dimanche 29 août 2010

Ma lumière

(Marlon)


Lumière rouge.

Je la regarde danser depuis, 15 minutes. Elle m'hypnotise. Je ne peux pas dire si c'est ses hanches, ou ses cheveux, ou ses seins ou son cul ou ses yeux... Je ne peux pas dire. Elle danse et ça m'enchante. C'est comme si le DJ était un dompteur, elle un cobra et moi, un imbécile qui se dirige vers elle avec une bière.

Je me dirige vers elle, mais en même temps, j'attends qu'elle quitte le dancefloor.

Et mon attente ne fut pas longue. Elle s'est dirigée vers une table, à laquelle se trouve, à ce que je présume, sa tribu.

Une ribambelle de jeunes femmes, s'excitant comme des jouvencelles, levant leurs verres contre vent et marée. Il m'est impossible de toucher la cible. Il m'est impossible de m'avancer vers elle pour lui dire quoique ce soit.

En fait, il n'y a rien d'impossible, mais si je veux que ça fonctionne, je ne peux pas me permettre d'aller vers elle avec toute sa tribu.

Lumière jaune.

Je sais qu'elle m'a vue. Je le sais parce qu'elle vient de se lever de sa chaise pour venir vers moi.

- Pourquoi tu me regardes comme ça ?
- Je me demandais comment t'aborder,
- T'es un pirate ?
- Disons que j'en apprends les rudiments.
- Bon. ben quand t'auras trouvé la façon de m'aborder, tu viendras me voir !

Elle m'a tournée le dos, et, j'en suis sur, elle a fait exprès pour balancer son cul de tribord à bâbord.

J'ai pris mes 2 bières, et je suis retourné à ma table.

- Tu lui as dis quoi ?
- Que je suivais des cours de pirates.
Sur quoi, je lui tendis la bière destinée à cette fille. Je l'ai regardé la boire comme si c'était un shooter de rhum. Sauf qu'on rote pas après un shooter de rhum...

Continuant à téter ma bouteille, on les a regardé retourner sur le dancefloor.

- Ben là, va danser avec.
Danser...danser...dans ses...dent scié...scié du bois.

Lumière verte

- hmm... bonne idée !

J'ai laissé ma bière sur la table.

Je me suis dirigé vers elle.

Le DJ a lu dans mes pensées avec un remix de cette chanson.
Professor, what's another name for Pirate treasure?" "Booty, booty…

Je me suis mis à côté d'elle et j'ai dansé. Puis lentement, mais sans aucune discrétion, on s'est retrouvé vraiment collé, l'un sur l'autre. Puis choissisant l'instant, j'ai vaguement pilé sur son pied, intentionnellement. Dans ses yeux, j'ai vu un ouragan de tentation.

- Désolé, j'ai vraiment une jambe de bois.
Elle a sourit, puis elle a éclaté de rire.

Puis vers la fin de la chanson, elle s'est placé devant moi, en cuillère. Ses courbes ondulant contre moi, elle a légèrement inclinée la tête pour me chuchoter :

- Tu pars sur les mers ce soir ?
- Pourquoi tu dis ça ?
- J'ai senti ton mat, et je me demandais si tu voulais que je fournisses le pavillon.

samedi 28 août 2010

Celebration

(Kool N the gang)

- T'es pas un peu conne ?

C'est plus fort que moi. Je n'ai aucun filtre.

Et pour une raison que je ne comprends toujours pas, mon opinion est souvent partagé. Je dis tout haut, ce que les autres n'ont pas encore pensé dire... ou n'ont pas encore pensé.

Quand j'y repense, ça me mène à loin, dans le passé. Ça me ramène à Carmen.
Carmen, mon professeur de religion en 3 eme année.

