vendredi 26 février 2021

On leur a fait croire

-Alex Nevsky-

Il faisait noir.
Il faisait noir dans ma tête.
Il faisait surtout noir dans mon coeur.

Ne plus rien croire.
Ne plus rien espérer.
Espérer que le noir nous emporte, tout les jours, tout les soirs.
Tout le temps.

Puis ton regard.
Inopiné.
Inattendu.

Un retour dans mes tripes. Un retour dans un endroit que je n'avais pas visité depuis longtemps.
Un retour dans mon coeur.

Comme un réveil qui sonne.
" t'as trop dormi... T'as oublié... Viens!

Puis je me suis réveillé.
et j'ai oublié.

dimanche 27 mai 2018

My Sweet V

My Sweet V (lien)


C'est le genre d'histoire que l'on ne raconte pas le lendemain.
C'est le genre d'histoire que l'on ne conte pas.
C'est le genre d'histoire qui ne compte pas.

Depuis longtemps, je ne croyais pas que ça pouvait m'arriver à moi, mais la vie s'arrange souvent pour nous rappeler que nous sommes tous uniques.

J'étais au parc avec mon chien. Tsé, les premiers relents de l'été, ça encourage à sortir plus souvent. Paul, mon chien, et moi sommes allés au parc parce que :
1. Il le faut.
2. Je suis un propriétaire de chien responsable. (Du genre que j'ai acheté un abreuvoir portable pour lui... et une chiée d'accessoire qui contribue à son possible bonheur.)
et 3. J'ai vu une mignonne petite chienne et sa maîtresse se diriger vers le parc.

Sans une, mais peut-être 3 ou 4, j'ai fini ma clope, mon café et j'ai branlé la laisse de Paul pour y signifier que c'était l'heure de sortir.  Je ne sais pas trop pourquoi, aujourd'hui je me sentais bien. Pas le genre de «bien» que tu dis quand quelqu'un te demande : « Est-ce que ça va?» Le genre de bien qui semble te dire qu'aujourd'hui, ce n'est pas une journée comme les autres. Aujourd'hui je suis extraordinaire.

Je suis sorti de la salle de bain en sautillant sur un pied, tentant bien que mal à enfiler mes shorts rapidement, tout en tenant  ma ceinture entre les dents. Puis je suis tombé face à face avec Paul qui lui, tenait sa laisse entre les dents. Comme quoi l'animal ressemble souvent aux maîtres. Toujours besoin d'un lien liant l'animal à la bête.

C'est le genre d'histoire que l'on ne raconte pas le lendemain.
C'est le genre d'histoire que l'on ne conte pas.
C'est le genre d'histoire qui ne compte pas.

Naguère,  je ne croyais pas que l'odeur puisse être une chose qui pouvait me distinguer, mais la vie s'arrange souvent pour nous rappeler que nous sommes tous semblables..

J'étais au parc avec mon chien. Tsé, les premières chaleurs de l'été, celles qui fait que notre corps devient brun ou rouge, le genre de chaleurs qui fait que t'a l'impression que tu rentres dans un spa dès que tu mets le pieds dehors. Sans être étouffant, c'est chaud comme :
1. L'été.
2. Un mononcl' au Noël des campeurs, bien assis dans son kart de golf. ( Du genre qu'il s'est décidé de s'acheter un petit baril de 5 L de bière au concessionnaire du coin,  en plus d'un sent-bon au pin)
et 3. Une petite bouffée de chaleur provoquée par une chienne et sa maîtresse qui se dirigent vers le parc.

Quand les 2 tu l'auras valent mieux qu'un tiens, Paul et moi, on est sorti pour aller les rejoindre, discrètement. Je ne sais pas pourquoi, mais je sentais que tout allait bien. Nous sommes arrivés au parc et de façon naturelle, Paul s'est dirigé vers Julie, la chienne de sa maîtresse. Elle m'a dit «bien» quand je lui ai demandé : « Salut, comment ça va?» Le genre de bien qui promet de dire qu'aujourd'hui, ce n'est pas un début de soirée comme les autres. Ce soir, nous savons que nous sommes extraordinaires.

C'est le genre d'histoire que l'on ne raconte pas le lendemain.
C'est le genre d'histoire que l'on ne conte pas.
C'est le genre d'histoire qui ne compte pas.

Jadis, je ne croyais pas que l'amour avait une odeur distincte, mais qui faisait que la vie s'arrangeait pour nous la faire sentir dès que nous rencontrions notre unique.

Je n'étais plus au parc mais toujours avec mon chien. Tsé, une fois que les premières chaleurs ont été, celle qui font que notre souffle est court, à la recherche de condoms dans l'armoire, je me suis dis que:
1. C'est quoi cette bouteille là ?
2. Sont ou les condoms ? (Qui met des condoms dans sa pharmacie... sérieusement, qui???)
3. C'est quoi cette bouteille là? My sweet V???

