samedi 25 juin 2011

Comin' home

(City and colour)

Il fait soleil, et je regarde dans les yeux de ma blonde. Ma blonde... C'est ma nouvelle blonde, la dernière m'ayant laissée d'une bien drôle de façon, mais on en reparlera...

Il fait Soleil, et depuis deux jours, c'est l'été. C'est officiellement l'été depuis 49 heures, 17 minutes et 46 secondes... bientôt 53.

Il fait 26 à l'ombre et 12 000 pas à l'ombre. Heureusement pour nous, on est à l'ombre. On est à l'ombre, dans ma voiture.

- Tu sais où on va ?
- Oui oui...

J'ai l'air convaincu et ça l'a rassure, mais j'en ai aucune idée. J'ai eu secrètement eu l'envie de de prendre la route sans savoir où j'allais. Juste de partir avec seul objectif que d'être de retour dans 3 jours. Si elle avait été fan de Vigneault, on aurait pu aller à Natashquan( C'est à peine à 17 heures de routes), mais tel n'est pas le cas.

Avant de partir elle m'a demandé si on devait se préparer un encas pour la route.

- On pourrait faire un pique-nique !
- C'est sur !
- Pis on pourrait faire l'amour dans un sous-bois !
- Et comment qu'on pourrait !

Ça fait deux heures qu'on est parti, et je la vois sortir son vernis à ongle et ses ouates. Du vert et du jaune-orange. J'étais avec elle quand on les a acheté.

- Pour l'été, j'ai envie de soleil et de gazon !

J'ai souris, elle a sourit, on s'est embrassé et on a baisé dès qu'on a pu, c'est à dire dans la ruelle près de la pharmacie. Et je le referais dès maintenant si je n'étais pas entrain de conduire. Elle a baissée son siège et a collée ses pieds au plafond.

- C'est encore loin grand schtroumpf ?
- Très très loin.

Elle me montre ses dents, et remonte ses lunettes sur le fond de son nez. Je sais que dans moins de 17 minutes, elle me reposera la question, afin de conserver le gag. Et elle sait que je vais répondre la même chose. Et que malgré la fatigue, le soleil, et tout les ennuis que l'on peut avoir, on va sourire dans nos têtes.

Le soleil plombe, et on boit une bière. On s'est arrêté dans un truck stop, sur la route. Pendant que j'en profitais pour mettre de l'essence, elle est sortie pour aller aux toilettes. Je suis rentré, j'ai payé et quand je suis sorti, elle était assise dans l'auto. Je me suis remis au volant et on est reparti. Le temps que j'embarque sur l'autoroute, j'ai entendu : Pssst.

En plus de son sourire et ses ongles d'orteils estival, j'ai remarqué qu'elle me tendait une bière.

- Je T'aime
- Ça me semble du post-coital comme affirmation.
- Tais toi, et donne moi ma bière !!!

Elle rit, mais elle m'a tout de même frapper. Comme l'éclair, c'était un coup qui m'a surpris. Surpris comme un coup de foudre...

- Est-ce que...
- non non, plus très loin.

On est heureux, parce qu'on est un peu fou. On est heureux parce qu'à la radio on entend gaële.
On est heureux parce que. Juste parce que. Juste parce que...

Parce que rien ne nous dérange, parce que rien ne nous divise et parce que tout nous surprend.

- Dis le que tu ne sais pas où on va !

Elle ne me surprend pas, elle est trop intelligente pour ma vague sournoiserie.

- Est-ce que ça te dérange vraiment ?
- Non...

On est heureux...

(à suivre)

Rebel Yell

(Billy Idol)

(suite de Comin' home)

... On est heureux.

On s'est dit pleins de secrets, mais on ne s'est rien dit. On ne sait pas se dire encore. On ne sait pas se dite plein de choses, mais celles que l'on se dit sont de l'ordre des choses qui ne se disent que lorsque l'on sème.