- Alors Jésus dit : prenez en tous, car ceci est mon corps livré pour vous... Oui François ?
- Est-ce qu'on est bien sur que c'est ce qu'à dit Jésus ?
- Bien c'est ce qui a été rapporté dans la bible !
- Et c'est qui qui a écrit ça ?
- Les 4 évangélistes, Paul, Matthieu, Luc et Marc.
- Et à cause que 4 personnes ont dit ça, c'est une vérité ? Parce que Thomas, Sébastien, Érik et moi, on a dit que vous étiez une grosse vache, et pourtant, vous ne broutez pas d'herbe!

Aucun filtre.

- T'es pas un peu conne ?

C'est comme le soir de mon premier french, Catherine.

- Tu vas voir François, elle frenche comme un blender !
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Tu vas voir...ou pas !

Déjà que j'avais jamais embrassé personne, qu'en plus on me dise comment elle frenche... Ça m'a dégouté. Mais c'était rien à comparer de ce qui m'attendait !

La lune à son paroxysme, la nuit chaude d'automne, une chanson propice et un gazon humide. Tout était là. Sans oublier cette fameuse langue qui ma donné l'impression d'un traitement de canal !

- Criss, tu frenches comme un rotoculteur !

J'oublierais jamais ce baiser !


- T'es pas un peu conne ?

Aucun filtre. Et aucun tact.

Mais je me dis que parfois, les choses se doivent d'être dites. Et désolé si ça te fait de la peine, mais peut-être y trouveras-tu une raison, ou en tireras-tu une raison !

- T'es pas un peu conne !?
- Quoi ?
- J'ai dis : T'es. pas. un. peu. conne. !.?.

Elle a semblé horrifiée.
Mais c'est rien à comparer le prêtre qui nous unissait.

vendredi 27 août 2010

same old song

(The temptations)

Le classique, pendant que je me dis que j'exagère en prenant un taxi, un clodo essaie de m'arracher quelques sous.

- J'aimerais ça aller à la mission. As-tu de l'argent ?

Pis...ben j'ai péter un plomb.

- Pas de problème ! Tu veux de l'argent, v'là un 20.

Il m'a regardé, anxieux et il a hésité. Il s'est approché la main sur le 20, comme un greffé de la main approche sa nouvelle poigne près d'un bac à sangsue.

Quand il a finalement pris 20, j'ai baissé mes culottes.

- Tiens, t'es pauvre, toi, tes pantalons puent. Prends les miens. Ils sont presque neuf ! C'est des chlorophylle ! Tu vas voir, c'est hyper confortable. Mais niaise pas, donne moi les tiens, je marcherais quand même pas en caleçon jusqu'à chez nous !

Il a paru hésiter. Je dois admettre que de voir quelqu'un qui nous tend des pantalons, c'est un peu weird. Enfin, c'est le regard des gens vers moi qui m'a fait prendre connaissance de ce fait.

- Mais attends... Ta chemise est vieille. J'veux dire, t'as des trous dedans ! Tiens prends la mienne. Elle est presque neuve, c'est une Hurley. Les putes vont te trouver génial la dedans ! Si ça se trouve, elle ne te chargeront peut-être même pas ! au pire, tu mangeras 5 $ sur ton 20, pis tu leur donneras le reste !

Il a l'air perplexe. Je le comprends un peu, mais bon, j'ai le coeur sur la main !

- Attends un peu... v'là mes clefs ! T'as pas été dans la rue toute ta vie ?! Regarde, ça, c'est mon char ! Prends le !
- Ben là !
- Quoi, tu voulais que je t'aide... criss, je t'aide ! Prends mon char, sait on jamais ! Heille pis soit dit en passant, si tu regardes comme il faut, y'a un GPS dedans. Suis la route. Ça va te mener à ma job ! Pis, écoute, le plus que je peux te donner, c'est ma rentrée d'argent. J'veux dire... Heille, c'est pas ça que tu voulais au début ?, de l'argent ??? C'est la meilleure façon dont je puisse t'aider !

- Ben là, j'veux pas travailler, j'veux d'l'argent !
- Quoi ? J't'ai tout donné, pis tu te plains ?