À jument donné on ne regarde pas la bride, mais il semble que Paul et moi on aime joindre nos odeurs à celle de nos camarades. Nous nous sommes rencontrés de façon naturelle. Elle m'a dit «mi-sucré» quand je lui ai demandé : « Qu'est-ce que tu sens ?» Ce mi-sucré qui me donne l'impression d'être mi-figue, mi-raisin. Ce soir, je sais qu'il se vend des trucs qui sortent de l'ordinaire, mais je trouve ça extra... ordinaire.

La pilule est difficile à avaler.








jeudi 31 octobre 2013

Monsieur William

(Léo Ferré)

Monsieur William dort mal.
C'est normal, il est vieux.
Non pas qu'il dorme mal plus qu'il ne dorme que très peu.

Monsieur William, dort mal en ce moment.
C'est normal, car il entend sa voisine pleurer toutes les nuits, depuis une semaine.

Il se réveille en pleine nuit car les murs sont aussi minces que les mouchoirs de sa voisine.

"Si seulement je pouvais aller lui parler..." se demandait-t'il depuis quelques jours.
"Pour lui dire quoi...?"

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Monsieur William compte les secondes assis sur le banc du parc.
En pleine nuit, il se demande s'il n'a jamais fait pleurer une femme autant que sa voisine.
"Sans doute..."

En regardant la pleine lune, il maudit la pauvre jeunesse et la sale vieillesse qui n'ont pas compris que lorsque de l'on brisait un cœur, ce n'était pas seulement une personne qui en payait le prix. C'est tout l'entourage de la victime qui en souffre.

"Mais aussi celle du bourreau..."

Tout en regardant les allées et venues des gens qui côtoyaient le parc, Monsieur William  regardait les passions qui l'entouraient. La nuit, les passions sont plus frivoles. C'est ainsi que Monsieur William le conçoit.

--------------

L'eau bouillait.
Revenu chez lui, Monsieur William se dit que l'heure était sans doute propice à une tisane.

Les pleurs s'étaient tus. Les élans de sa douleur s'étaient éteintes pour laisser place à un moment de sommeil latent.

Mais Monsieur William regardait l'heure.
Il lui restait peu de temps avant que les flots avide de la tristesse et de l'amertume reprennent le cours des choses. Cependant, ses paupières étaient lourdes,  les effets des plantes et du liquide chaud firent leurs effets, et il s'endormit sur son canapé. Il dormit d'un sommeil lourd et complaisant.

-------------

Elle pleurait toute les nuits.
Depuis trois semaines maintenant.
Et certains soirs, il pleurait avec elle.
Non pas auprès d'elle, mais avec elle.
Seul dans son appartement, Monsieur William pleurait.
Ça le calmait de tout ses péchés.  Depuis deux semaines, l'entendre pleurer lui faisait confesser et réfléchir à toutes ses erreurs. Mine de rien, ça le calmait, et il s'endormait paisiblement.

Les lendemains, il se réveillait plus reposé que jamais.
Depuis, il faisait plus attention à ses besoins, à ses désirs et à son bien-être.

--------------

Monsieur William dort mal.
C'est normal, il est vieux.
Non pas qu'il dorme mal plus qu'il ne dorme que très peu.

Monsieur William, dort mal en ce moment.
C'est normal, car il n'entend plus sa voisine pleurer toutes les nuits, et ce, depuis une semaine.

Il se réveille en pleine nuit car les murs sont encore plus minces depuis  l'absence totale de sa voisine.

"Si seulement j'avais été  lui parler..." se demandait-t'il depuis quelques jours.
"Mais j'aurais pu lui dire quoi...?"


dimanche 10 mars 2013

unfinished sympathy

(Massive attack)

Il est tard, tôt ou tard.

Quand j'ai essayé de démarrer ma voiture, elle ne semblait pas vouloir faire la "ride" avec moi, alors j'ai marché.

Les matins sont étranges parfois. De nombreuses fois j'ai fais ce trajet, de là à chez moi. Et de nombreuses fois je me suis dis que je préférais quand le soleil se levait. C'est ainsi, on n'a pas toujours ce que l'on veut. Ce matin il fait noir, il fait bleu tiède, c'est gris-jaune.

Et toujours cette réflexion, celle qui fait que je ne dormirais toujours pas en arrivant chez moi. Est-ce que tout s'est passé comme je le voulais ? Aurais-je pu faire mieux ? Est-ce que...? Non.

Il fait nuit. je marche dans la nuit, comme dans la chanson.
Les bars ferment, et moi je marche.
Les bars sont fermés, et je marche devant eux.

- Heille, as-tu un cigarette ?
- As-tu un char ?
- Oui
- Oui

C'est comme ça qu'on est devenu intime, le temps d'une clope.

- Tu vas où ?
- Chez nous.

Elle a rit.Toussé. rit.

- C'est drôle, j'avais la même direction en tête.

Parfois, les années sont des secondes.
Et à d'autres moments, c'est l'inverse. Et c'est ce qui s'est passé à ce moment là.

Juste un regard. Un regard sur le tard. Un échange de yeux qui fait que la confiance s'installe.

