas, outre le fait que tu couches déjà avec lui, la relation que vous avez ensemble.

Je lève les yeux, et je vois l'attroupement qui se forme autour de mon bar. Professionnellement, je devrais arrêter de parler, ne pas me prendre pour un sauveur, ne pas penser que je suis un génie, et surtout, surtout, ne pas croire que je possède la science infuse. Mais pour une raison que j'ignore ( l'orgueil.... je suis la science infuse !) Je lui ai donné mon avis.

D'emblée, je lui ai dis que ce n'était que mon opinion.

- Les gars, on est comme ça...

J'ai échoué...

-... On ne pense pas au futur. Ça nous fait peur. Et peu importe ce qu'on dit, ce qui nous donne confiance, c'est la confiance de notre partenaire.

Ce que je veux lui dire, et que je n'ai manifestement pas le temps de faire, c'est que essentiellement, l'homme d'aujourd'hui est un froussard. (un quoi ???) Un froussard !

On ne veut pas s'engager, on ne veut pas se commettre, on ne veut pas avoir l'air faible mais en même temps, on n'aime pas vraiment prendre une décision par rapport à nos relations personnelles. La pression de devoir assumer un choix nous déchire...

Est-ce que je ne parle que de moi ? Non... J'ai en masse ressasser le sujet avec mes amis dans des soirées bien arrosées pour comprendre que c'est une réaction typique que nous avons. Des soirées où on pouvait parler de ce qui nous tiraillait, des soirées où on était honnêtement avec nos tripes. Même, pas aspergé par des liqueurs de vérité, on en a parlé suffisamment...

Est-ce que je sais de quoi je parle ? Un peu, quand même. l'honnêteté sur le bout de la langue, j'aime provoquer les réactions chez des gens que je connais, mais encore mieux, chez des gens que je ne connais pas. Je repense à des soirées avec mon frère, mon frère d'âme, durant lesquelles, entrecoupé de quelques verres sur la véranda, on apostrophait les passants avec une question qui les compromettaient dans leur sentiments... Et qui eux alors, n'avait d'autres choix que, de nous être vrais dans leurs réponses...

Est-ce que je crois que je détiens la vérité chez toute façon de penser de tous homme ? J'ose espérer que non. J'ose croire que parmi toutes les actions que l'on n'a pu causer, et pire encore, chez toutes les réactions que l'on a créé avec nos paroles et nos geste, et bien j'espère que tous, on a grandi quelque peu... Bien que trop souvent, les mêmes actes se répètent....et blessent encore...

Mais ce soir...
je ne sais pas...
J'avais espoir que selon ce que la jeune fille racontait...
J'avais espoir que je pouvais l'aider, un peu !

- Le gars que tu fréquentes, ce type qui ne te donne pas de nouvelles, sauf quand il veut baiser, parce que c'est ce que tu dis...

( C'est fou les discussions que l'on peut surprendre en tant que Barman, alors que nos oreilles écoutent les commandes des autres clients....)

-... et bien ce gars, tu devrais le confronter. Provoque le dans son orgueil.
- Dans son orgueil ?

Les 80 personnes qui entourent le bar commencent à me regarder d'un drôle d'oeil... Mais je suis un sauveur, je suis un ange, je suis l'Homme de la situation!

- Dans son orgueil. Oui ! Je ne pourrais pas te dire pourquoi, je ne pourrais pas te l'expliquer non plus, mais je sais une chose, et c'est une chose dont je suis sur... Provoque le dans son orgueil, et il viendra te manger dans la main...

Ses amies m'ont regardées... Flabergaster...

- L'Homme n'est pas con, mais pour se laisser être aimé... il a besoin de confiance, et de challenge.

Elles m'ont donné l'impression de me regarder comme si j'étais Platon, soit un peu vieux et désuet, mais aussi plein de sagesse et enclin à un moment propice à la réflexion...

La fille qui était dans une possible impasse, elle, elle m'a regardée d'un regard inspiré.

- Alors, tu crois que je devrais lui faire de l'attitude, et d'utiliser ce que je sais de lui, pour pouvoir le revoir de façon plus intime ?

Et les 100 personnes autour de mon bar, m'ont fait éviter de répondre à sa question, outre le clin d'oeil que je lui ai servi, entre deux shooters...

Au pire, j'ai sûrement tort, et je ne veux pas qu'elle soit blessée... mais au mieux... au mieux, je lui ai servi le coup de pouce dont elle ( et lui) avait besoin...

jeudi 5 janvier 2012

She will be loved

(Marron 5 )

1ere partie : The will to Love

Dan est devant moi. Comme d’habitude il a son regard hagard. Aurélie ne lui a pas donné signe de vie depuis un mois. Il m’explique qu’il lui a envoyé des courriels, qu’il a laissé des messages sur son répondeur, il est même aller chez elle pour aller porter des fleurs. Et tout ça, pour rien. Je n’ai plus la force de lui expliquer que tout ce qu’il fait, ce n’est que de creuser son trou plus profond.

- Ce type n’est qu’un con ! Il ne la mérite pas ! dit il en jouant avec sa canette vide.

- C’est peut-être un con, mais c’est de ce genre de con dont elle est amoureuse.

- Elle m’a pourtant bien dit qu’elle m’aimait, me semble que c’est clair !

- C’est pas la première fois dans l’histoire du monde qu’une fille aime deux hommes à la fois. Et crois moi, selon les statistiques, il y a de fortes chances qu’elle reste avec son Con.

- C’est ça, t’es de son côté à lui !

On est comme ça quand on est amoureux, on est con. Quand on est amoureux, 2 + 2 n’ont rien à voir avec 4. L’amour n’est pas logique, ni rationnel. L’amour ne se calcul pas, pas plus qu’il ne se comprend, l’amour est interprété par le cerveau comme l’art peut l’être. C’est beau selon nos critères, point. Il n’y a pas de recettes miracles.Et encore moins de perfection.

Dans la glacière, je cherche à tâtons les dernières canettes. Je ne le regarde pas en lui tendant sa bière. Sur le lac, on entend nos canettes s'ouvrir en stéréo. Pendant qu'il prend une gorgée, je vois un albatros s'envoler au loin.

- Je ne suis pas du côté de personne Dan ! Simplement que tu devrais regarder ailleurs !

- J’essaie, crois moi.

- Quand je dis voir ailleurs, je ne parle pas seulement de baiser. Tout le monde peut baiser,à gauche et à droite, mais l’amour c’est plus complexe que ça ! C’est quand la dernière fois que tu n’as pas baisé avec une de tes dates ?

- Come on Gui, C’est quoi le rapport !?

C’est quoi le rapport… Le rapport c’est qu’en tant qu’homme, je sais pertinemment que si on ramène une fille le premier soir, il est très rare que la relation soit portée plus loin qu’une simple histoire de cul. Les gars on est comme ça, on est vraiment tous des salauds. Il y en a quelques uns qui peuvent se permettre de dire qu’ils ont baisé le premier soir avec leur femme, mais encore moins qui ont dit leur premier je t’aime ce fameux soir là.

Ceux qui aiment ont toujours raison.

Dany Laferrière

C’est comme lorsque l’on apprend que l’on n’est pas le seul amant d’une femme. Une étrange sensation de jalousie, mêlé d’une parfaite insouciance.Ce que l'on ne contrôle pas, ce que l'on ne peut changer, ne vaut pas la peine de s'en soucier... même si ça pince un peu.


- T'as sans doute raison, mais ça fait mal end'dans

...