Fame

(David Bowie)

J'ai une réputation.

Je suis quelqu'un qui n'aime pas le téléphone.

C'est pas grand chose à première vue, mais avec le recul, c'est une chose qui fait de moi ce que je suis. C'est une chose que lorsque les gens parlent de moi, ils maugréent un oui avec leur tête et disent : ouais, il ne répond jamais. Le tout, en clopinant de la tête, un peu.

Le fait, c'est que je n'aime pas les téléphones. J'ai une hantise d'eux, et je ne sais pas vraiment pourquoi.

Mais le pire, c'est dans un cas comme ce soir.

J'aimerais qu'il sonne mon téléphone. J'aimerais qu'on m'appelle pour me demander ce que je fais, et si ça me tente de jouer à une game de : C'est vendredi !

Mais mon téléphone ne sonne pas. Et j'éprouve cette douce haine radieuse, de constater qu'il ne sonne pas. C'est vrai que j'aimerais qu'il sonne, mais je préfère qu'il ne sonne pas.

Mais je le regarde... j'aimerais... mais pas tant... je pourrais vouloir... à la limite je pourrais presque l'utiliser !

Mais je n'aime pas le téléphone... et il me le rend bien.

Freud dirait que c'est sans doute pour ça que j'oublie de payer mes comptes de téléphone...

jeudi 19 août 2010

Anywhere you go

(Gin blossoms)

Peu importe.
En fait, la seule chose qui m'importe vraiment, c'est de te savoir comblée.

C'est cucul, c'est d'un rose bonbon, c'est risible.

Mais, pour moi, c'est une vérité.

Quand je dis comblée, je ne pense pas qu'au cul.
Je veux devenir l'homme dont tu as toujours rêvé. J'ai envie que tes amies me regardent, et qu'elle se disent : Wow! J'en veux un comme lui.

Mais j'ai aussi envie que mes amis disent la même chose de toi.

Mais le plus important, c'est que peu importe ce que tout le monde peut dire, tout ce qui importe, c'est qu'ensemble, on soit heureux.

C'est pour ça qu'au parc, ce soir, je t'ai laissé t'en aller.
Tu es peut-être bien la femme dont j'ai besoin, mais tu n'es pas ce que je veux.
Et tu t'es retournée, comme dans les films, avec ce regard. Celui qui veut dire : Tu ne sais pas ce que tu manques, même si je dois pleurer pendant des mois, tu ne sais pas ce que tu manques.

Et c'est vrai que la force de ton regard m'a fait me questionner.
Mais... c'était la bonne chose à faire.

Et puis bon, dans tes yeux, tu me voyais comme le père de tes enfants, et j'ai déjà fais mon choix... Je ne serai jamais père.

Alors j'espère que tu trouveras quelqu'un qui te comblera et qui sera là pour s'occuper du petit... En attendant, je vais aller pêcher.

jeudi 12 août 2010

Empty room

(Arcade Fire)

M'a te conté un secret.

JUste un, parce que si je t'en disais plus, tu pourrais croire que tu me connais mieux, mais C'est faux. Parce qu'un secret, c'est un vice, c'est une forme de soi-même que l'on accepte pas. Un secret, c'est comme une poignée d'amour, tu le sais qu'il est là, mais tu fais comme si t'en avait pas...

Parce que les secrets, c'est mal vue.

- As-tu ça toi un secret ?
- Euh... oui
- Dis le moi !!!
- euh... non, c'est un secret!
- Si tu ne me le dis pas, je ne t'aime plus.

Ok, oui c'est un discours enfantin, mais quand on y pense bien, c'est juste plus hypocrite en vieillissant, mais le fond reste le même.

Les secrets, c'est comme la cocaine, tu ne sais pas nécessairement qui en a, mais tu sais que si y'en a un qui sort, il risque tous de sortir.