- T'arrives d'où ?
- J'étais chez des amis.
- Un couple ?
- Mouain.

Tu le sens. Moi je l'ai senti.

- Tu veux aller prendre un verre ?
- Pour être tout à fait franc, je pensais rentrer chez nous pour dormir.
- Moi aussi...

Là, comprends-tu ce que je veux dire quand je dis que je l'ai senti ?

- C'est agréable comme idée, mais j'ai vraiment envie de dormir.
- Mais, tsé, dins fois ça l'est encore plus quand on le fait avec quelqu'un. Je vais être honnête, j'ai envie de dormir en cuillère, mais j'ai pas envie de te revoir après.
- C'est honnête.

Ma cousine est une strip-teaseuse.

mercredi 27 février 2013

One is the loneliest number

(Train leaving gray)

As-tu déjà vu le gars devant le rayon des légumes à l'épicerie?
Il regarde les légumes et il hésite.

Quand tu fais semblant de ne pas le regarder, tu vois que ses lèvres bougent.
Il se parle.

Tu ne sais pas ce qu'il se dit, mais tu es curieux un peu. Tu pourrais être pressé mais ce n'est pas le cas, alors ta curiosité l'emporte.

Tu fais semblant de rien et tu t'approches pour ramasser le brocoli que tu n'avais pas prévu acheter. Tu  tâtes les différents brocoli afin de savoir si le type se parle vraiment, ou s'il est vraiment dérangé. En fait, tu veux savoir si ça le dérange de se parler à lui même pendant que tu es là, et/ou s'il le fait vraiment, que se dit-il ?

Dans le fond, tu réalises que tu ne veux pas vraiment de brocoli, mais que le comportement te fais rire. Il te fais rire parce que tu sais, que dans le fond, ça t'arrive de faire la même chose. Dans le fond tu ris parce que tu te sens relié au comportement. Mais aussi parce que tu es curieux de savoir ce qui se passe dans la tête des autres gens.

D'un oeil distrait, tu regardes les brocolis, et à côté d'eux, les choux fleurs. 
et soudainement tu te surprends à fredonner la chanson qui joue à la radio du supermarché.
Puis tu commences à te poser toi-même des questions sur le fait que tu es un peu voyeur.

Finalement tu réalises que tu te parles tout seul devant des brocolis, et qu'il y a une fille qui fait semblant de regarder des brocolis devant toi. T'es gêné, mais tu attends qu'elle commence à fredonner une chanson avant de t'éclipser discrètement...

C'est la tag brocoli.

samedi 6 octobre 2012

Le dernier télégramme

(Comme un homme libre)

Le téléphone a sonné,
pis je n'ai pas répondu.
De ton côté, ça t'as choquée encore plus parce que ça a sonné et la messagerie vocale est embarquée.

Après j'ai reçu un texto,
mais je ne l'ai pas lu.
Après 10 minutes d'attentes, sans réponse de ma part, tu t'es pompée encore plus.

C'est exactement à ce moment là que la haine a pris la place de la colère dans le cercle des communications.
Donc comme tu étais enragée, tu m'as donc écris sur Facebook.

Pis c'était pas le genre de message :
Ah ! je m'inquiète, t'es où? Est-ce que t'es correct?

Non.

C'était plus le genre de message comme :
Criss de sans coeur, tu pourrais rappeler!
Tu ne veux plus me parler, ben va chier !


Mais comme je n'étais pas chez nous, je n'ai pas répondu.

Et quand je vais revenir, je vais voir tout ça.
Et là, je vais hésiter.
Est-ce que :
A: je calme le jeu, et essaie d'être un peu mielleux
B: Sans être mielleux, je t'explique la situation
C: VA CHIER!

Finalement, quand je suis rentré, j'ai répondu ceci sur Facebook :

Salut,
Je ne t'ai pas répondu au téléphone,  niau message texte et ni sur Facebook parce :
Je n'étais pas chez nous, j'ai été voir où j'avais perdu mon criss de cellulaire!
Fait que : Calme tes nerfs !

Quand j'ai appuyer sur envoyer,  le message suivant est rentré.

Bordel j'essaie de te rejoindre pour te dire que t'as oublié ton cell chez nous...

Criss.









mardi 12 juin 2012

Avoir su, ou Kraft dinner.

(Lisa LeBlanc)

Montréal pleure.
Doucement, l'eau tombe et coule le long de ses chaussées, tracées par l'usure du temps.

Frénétiquement
Simplement.
Tranquillement.

Elle pleure.
Passionnément.
Avec violence et de façon déchainer.

Et comme Montréal pleure, les gens la fuient.
Dans tout les sens, vers tout les horizons.
Autour de moi, les gens courent.
Moi, l'eau coule le long de mes chaussées, tracées par l'usure du temps.

***

La nuit dernière, tu étais chaude et persistante.
Tu me collais Montréal. La sueur m'entourais et j'avais chaud.
Trop chaud.
Trop pour dormir, trop pour rêver, trop pour t'oublier, Montréal.