Quand on veut cultiver la culture, il faut que l'on s'aime, de la connaissance, de la reconnaissance et préserver la naissance. Tu vois, quant une plante croit ?

Et on est dans une voiture que je conduis, et dans laquelle on boit une bière. Et bien que je ne sache pas où on va, elle non plus. L'important n'est pas toujours le chemin, c'est le but. Et notre but, c'est de s'aimer longtemps.

C'est sans doute pour ça qu'elle a sortie sa tête par la fenêtre et qu'elle crie : JE T'AIME !
On est des rebelles, on est des idéalistes, et notre amour n'est pas un projet de société, c'est notre vie, la nôtre à nous.

Je regarde les panneaux verts et elle aussi. Notre jeu, c'est de savoir où on va. Enfin, c'est son jeu, parce qu'elle croit encore que je sais où on va, quoique je commence à croire qu'elle s'est rendue compte que je ne le sais pas plus qu'elle.

St-Paul de l'île aux noix 14 km
St-Valentin 5 km.

- On va à St-Valentin ?
- Non.
- Oui.
- Ok.

5 minutes plus tard, on est de retour sur la route...

-Allez, dis le que tu ne sais pas où on va !
- Est-ce que c'est vraiment important ?
- Pourquoi ne le serais-ce pas ?
- Parce qu'on y va ensemble...

(à suivre)

jeudi 23 juin 2011

Tropicalia

(Beck)

Je me souviens de ma première vente de garage.
En fait, j'en ai de vague souvenirs, mais c'est des souvenirs quand même, non ?

J'ai beaucoup plus de souvenir du premier truc que j'ai acheté dans une vente de garage, mais bon. On cherche toujours à se souvenir des trucs que l'on a fait pour la première fois. Sans doute parce que les premières fois sont toujours plus significatives. plus vrais. LEs fois suivantes, c'est un déjà vu...

Ma première vente de garage, c'était
Je me souviens de livres bruns, qui était jaunis.
Je me souviens de vieux mags, égratignés, au compte de trois.
Je me souviens de vieux jouets, et d'un bac de tête de Barbie.

- Maman, pourquoi qu'y'a un bac avec des têtes de Barbie.

J'étais tout petit, et je devais porter une salopette. C'était comme ça avant quand on était petit, on portait des salopette. J'ai jamais vraiment compris pourquoi, parce que quand on change une couche, me semble que c'est plus compliqué à enlever...

- Je sais pas Paul.
- Peut-être que les têtes se sont sauvés.
- Peut-être...

Puis un monsieur s'est avancé, parce que quand t'es petit, tu parles fort. Tu parles fort parce que les oreilles des grandes personnes sont plus loin. Quand t'es petit, t'as des petits secrets que tu dis que lorsque des petites oreilles sont à proximités. Quand t'es petit, tu parles fort pour les grandes personnes, parce que leurs oreilles sont loin, même quand tu veux dire un secret.
- Maman, j'ai fais caca dans mes culottes.

- Papa, j'ai trouvé des photos de femmes nues pendant que je cherchais un tournevis.
- Pourquoi tu cherchais un tournevis mon p'tit criss !
- Pour dévisser le nombril de la voisine...
M'enfin...

Le vieux monsieur s'est avancé et il m'a regardé.

- C'est parce que ma fille leur enlevaient la tête pour les habiller.
- Moi j'enlève pas ma tête quand je mets ma salopette...
- Elle l'a fait ...

jeudi 16 juin 2011

Run

(Vampire Weekend)

Ça fait deux semaines, littéralement, que j'essaie de t'écrire un truc.
J'essaie d'écrire un truc sur toi, sur ce le comment du pourquoi du comment que je me sens.

J'ai envie de te dire pleins de choses. J'ai rien envie de te dire. J'aimerais tout te dire. À la limite, juste de te dire que je feel pas. Que toute la musique que j'écoute est triste, et surtout la tienne.