Le secret, c'est un l'attente d'un moment charnière. Un moment favorable auquel les gens remplis de secrets jusqu'au oreilles, en partant du cul, passant par les trippes, auront choisi afin de se libérer de ces mots, maux, meaux.

Et le moment de libération d'un secret, c'est comme un orgasme, c'est comme remettre ses poids sur un bench press, c'est comme un verre d'eau un lendemain de veille, c'est comme le premier jet d'une envie de pisser, c'est comme la troisième bouché d'un cornet de crème glacée, c'est comme aller se faire couper les cheveux après 6 mois, et c'est comme mettre un chandail qui sort de la sécheuse, un après-midi de septembre.

C'est libérateur, ça enlève un poids, ça soulage, ça nous gave d'une fébrilité ostentatoire.

Être libre de secret, c'est accepté d'être bien avec soi-même. C'est comme se coucher sur le dos dans le sable, en regardant le temps passé par la position du soleil. C'est être libre de tout, c'est pouvoir tout faire.

Puis tu penses que t'as pas de secrets ?
Mais les secrets les plus pernicieux, sont ceux que nous n'avons pas encore découvert, ceux qui se cache en nous... attendant le bon moment pour nous faire honte.
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Est-ce que j'ai des secrets ?
... pas à ce que je sache...

lundi 9 août 2010

Banana pancake

(Jack Johnson)

- Hein ?
- Ben là, r'viens en.
- T'es la première personne que je rencontre qui me dit ça !
- Then ? T'es pas capable t'y faire ? Ostie, c'est pas la fin du monde, j'aime pas ça la crème glacée.
- Même pas dins fois ?! en cachette, quand il fait plus 40 000 degrés dehors ?

Y'a des fois où tu te dis : Criss, (le sacre est très important) J'aurais dû farmer ma yeule.

- Ça pourrait ben être la dernière chose à manger sur la terre, que j'en mangerai pas !
- T'en mangerais pas !?
- Ok, DÉ-CRO-CHE.

Ostie de fatiguant.

- Ben là, s'il restait juste ça, t'en mangerais !
- Ok, s'il restait juste ça, j'en mangerai pis ça me dégouterait. Tiens... Toi, il y a surement quelque chose que tu ne manges pas !?
- Euh, non, je suis pas mal omnivore !
- Y'a rien que tu ne mangerais pas ? DEs couilles de chameaux. Tu mangerais tu ça,toi, des couilles de chameaux.
- Ben mon père m'a toujours dit que bien apprêté, tout est mangeable.

Ouain ben ton père pourrait très bientôt recevoir une recette de linguini à marde !

- Bon, on va rentrer aller voir si ils ont du yogourt glacé aux bananes.

Enfin, le silence.

- Tsé, j'en mange pas des bananes...
- Hein !
- Non.
- Hein ?
- Ben là, r'viens en !

dimanche 8 août 2010

another one bite the dust

(Queen)

Est-ce que je t'ai déjà parlé d'elle ?

Je ne pense pas.
Ou peut-être...

À toute les fois que je t'ai parlé d'une fille, et que ça ne fonctionnait pas, à cause de moi, et bien c'est d'elle dont je parlais.

Je n'ai peut-être pas parlé d'elle souvent, et c'est parce que c'est trop intime, mais je sais que je t'ai parlé d'elle.

Elle est... elle est une facette de moi dont je ne peux...enfin...

Je me regarde dans mon rétroviseur, et je me demande si la route sera encore longue. On avance centimètre par centimètre.

Et comme j'y pense, je ris seul dans ma voiture.

La route sera encore longue, on avance centimètre par centimètre.

La route est parfois longue, mais quand je regarde dans mon retroviseur, même si j'avance, je ne fais pas attention à la route, et parfois... j'ai besoin de faire des détours.

Comme ce matin.

Il y avait cette auto qui me collait au derrière. J'avais beau changer de voie, mais elle me suivait. J'étais tellement concentré sur elle, que je n'ai pas fait attention à ce qui se passait devant moi. Et il arriva ce qui devait arriver...