Un papillon s'est réfugié sur mon moustiquaire.
Il sentait sans doute le vent qui soufflait de par ma fenêtre.
Il devait peut-être penser que je le laisserais se joindre à ceux que j'avais dans le ventre.

Montréal, tu m'as étouffé de par ta chaleur, de par tes caresses cruelles.
On s'est séparé à l'aube, un dur matin chargé d'odeur et de cris d'oiseaux.

***

On sait que l'orage s'en vient.
J'ai senti l'orage, de par ses effluves, me pénétrer jusqu'au tout dernier pore de ma peau.
J'ai senti la tempête me passer sur le corps.
J'ai senti au lever, qu'on se laisserait Montréal.

Je l'ai entendu, vu, toucher, goûter et senti .
Et je n'ai rien fait.
Je n'ai rien pu faire.
On ne prévient pas l'orage avec un chandail blanc.

Parce que la pluie, elle chasse souvent les gens.
Et même ceux qui l'attendent, même ceux qui ne s'enfuient pas...
On supporte les pluie.
On supporte la pleurs, mais on ne l'accepte pas nécessairement.

Demain, sur Montréal, il fera sans doute soleil.
Pour moi, je sais que ce n'est pas pour demain.

lundi 4 juin 2012

Where is my mind

(Maxence Cyrin)

Le riz était chaud.
Chaud, mais pas complètement cuit.

Tu souriais.

On n'était pas riche, mais on s'était fais une faveur.
On s'était offert une soirée qui resterait dans notre mémoire.
Pas nécessairement qu'on le voulait, c'est juste que la soirée l'a voulu ainsi.

Je me souviens pas de quoi on a parlé.
Je ne pourrais même pas te dire qu'est-ce que tu as mangé... désolé.
Mais je me souviens que c'était meilleur que qu'est-ce que moi j'avais commandé.

Le riz était chaud.
Chaud, mais pas complètement cuit...

Je l'ai dis à la serveuse.
Je l'ai dis à la serveuse, parce que ça m'angoissait pour les autres clients qui pourrait commander la même chose.
Tu sais, je me soucis beaucoup des autres, c'est juste que je ne le dis pas souvent.
Ou que je ne sais pas comment le dire.
Et quand je le dis, je suis un peu comme toi, ça m'angoisse plus que ça ne le devrait.

On parlait, ensemble.
On parlait ensemble.
On parlait ensemble et c'était simple et jolie.
(J'ai pas envie de corriger mes fautes.)

Tu te souviens ?
Le pianiste ?
Pas le film, celui qui jouait pendant qu'on mangeait.
Il était prodigieux.
(j’exagère sans doute, disons qu'il avait un bon répertoire...)

Le riz était chaud.
Chaud, mais pas complètement cuit.

On avait décidé qu'on sortait.
Pour se faire plaisir.
Tu sais, le plaisir qu'on avait.
(J'hésite à rajouter un : Qu'on avait...)

Le pianiste était inspiré par Maxence Cyrin.
Le plus beau, c'est que j'ai apprécié que tu ailles compris que j'adorais le piano.
En fait, j'avais  mentionné que j'aimais les filles qui jouait du piano, alors que tu n'en jouais pas.
Je ne t'aimais pas moins pour autant.
Je t'aimais beaucoup plus qu'une fille qui jouait du piano.
Et tu m'as fait découvrir Maxence Cyrin !

J'aimerais me souvenir de quoi on parlait.
Mais tu sais, on parlait de beaucoup de chose qui ne comptait pas réellement.
Ce qui comptait, c'est qu'on parlait.

Le riz était chaud.
Chaud, mais pas complètement cuit.

Tu te souviens ?
Quand j'ai dis à la serveuse que le riz était froid, elle nous a apporté un dessert!
C'était du chocolat, avec du chocolat et du chocolat.
T'en a mangé la moitié, et quelques semaines plus tard... tu m'as dis que tu n'aimais pas le chocolat...

Le riz était froid.
Froid, et pas complètement cuit.


jeudi 10 mai 2012

New Vagina


 (Bloodhound gang)
(Ce texte, même si vous vous en foutez, je le dédie à mon chum, Feu Jezz)

Attendre l’autobus, c’est un peu comme jouer au bowling, ça me tente jamais vraiment.  L’autobus. Le bus. La bus. Le buss. Je prends jamais l’autobus de gaieté de cœur. C’est tout le temps parce que j’y suis obligé.

Aujourd’hui, mon père est mort.
Selon les faits, c’est arrivé hier soir, mais ma mère ne se souvenait plus de mon numéro de téléphone. Elle l’a retrouvé ce matin. Je ne crois pas qu’elle l’ait retrouvé, je crois surtout que c’est la voisine qui le lui a redonné.

Le vent est frais, c’est l’automne.

Prendre l’autobus, c’est aussi faire la queue pour y embarquer.  J’ai l’impression que je suis un juif durant la deuxième guerre, qui attends le train. Sauf que moi, je sais que je me dirige vers la mort.

