mardi 12 juin 2012

Avoir su, ou Kraft dinner.

(Lisa LeBlanc)

Montréal pleure.
Doucement, l'eau tombe et coule le long de ses chaussées, tracées par l'usure du temps.

Frénétiquement
Simplement.
Tranquillement.

Elle pleure.
Passionnément.
Avec violence et de façon déchainer.

Et comme Montréal pleure, les gens la fuient.
Dans tout les sens, vers tout les horizons.
Autour de moi, les gens courent.
Moi, l'eau coule le long de mes chaussées, tracées par l'usure du temps.

***

La nuit dernière, tu étais chaude et persistante.
Tu me collais Montréal. La sueur m'entourais et j'avais chaud.
Trop chaud.
Trop pour dormir, trop pour rêver, trop pour t'oublier, Montréal.

Un papillon s'est réfugié sur mon moustiquaire.
Il sentait sans doute le vent qui soufflait de par ma fenêtre.
Il devait peut-être penser que je le laisserais se joindre à ceux que j'avais dans le ventre.

Montréal, tu m'as étouffé de par ta chaleur, de par tes caresses cruelles.
On s'est séparé à l'aube, un dur matin chargé d'odeur et de cris d'oiseaux.

***

On sait que l'orage s'en vient.
J'ai senti l'orage, de par ses effluves, me pénétrer jusqu'au tout dernier pore de ma peau.
J'ai senti la tempête me passer sur le corps.
J'ai senti au lever, qu'on se laisserait Montréal.

Je l'ai entendu, vu, toucher, goûter et senti .
Et je n'ai rien fait.
Je n'ai rien pu faire.
On ne prévient pas l'orage avec un chandail blanc.

Parce que la pluie, elle chasse souvent les gens.
Et même ceux qui l'attendent, même ceux qui ne s'enfuient pas...
On supporte les pluie.
On supporte la pleurs, mais on ne l'accepte pas nécessairement.

Demain, sur Montréal, il fera sans doute soleil.
Pour moi, je sais que ce n'est pas pour demain.

lundi 4 juin 2012

Where is my mind

(Maxence Cyrin)

Le riz était chaud.
Chaud, mais pas complètement cuit.

Tu souriais.

On n'était pas riche, mais on s'était fais une faveur.
On s'était offert une soirée qui resterait dans notre mémoire.
Pas nécessairement qu'on le voulait, c'est juste que la soirée l'a voulu ainsi.

Je me souviens pas de quoi on a parlé.
Je ne pourrais même pas te dire qu'est-ce que tu as mangé... désolé.
Mais je me souviens que c'était meilleur que qu'est-ce que moi j'avais commandé.

Le riz était chaud.
Chaud, mais pas complètement cuit...

Je l'ai dis à la serveuse.
Je l'ai dis à la serveuse, parce que ça m'angoissait pour les autres clients qui pourrait commander la même chose.
Tu sais, je me soucis beaucoup des autres, c'est juste que je ne le dis pas souvent.
Ou que je ne sais pas comment le dire.
Et quand je le dis, je suis un peu comme toi, ça m'angoisse plus que ça ne le devrait.

On parlait, ensemble.
On parlait ensemble.
On parlait ensemble et c'était simple et jolie.
(J'ai pas envie de corriger mes fautes.)

Tu te souviens ?
Le pianiste ?
Pas le film, celui qui jouait pendant qu'on mangeait.
Il était prodigieux.
(j’exagère sans doute, disons qu'il avait un bon répertoire...)

Le riz était chaud.
Chaud, mais pas complètement cuit.

On avait décidé qu'on sortait.
Pour se faire plaisir.
Tu sais, le plaisir qu'on avait.
(J'hésite à rajouter un : Qu'on avait...)

Le pianiste était inspiré par Maxence Cyrin.
Le plus beau, c'est que j'ai apprécié que tu ailles compris que j'adorais le piano.
En fait, j'avais  mentionné que j'aimais les filles qui jouait du piano, alors que tu n'en jouais pas.
Je ne t'aimais pas moins pour autant.
Je t'aimais beaucoup plus qu'une fille qui jouait du piano.
Et tu m'as fait découvrir Maxence Cyrin !

J'aimerais me souvenir de quoi on parlait.
Mais tu sais, on parlait de beaucoup de chose qui ne comptait pas réellement.
Ce qui comptait, c'est qu'on parlait.

Le riz était chaud.
Chaud, mais pas complètement cuit.

Tu te souviens ?
Quand j'ai dis à la serveuse que le riz était froid, elle nous a apporté un dessert!
C'était du chocolat, avec du chocolat et du chocolat.
T'en a mangé la moitié, et quelques semaines plus tard... tu m'as dis que tu n'aimais pas le chocolat...

Le riz était froid.
Froid, et pas complètement cuit.