Depuis que j'ai mon auto, j'ai souvent l'impression que tout ce qui s'y rapporte, est une métaphore de la vie en générale. J'ai l'impression que le code de conduite, est une parabole du Prince, de Machiavel.

Et j'ai comme trop souvent l'impression que personne ne lit le livre d'instruction comme il se doit. Où que, comme la mienne...le livre était absent.

Non, je ne t'ai jamais tout dit.
Je ne t'ai pas dit les choses les plus importantes.

Je t'aime.

Mais la route sera encore longue, et encore tout ces centimètres...

samedi 7 août 2010

Death comes ripping

(The Misfits)

Il ne se passe pas une journée, pas une, sans que je pense à mourir.

Plus jeune, mon meilleur ami apprenait le Kung-fu. Et une fois, en marchant dans la rue il m'a dit : Depuis plusieurs semaines, notre maitre nous parle de concevoir le décor comme une arme meurtrière. Il nous a dit que lorsqu'il marche dans la rue, ou lorsque qu'il rentre dans un endroit, il remarque immédiatement comment tuer quelqu'un avec son environnement.

Je ne sais plus vraiment quand ça à commencer, mais depuis un bon moment, lorsque je marche dans la rue, ou lorsque je rentre dans un endroit, je vois immédiatement de quelle façon je pourrais me tuer.

Chez moi, je sais que je pourrais me pendre à 7 endroits différents, que je pourrais m'électrocuter, ou me couper les veines de 11 maniètes différentes.

Dans mon auto, je vois les poteaux, les arbres et les fossés comme des possibilités. Je me vois me faufiler sous un 10 roues. Quand je dépasse un camion citerne...

Un lampadaire, mon balcon, ou me défenestrer.

Pour m'endormir une dernière fois, dans le froid, dans la solitude, dans le noir.

mercredi 4 août 2010

New slang

(The shins)

- C'est quoi ta fleur préférée ?
- Je ne peux pas te le dire.
- Pourquoi ?
- Parce que le jour où l'on m'offrira ma fleur préféré, c'est avec cet homme que je passerai le reste ma vie.
- Ah.

Et c'est ainsi que j'ai passé deux semaines à la suivre, à l'épier, à parcourir son facebook de long en large... Dans l'unique espoir de trouver qu'elle était sa fleur favorite.

Malheureusement, mes efforts fut vain.

Hier, j'ai cogné à sa porte.

- C'est quoi ça ?
- C'est tes fleurs favorites !
- C'est juste des tiges dont tu as coupé la tête !
- Justement, comme ça, tu peux imaginer tes fleurs favorites au bout.

lundi 2 août 2010

jigsaw falling into place

(Radiohead)

Y’a des moment dans la vie où faut tout expliquer.
Je jouais à la pétanque dernièrement, avec un bon ami à moi. Il me parlait de sa malchance avec les femmes.


- Comment tu fais pour baiser autant de filles ?
- Je les insulte.
- Hein ?
- Je leur dis de la marde.

Le meilleur moyen de séduire, c’est d’insulter.

- Ben là, c’est un peu ridicule !
- Non, c’est le meilleur moyen.

2 points pour mon dernier lancer, 1 pour ma réponse qui le laisse bouche-bée.

- Viens, je vais te montrer.
- Là ?
- Ben oui, on s’en va dans un bar.

C’est sur qu’un mardi soir, les bars sont pas les endroits les plus plein, sauf au Daomé, mais c’est une toute autre histoire, parce que de toute façon, ce n’est pas là qu’on a été.

- Choisi une fille.
- Celle qui vient de nous ignorer
- Fair.

***

- Je dois être quand même un peu intéressante, pour que tu me paies un shooter !
- Pas tant, mais j’aime pas boire seul.
- T’es con ! (en souriant)
- Toi t’es conne, t’es encore là !
- Pff !