Si ma mère ne conduisait pas, je me demande si mon père m’aurait laissé son auto. Comme ça, la prochaine fois que quelqu’un meurt, je pourrais m’y conduire par moi-même.

J’espère qu’il a tenu sa promesse, celle de ne pas m’obliger à voir des gens pendant 3 jours dans un lieu où les gens pleurent. La dernière fois que j’ai été dans un salon funéraire, je crois que j’étais saoul. J’ai quelque peu l’impression qu’il en sera encore ainsi.

Trois jours… c’est interminable. Il m’avait promis que ça serait un jour. En un jour, tout sera réglé. Le matin au salon, l’après-midi à l’église et le soir dans un bar. 

-          Ton père est mort.

Ça c’est ce que ma mère m’a dit. C’était l’essence du message, mais elle n’a pas réussi à le dire au complet dès la première fois. Quand j’ai pris le message, j’ai compris que c’était ça. Déjà qu’elle m’appelle, c’était mauvais signe. Si j’avais pas été entrain de baiser ma voisine, j’aurais répondu. Mais je ne l’ai pas fait. Je n’ai pas non plus prit mes messages immédiatement.

-          Paul…(pleurs) ton… (reniflements) père…(pleurs)…(plaintes et gémissements)… TON père est mooooort.

Fin du message.

Ça fesse dans le post coïtal.

Je suis quand même content d’avoir attendu avant de prendre le message. C’est vraiment le genre de choses qui fait débander. Je ne suis pas sur que ma voisine aurait appréciée.

J’ai tendu mon billet à la femme devant l’autobus, elle la poinçonné, puis elle ma souhaité bon voyage. Le comble aurait été que la compagnie d’autobus se nomme le Styx. Je vois les publicités d’ici : jusqu’à votre destination, et même au-delà ! Styx, on vous amène au bout du monde !

Bon voyage!

Dans les autobus voyageurs, le but c’est de rentrer dans les premiers, et de s’assoir le plus loin possible, afin d’éviter que des gens viennent s’assoir près de vous.

Quand je suis rentré chez moi, j’ai mis ce que j’avais de propre dans un sac, et j’ai aussi pris du linge pour mon voyage.
                                                                                  
J’pue. Assis au fond de mon siège, le dossier baissé afin de démontrer mon inhospitalité, je constate que je sens encore le sexe. Un mélange de sueur et de cyprine. J’pue l’cul.  Mon père aurait été fier de moi, mais ce sera pour une autre fois.

Et comme toujours, quand tu veux avoir la paix, il y a toujours quelqu’un pour venir te faire chier. La merde, cette fois ci, est une jeune fille. Je lui donne dans 18 ans, peut-être moins. J’ai ôté mon sac du siège à côté de moi et je l’ai déposé violement à mes pieds.

Depuis des années, j’ai compris que pour avoir la paix, il faut des écouteurs. Même pas besoin de Ipod, ou de lecteurs quelconque. Tout ce qu’il te faut, c’est des écouteurs. Premièrement, ça montre que tu n’es pas intéressé à parler, deuxièmement, ça permet de couper le son ambiant, à condition de s’avoir acheté de bons écouteurs. J’ai de très bons écouteurs.

Ensuite, je crois que je me suis assoupi. Quand je me suis réveillé, j’ai senti une présence sur mon épaule. La petite semblait s’être trouvée un confortable oreiller en mon épaule. J’ai tourné les yeux vers la fenêtre, mi-chemin.

La nuit s’est doucement installée sur le paysage. Je sens son souffle sur mon épaule.  Je pose mon regard sur son visage. Elle a les yeux fermés, mais elle ne dort pas. La main entre ses cuisses, son manteau sur ses genoux, elle ne dort pas.

Je sens son avant bras sur le mien. Elle se branle. Toujours la tête dans le creux de mon épaule, elle ouvre les yeux.

-          ça te dérange ?
-          Mon père est mort.
-          Le mien aussi.

Fair enough. Nos pères sont morts. On a un point en commun.

-          T’as baisé ce matin ?
-          2 fois, toi ?
-          tu sens la plotte. Ça me turn on.
-          Mon père est mort.
-          Tu parles beaucoup.

Sa main a prit la mienne, et elle l’a dirigée entre ses cuisses. Bien moite et sans aucune pilosité. Je n’ai pas résisté.

-          T’es majeure ?
-          Tais-toi, et continue.

Mon père est mort pendant que je baisais, et je doigte une fille alors que je me dirige vers ses funérailles. Si je n’étais pas encore sous le choc de sa mort, je me demande comment j’aurais réagis. Parfois il est peut-être mieux de ne pas réagir. Je me souviens d’un prof d’université. Il me disait que la l’inaction se cachait souvent les plus réactions.

Son souffle de plus en plus court donne une sensation de sueur dans mon coup.  Puis comme l’horizon défilait devant mes yeux, j’ai senti son corps se crispée, tendrement. Elle a saisit mon poignet, et l’a serrée si fort… ses ongles se sont enfoncés sous ma peau.

Puis tranquillement, elle s’est réinstallée sur mon épaule.

