lundi 27 février 2012

Personnal Jesus

(Depeche mode & Johnny Cash)

Beaucoup de gens ignorent pourquoi on l'appelait Jezz.

En fait, que très peu de gens, peut-être au nombre de 50 le savent.
Aujourd'hui, sans doute beaucoup moins s'en souviennent.

Moi, je m'en souviens.
Je m'en souviens, parce que c'est mon idée.

J'avais 15 ans.
Ma soeur, quelques années auparavant, s'était inscrite à un camp de ressourcement. J'avais aucune idée dans ce quoi je m'embarquais, mais ma sœur l'avait fait, et elle en semblait heureuse, alors pourquoi pas moi ?

Déjà à l'époque, la vie me faisait peur. Pas vraiment peur, mais disons qu'elle ne m'était pas familière, ni facile, ni vraiment agréable, tandis que je voyais ma sœur s'épanouir. Surtout depuis qu'elle en était revenue...

Pourquoi pas moi alors ?

Alors je me suis inscrit. Mes parents avaient défrayé les frais et dans le pire des cas, c'était à quelques rues de chez moi. Si jamais ça ne me plaisait pas, je pouvais revenir chez moi à pieds, et ne pas me faire chier trop longtemps. Déjà à l'époque, je savais que je ne voulais pas me faire chier...

À l'époque, (je suis vraiment très, très vieux...), en 1994, les films Wayne's world faisait un ravage dans ma vie. De l'humour absurde, un peu con, et remplis de sous-entendus douteux... J'adorais !!!

Alors je suis arrivé à ce week-end, avec l'idée que j'en sortirais grandi, mais n'ayant aucune idée comment.

J'étais gros, geek, avec un grand sens de l'humour... Autrement dit, j'étais gros, boutonneux, avec un énorme manque de confiance en soi. Trois jours après, j'étais toujours aussi gros, boutonneux, et ayant un problème d'estime aussi énorme que mon poids, mais j'avais rencontré Jezz.

Jezz.
Sans savoir trop pourquoi, on s'est mis à parler de Wayne's world. Puis pendant tout le week-end, on a dit : C'est excellent !

Moi qui croyait que ce week-end était athée, j'ai réalisé au samedi soir, après une soixantaine "d'excellent" que nous devions nous mettre en équipe, et faire un sketch tiré de la bible...

Misère...

Alors, Christian et moi, ainsi que 2 ou 3 autres personnes que j'ai oublié... on s'est mis ensemble pour faire ce fameux sketch. On a pigé le moment ou Jésus se fait laver les pieds par Marie-madeleine. On aurait pu reproduire la scène tel quel, mais Christian et moi, on s'en dit que ça serait beaucoup plus drôle, si on actualisait la scène...

Donc ce soir là, Christian joua Jésus, qui lui, au goût du jour, est devenu Jezz...

Mais Jésus est ressuscité trois jours après sa mort...
Ça fait trois jours que j'ai enterré Jezz, et je me demande encore s'il ne sortira pas de sa caverne...

My own, personnal, Jezz.
Someone who hears my prayers,
Someone who care...

samedi 18 février 2012

Sex and candy

(Marcy Playground)


Je me souviens que plus jeune, on se réunissait autour d'un baggies, que l'on partageait, et que l'on appréciait.
Après l'avoir fini équitablement, on était heureux, on se passait la langue sur les dents, et on se croyait les rois du monde. On était pauvre et solidaire, on étaient autonomes et puissant ! Je me souviens qu'on réunissait notre argent afin de pouvoir parfois, s'en payer un deuxième... C'était le bon temps ! Frivole, énervé et sans aucune autre limite, que celle de notre imagination.

Puis on a vieillit, les temps ont changé. À ce moment là, on s'achetait chacun un baggies. Le premier qui le finissait, finissait par demander aux autres s'il pouvait piger dans leur sac. Mais peu importe, là on vieillissait, et on se disait qu'on pouvait toujours en racheter si on en manquait... Etcomme le temps et l'économie changeait, il y avait toujours moyens de s'en procurer un peu partout. Les débuts de la luxure.

Encore un peu plus tard, la luxure le permettant, on en achetait trois, quatre à la fois, chacun, en se disant qu'on en avait en masse pour tout le monde. Au pire, on laissait le fond de nos sacs au plus pauvre d'entre nous. Certains d'entre nous avaient même abandonné les baggies pour des choses plus croquantes ou plus piquantes... C'était un nouveau monde...

Aujourd'hui, j'ai vieillis.

J'ai regardé mon fils naître ce matin, et je me suis demandé s'il aimerait autant les jujubes que moi...