Et là, on boit le shooter.

Elle est mignonne.

J’étais accoudé au bar, à jaser avec mon ami. (Règle non-écrite # 326 : Quand une fille passe devant 2 gars sans les regarder, les 2 gars la regarde pour trois.)

Et c’est exactement ce qu’elle a fait, elle est passé devant nous sans même nous regarder. Bon, avec le temps je sais très bien qu’elle nous a vu, mais elle nous a ignorée. C’est un fait, les filles ignorent les gars en général. C’est comme un don.

Mais si plusieurs filles passent devant 2 gars, au contraire, elles vont toutes regarder ceux-ci.

Mais, toujours est-il, elle est passé sans nous regarder, ce qui, je ne sais pas pourquoi, ça m’a provoqué. Et le mieux, c’est que c’est elle que mon ami a choisi pour prouver ma théorie.

- S’cuse moi
- Oui ?
- Je voulais juste te dire, T’es vraiment mignonne…mais t’es pas une épreuve.

Déjà que je la pique quand je dis mignonne, j’ai bien profité de mon silence pour rajouter le : t’es pas une épreuve…

Je sais, c’est un peu chien, mais de nos jours faut bien attirer l’attention, non ?

DE fil en aiguille (ostie que ça ne veut rien dire, de fil en aiguille…)
J’ai été la chercher à sa table.

- J’ai mauvaise conscience, est-ce que je peux te payer un shooter ?
- Parce que tu crois que l’argent achète la bonne conscience ?
- Non, je crois que trinquer est le meilleur moyen de faire la paix.

Elle a rit. Elle a rit comme moi, j’aime. Et elle a acceptée.


Rendu au comptoir, elle a regardé mon ami.
L’humain me fascinera toujours. Elle l’a dévoré des yeux, et lui, il n’a rien vu.

Après avoir bu le shooter, il la regardait complètement désintéressé, mais avec un œil de faucon. Il la trouvait de son goût, mais elle ne le regardait plus et c’est à ce moment que je me suis dirigé vers la salle de bain. (Règle non-écrite # 122 : Les filles sont attirés par les gars qui se désintéressent d’elle…)

En revenant, j’ai croisé une, pas trop ancienne maitresse en manque de cul, qui m’a arraché mes clefs… C’est une bonne chose, elle habite près et j’ai de bons souvenirs d’elle.

Alors qu’on faisait une danse amoureuse elle et moi, en tentant mollement de lui reprendre mes clefs, j’ai jeter un regard vers le bar, et j’ai vu la fille et mon ami avec leur cellulaire en main…

Je suis un entremetteur metteur.

I want you ( She's so Heavy)

(The Beatles)


Ça faisait longtemps que j’y pensais.
Catherine me tape sur les nerfs. La première année et demi fût délicieuse, mais depuis 2-3 mois… Surtout le dernier.

Ça été soudain, ça été le coup de foudre. Ça été tellement fort, qu’après à peine 6 mois, on a emménagé ensemble.

- Es-tu sur que c’est la bonne chose ?
- Avec des si, on mettrait Paris en bouteille

Elle a rit et on a ouvert un bordeau, avant de faire l’amour sur sa vieille table de cuisine.

On s’est aimé dès les premières secondes. Les semaines semblaient durer le temps d’un clignement d’œil. Puis le temps a reprit son cours normal et même que, aujourd’hui il se rattrape… Chaque semaine semble durer 10 ans…

Ce matin, elle est partie tôt. Je dormais sur le divan, parce qu’elle se plaint que je ronfle trop en ces temps de canicule et pour l’accommoder, je dors sur le sofa. Quand je l’ai entendu partir, j’ai cessé de faire semblant de dormir. J’ai appelé au bureau et j’ai pris une journée de congé.

Pour dire à quel point ça va mal, elle n’a pas même essayer de me réveiller quand elle est partie, alors qu’elle sait très bien que je dois partir en même temps qu’elle. Ce léger détail nous a permis de nous épanouir au tout début. On a le même horaire, on fait du bureau de 9 à 6.