-          Ça te dérangerait de poser ta tête ailleurs ?
-          T’es toujours comme ça ?
-          Juste les vendredi 14 septembre 2011.
-          Tu veux que je te suce ?
-          Non.
-          Ça te détendrait…

Elle s’est recouchée sur moi, sans rien dire d’autre.

Je me suis rendormi.

Les lumières se sont allumées dans le bus, et je me suis réveillé un peu blasé. Elle n’était plus à côté de moi, mais j’avais dans la main un numéro de téléphone.  J’espère que ma mère ne le verra pas, c’est le genre de chose qui s’explique un peu mal. Quoi ? C’est quoi ce numéro ? Ben voyons maman, c’est le numéro de la fille qui m’a forcée a la doigtée dans l’autobus! Quoi !?  C’est une bonne fille, elle m’a laissée son numéro…

J’ai ramassé mon sac, et je suis sorti.
Il fait froid. On gèle. Y’a pas que l’hiver qui est cruel…

Outre la conductrice et moi, il n’y a personne au terminus.
Elle ferme l’autobus, et un autre chauffeur prend sa place. Pendant que je m’allume une clope, je l’entends dire bonne route à l’autre chauffeur.

Elle a ramassé son sac, et elle s’est dirigé vers le stationnement, me croisant sur sa route.

-          Vous avez l’air un peu perdu, jeune homme.
-          Vous habitez ici ?
-          Oui.
-          Euh, je sais que c’est un peu impoli, mais croyez vous que vous pouvez me déposer chez moi ? Mon père est mort.
-          Euh…ok. Veux tu en parler ?
-          Veux-tu prendre un verre ?

Et c’est comme ça qu’on est embarqué dan sa voiture.

-          La fille à tes côtés, c’était une de tes amies ?
-          Non, jamais vu avant.
-          C’est elle qui m’a dit que tu dormais dur.
Elle a rit, avant de poursuivre.
-          Il paraît qu’elle a essayé de te réveiller, mais sans succès.
-          Ouain, j’ai le sommeil assez profond.
-          T’habites où ?
-          Dans le coin des oiseaux. Mais j’habite plus ici depuis un boutte.
-          Ouais, j’avais compris. Ton père est mort.
-          Ouain.
-          Tu pues.
-          Je le sais.














                                                                                                                         

vendredi 4 mai 2012

Funky but chic

(New york dolls)

T'es comme une pute que l'on aime.
T'es la slut qu'on apprivoise.
T'es comme un petit veau naissant : quand t'es à genoux, t'as juste envie d'têter.

C'est comme ça que je t'ai connu.
Un soir, tu tenais pas debout. T'étais saoule, et t'essayais quand même de te faire ramener par le premier imbécile. Quand je t'ai rattrappé, la première fois, c'est ce que tes yeux me disait.

'' Prends moi avec toi ce soir, et demain tu n'en seras que plus heureux''

Mais ta bouche avait un discours moins soutenu.

- T'as de belles grosses mains !
- C'est pour mieux te rattraper mon enfant.
- Est-ce que t'as d'autres choses de gros ?

Si t'avais pas été aussi saoule, j't'aurais sans doute dit que t'étais pas assez grande pour le savoir. Si t'avais été plus vieille, j'aurais sans doute faite une allusion au compte du chaperon rouge, question qu'on se tease un peu. Mais comme t'étais jeune et saoule, je t'ai juste rien répondu.

- Le loup t'as mangé la langue ?

Une des ses amies, toute aussi saoule qu'elle est venue la chercher. Et elle est disparu dans le fond de la salle. Marc me regarde comme si j'étais un extra-terrestre.

- T'aurais pu la fourrer !
- Comme presque tout ce qui a une queue ce soir. C'est parce que je peux, que je dois le faire.
- T'es pas assez gourmand...

Pas assez gourmand.
De la gourmandise.

Selon l'épicurisme, la gourmandise, et en tant qu'elle habitue son sujet à un plaisir non nécessaire, s'oppose à la recherche du bonheur et à l'ataraxie.

J'aime pas le cul pour le cul.
Enfin, si, j'aime ça, mais avec quelqu'un que j'aime et que je respecte.

Baiser une inconnue, c'est comme manger les yeux fermés. On a l'impression de moins goûter avec tout le plaisir que cela pourrait engendrer. Je me concentre pas sur un seul sens, je perds le pouvoir de profiter de tout les autres pendant l'acte.

- Pas assez gourmand ? C'est pas comme si je devais baiser tout ce qui bouge !
- Pourquoi pas ?
- Parce qu'il n'est pas là le bonheur.
- Ah ouais... il est où le bonheur ?
- Je le sais tu moué ?
- Ben comme Corneille le disait...
- Corneille !?
- Pas le chanteur tabarnack, l'auteur
- Ouain... Pis y disait quoi, Corneille ?
- Dans le bonheur d'autrui, je cherche mon bonheur.

 On s'est regardé du coin l'oeil, prenant chacun une gorgé dans nos verres.

J'aillais ouvrir la bouche, mais il m'a devancé...

- Bon, ben moi je suis gourmand ce soir.

 ***

à suivre.

vendredi 13 avril 2012

Informer

(Snow)

Je ne comprends pas toujours ce qui se passe.
Parfois, les choses se passent, et je ne m'en rends pas même compte.

Plus tôt, je dormais.
Je dormais du sommeil du Juste.

Non, en fait je dormais, c'est tout.

Je ne peux pas dire que je dormais du sommeil du Juste, parce que tout ce que j'avais dans la tête, c'est les ennuis que j'avais contracté durant la journée. Le genre d'ennuis qui font que tout semble injuste, même quand on s'en donne la peine.

Même quand on dit: L'on récolte ce que l'on sème, j'ai l'impression de me faire avoir. Parfois on se fait fourrer en achetant un sac de mauvaises graines...

Et quand on y réfléchis, qu'est-ce que la justice ? Est-ce que c'est ce gars qui a ruiné des milliers de vie en escroquant des gens, et qui après trois mois de prison, s'en va vivre au Bahamas ? Est-ce que c'est ce sociopathe qui plaide l’aliénation et qui purge sa peine en société ? Est-ce que c'est cette femme qui travaille 14 hrs par jour pour payer l'école à ses enfants ?

C'est quoi la justice, je vous le demande !?

Toutes ces injustices devant lesquelles, même le plus Candide des hommes, finirait par baisser les bras.
Toutes ces injustices qui donnent le gout de tout abandonner, et d'aller vivre avec les ours.
Toutes ces damnés d'injustices...

Puis, de temps en temps, on entend parler d'une histoire.
Une histoire inspirante.
Des gens inspirants.
Vous savez, le genre d'histoire qui font des bons films.
il y a ces gens inspirants qui se relèvent les manches et qui continuent, tête haute, regard tenace.

Quand j'étais petit, mon oncle m'avait demandé : Qu'est-ce que la justice ?
La justice est un arme à deux tranchants, faut juste savoir qui l'aiguise, et qui fournit la pierre.
Malin, non ?

Enfin bref, ce soir, je dormais du sommeil de l'Injuste.


- Ostie d'arabe sale ! Tapette !

Racisme, défaut de malpropreté, et homophobie, en 5 mots.

Ce fut l'heure de mon réveil. J'ai passé quelques secondes à me demander si j'avais changé mon cadran, mais après observation du-dit objet, je réalisa que non. Tout comme je me demanda si je m'étais procuré un nouveau cadran, mais encore une fois, j'en vins à la même conclusion. Alors Je me suis demandé si le type qui criait ces insanités dehors était mon nouveau service de réveil personnalisé mais il ne me semble pas avoir payé pour ce genre de service., et surtout pas à trois heures du matin...
(Quoique je paierais peut-être pour qu'une jeune femme nue me réveille à cet heure, en me chantant tendrement des chansons grivoises.)

Je me suis le levé, et j'ai regardé par la fenêtre.
Il y a avait cet homme.
Oui, oui, tu sais de quel homme je parle. Celui qui porte un Hooties, avec un jean et le crane rasé.
Il y en avait un autre, mais je ne l'ai pas vu, de ma fenêtre on ne pouvait pas le voir.
J'ai regardé dans le fenêtre de mes voisins, afin de savoir si j'étais le seul qui avait entendu le cousin du fou chantant, celui criant.

Non... Personne.

Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai repensé au carré rouge.
Je me suis demandé; mais qui manque d'éducation?

Et pour une rare fois, je ne me suis pas demandé d'où provenait, ou quel était la source de ce conflit.

Est-ce qu'il s'est passé quelque chose ? Non.

L'un voulait se battre, et l'autre semblait faire fi du conflit.
Il ne s'est rien passé...physiquement. Peut-être quelques trucs lancés sur une voiture, peut-être un égo malmené, mais dans l'ensemble, Rien.
Mentalement cependant, tous, nous avons été un peu bousculé.

Ce qui s'est passé, par contre, c'est que nous trois : Lui, l'autre et moi, on a raconté cette histoire ce soir. Lui qui se faisait injurié, l'autre qui était intraitable, et moi qui... moi qui se demande: Mais qui a manqué d'éducation?

L'un, je ne sais pas, sans doute.
L'autre, par son vocabulaire, sans doute.
Moi, je ne crois pas avoir manqué d'éducation, mais j'ai peut-être manqué de civilité en les regardant faire, sans intervenir.

Mais peu importe, ce soir je ne dormirais plus, et c'est injuste.

samedi 31 mars 2012

Trouble every day

(Frank Zappa)

- M'a te casser la gueule

J'ai écris gueule, mais en fait, il a dit : yeule, ou ieule, c'est selon.

J'avais 7 ou 8 ans, je m'étais fait battre à l'école et en rentrant chez moi, ma mère m'a dit : T'es un homme, quand quelqu'un t'attaques, tu te défends.

Ma mère est comme ça, rien ne reste impuni. Si le bon dieu ne s'en charge pas, ou s'il n'est pas assez rapide, occupes t'en !