Je me suis levé, parce que je n’ai pas vraiment dormi, et j’ai pris un café… Je regarde tout ce que l’on a construit ensemble. Toute notre cuisine, que l’on a peinturée, décorée et rénovée..

Avec ma tasse de café, j’ai cherché mes valises dans notre salle de rangement/bureau/foutoir.

J’ai décidé que je partais cette semaine. Avant-hier, j’ai appelé ma meilleure amie, pour lui demander si elle pouvait m’héberger le temps que je trouve quelque chose.

- Ben là… es-tu sur ?
- Aussi sur qu’un citron.

Depuis environ un mois, Catherine me fait la gueule. Toute les raisons sont bonnes pour me faire de l’attitude ou pour me réprimander. Encore hier, et une des raisons pour laquelle j’ai, encore, dormi sur le sofa :

- Oublies pas, demain c’est le jour des vidanges.
- Chatou, c’est certain.

Elle ne me parle plus depuis environ un mois. Et quand j’essaie de lui parler, elle me repousse.

- Arrête là, tu me gosses. Tout va bien, laisse moi lire/regarder la télé/ faire du tricot.
- Ok.

Mon café posé sur ma table de nuit, je range les quelques accessoires de lit qui sont mien. En fait, je range des souvenirs dans une valise et je me demande si un jour je vais les ressortir de cette boite à poigner…

Je faisais ma valise, quand Julie m’a appelé.

- LeDZ… j’ai une confession à te faire.
- Euh…dis moi pas que tu ne peux pas me recevoir pour quelques temps !
- T’es con, je t’ai dis oui… C’est pas ça… Qu’est-ce que tu fais là ?
- Mes valises.
- Je en te l’ai pas dit… mais j’ai besoin de toi là.

J’entends ses larmes, qui refoulent dans son nez et qui creuse sa gorge.

- Qu’Est-ce que je peux faire ?
- Voudrais-tu venir avec moi à la clinique ?
- La clinique ? DE quoi tu parles !?
- Je vais me faire avorter.

Pis il y a des circonstances dans la vie qui font qu’il ne faut jamais oublier la réalité.

- Je suis là dans 5 minutes.




Des souvenirs.
L’avortement.
Le non-désir de procréation ou comment réussir à faire des enfants malgré les anticonceptionnelles.

Le souvenir d’un temps passé, composé d’un présent, avec un conditionnel futur qui nous hantent pour toujours.

Papa depuis 2 ans d’un fœtus fantôme…


Julie et moi sommes arrivés à la clinique.
Enfin elle, elle y était, tandis que moi j’ai été nous chercher des cafés.

Quand je suis revenu, j’ai été m’asseoir près de Julie. Elle s’est accotée sur mon épaule et j’ai senti l’eau chaude coulé sur ma chemise.

J’ai l’impression que tout le monde nous regarde. J’ai l’impression d’être un sans cœur.

Puis quand Julie a été appelée, je me suis retrouvé seul avec quatre gars qui semblaient tous afficher le même visage que le mien : Est-ce que je suis une pourriture?

Je présume que c’est que ressente les vrais coupables, quand ils voient un innocent être jugé pour leurs propres crimes.

Puis comme je finissais mon café, je regardais par la fenêtre quand j’ai vu Catherine sortir d’un couloir…

Je l’ai vu avant qu’elle me voit.
Puis quand elle m’a vue, elle est restée figer.
Elle a couru vers moi, les yeux aussi humides que ceux d’un poisson.

- LeDZ…je t’aime…
- Chatou…
- Je m’excuse de t’Avoir fait de la peine dernièrement.
- Chatou…
- Le médecin m’a dit que je ne pourrais plus jamais avoir d’enfant…


- Et c’est comme ça que votre mère et moi sommes resté ensemble…