Elle est comme ça. Par expérience, je peux dire qu'elle est le bras droit de Dieu, et elle a une sacrée main droite, mes fesses en témoigneront un jour...

Tout ça pour dire, Jésus disait de tendre l'autre joue, ma mère disait d'étendre le poing.
Comme quoi, la sainte parole, quelle que soit la religion, est une question d'interprétation.

Aujourd'hui, j'ai été victime de rage au volant.
J'ai été victime, parce que l'on m'a frappé.

16 hrs, gros soleil, boulevard St-Michel.

C'est une belle journée, le soleil revient. Le vrai printemps, contrairement aux dernières semaines trompeuses, s'en vient. Bientôt, on va réentendre Jean leloup hurler : ...enlève ta p'tite culotte, qu'on voit ton poil carotte...

Le printemps s'en vient.

On est samedi, il fait beau, et je souris.
Je souris, parce que je suis heureux.
Ma blonde vient de louer un appartement dans le plateau, à un prix ridicule, et je suis heureux.
On s'aime, on aime notre boulot, nos amis nous aiment... Tout va bien.

Et ce type.
Boulevard St-Michel, 16hrs04
J'écoute Radio-Can. j'aime le sujet.
Le type parle d'un truc qui m'intéresse, mais... je ne peux pas me concentrer sur ce qu'il dit parce qu'il y a un gars qui me colle au cul. J'ai l'impression qu'il veut être mon ami, parce qu'on dirait qu'il essaie d'embarquer avec moi, dans son auto.

Il me dépasse sur la gauche, et il vient freiner devant moi.
Je devrais rire. Je devrais dire que, peu importe où il va, il a sans doute peur d'arriver en dernier.
Je devrais rire, et je le sais.
Mais je ne ris pas.

Même avec la zénitude de Juliette Greco, ce type, il m'énerve.

Je fustige, mais ça va bien.
À la lumière, il sort de son auto, et il donne un coup de pied dans mon pare choc.
Je suis choqué.

La scène est telle quelle :

Il sort.
Il frappe ma voiture.
Je ris
Il frappe encore.
Je ne ris plus.
Je sors.
Il m'injure.
Il me frappe.
Je le frappe.

Il tombe.
Je pars.

Je choisis mes combats, j'aime argumenter.
Je ''shake'' encore.
Pourquoi tu me colles, tu me coupes, et que c'est toi qui est choqué ?
Tu dois te poser la même question, mais moi, en ce moment, je trembles encore.

Ma mère m'a toujours dit de ne jamais rien souhaiter de mal à personne.
Pour toi, je vais faire une exception.

vendredi 9 mars 2012

Know how

(kings of convenience)

J'ai envie de te raconter une histoire.

Pourtant ce n'est pas une belle histoire.
C'est un peu comme celle de Barbe bleue...
Ce n'est pas une belle histoire.

C'est une histoire qui commence mal... et qui finit de la même façon.

Ce n'est pas le genre de chose que tu veux entendre, ni voir.
Ce n'est pas non plus le genre de chose que tu souhaites à ton pire ennemi, même si, sauf s'il le mérite vraiment....il ne le mérite pas tant que ça.

Tsé dans vie, parfois il y a des choses qu'on mérite, et d'autres non... mais cette histoire, personne ne la mérite.

Y'a tellement personne qui mérite cette histoire là, qu'elle va faire comme les mathématiques le font si régulièrement... elle va rester une inconnue.

Tsé, comme la personne que tu trouvais cute dans le métro mais que tu n'as jamais abordé...
un(e) inconnu(e)...

jeudi 8 mars 2012

I don't know what I can save you from

(Kings of convenience)

Bonsoir ma fille.

Tu es maintenant une femme.

Il y a belle lurette, ( et je sais que tu ne te souviens toujours pas de cette expression)
toujours est-il, il y a belle lurette que tu es devenue la femme que tu es.

Beaucoup de changement, beaucoup de quotidien.

Tu es une femme.
Tu connais ton vieux père, toujours aussi maladroit avec les mots.
Aujourd'hui je t'écris afin de te dire que je suis fier de toi. Je suis fier de ce que tu es devenue, de ce que tu étais et de ce que tu seras. Parce que malgré toutes les embûches qui ont parsemés ton chemin, tu as su en tirer le meilleur et laisser le pire derrière toi, tout en en tirant une leçon.

Tu es maintenant une grande fille.
Mais je sais que même si tu es grande, même si tu es un adulte, même si tu peux faire des enfants... malgré tout ça, tu es ma petite fille. Et il en sera ainsi jusqu'à la fin de tes jours, parce que même si demain je trépasse, tu resteras toute ta vie ma petite fille.

Et c'est ainsi que toute ma vie je te verrais.

Et même si tu fais des erreurs, même si tu ne fais pas les bons choix, même si tu te trompes deux fois, malgré tout, je serais derrière toi, à t'aimer, et non pas à te juger.

Prends soin de toi ma fille,
je t'aime.

P.S : fais tes impôts.