Que le soir, je regarde le ciel, qui fait office de miroir, et je me demande où j'ai échoué. Pis je trouve, pis je me sens médiocre. Oui, oui. Médiocre. Tu sais, le mot qui est plus traitre que : Déçu.

Je me sens moins près de moi-même, et encore plus loin de toi et je le regrette.

Puis ce matin, j'ai été prendre ma douche. Sur le côté gauche de mon corps, il y a des cicatrices. Je ne l'avais jamais remarqué avant, mais c'est là. J'avais jamais vu cette marque auparavant. Elle part de mes cotes, jusqu'à mon bas dos. Ce n'est pas seulement qu'un marque, c'est 5 lignes.

Puis j'ai trouvé ça romantique. J'ai souris parce que j'ai trouvé que c'était comme une gamme sur mon corps. Toi qui joue de la musique, j'ai été ton dernier opus, ta dernière mélodie.

Ça m'a fait sourire. Puis j'ai pleuré, parce qu'un musicien, ça n'arrête jamais d'écrire, mais ça change souvent d'albums.

mercredi 1 juin 2011

On va s'aimer encore

(Vincent Vallières)

Je me retourne sur le divan de mes parents et je m’ennuie solide. Pour une raison quelconque de rapport d’impôt, j’en ai profité pour aller passer le week-end chez mes parents. Ça fait huit ans que je ne vis plus içi. Les lieux me sont toujours familier, par chance, mais ma chambre elle, elle l’est de moins en moins.

En fait, ce n’est plus ma chambre. C’est le bureau de ma mère. Il y traîne toujours un matelas, mais ça n’a rien à voir avec un lit. Ma mère à tout de même insistée pour passer près d’une demi-heure à essayer de faire de ces matelas…un lit confortable.

Toujours est-il que ça fait une heure que je suis couché, il est minuit, et je n’arrive toujours pas à dormir…

J’ai toujours des amis qui vivent ici, mais je ne les ai pas appelé, je me suis dit que je ferais ça demain et que ce soir je pourrais en profiter pour me coucher tôt, mais la nuit est en pleine action et je ne trouve définitivement pas le sommeil.

Mon père se lève, alors que je mets mes chaussures.

- Ou tu vas ?

- Prendre une marche, j’arrive pas à dormir.

On n’a pas à chercher longtemps afin de savoir pourquoi je suis si insomniaque…Je crois que c’est dans mon sang.

Dehors, l’air est frais, mais pas froid. L’odeur est le même que lorsque j’avais huit ans. Je dis huit ans, mais en fait , à chaque fois que je veux parler de moi plus jeune, je nomme l’âge de huit ans. Tout ça pour dire que je me souviens de cette odeur de terre et de gazon humide qui ont meublé mon enfance.

J’erre tranquillement sur la piste cyclable. Mon i-pod sur les oreilles, je me fous de tout et je marche vers le centre-ville. L’idée m’est venu d’aller prendre un verre. Je me sens à la fois un peu pitoyable et confiant. Aller prendre un verre seul dans un bar avec des gens qui croient que ce soir est le premier d’une nouvelle vie avec une personne qu’ils ont rencontré dans ce même bar, il y a quelques moments à peine.

En Face du bar, une femme de la début quarantaine me demande ce que je fais.

- Préfères-tu rentrer dans le bar ou avec moi.

Ce que j’ai répondu ne mérite aucune transcription. Tout ce que je peux dire c’est que ce n’était ni agréable à dire pour un homme, ni agréable à entendre pour une femme.

J’ai l’impression que la vie ne nous amène jamais exactement où l’on aurait voulu. En rentrant, J’ai la chanson de RBO qui me revient en tête : tout les soirs...tout les soirs, je sors dans les bars...

Je connais le portier. David. C’est le gars un peu croche que tout le monde connaît. C’est simple, mais quand tu veux quelque chose que tu ne peux pas acheter dans une boutique… Il y a toujours un gars comme David.

- Heille Tardif, Ric est en haut.

- Merci !

Ric…

J’entre dans le bar et je me demande qu’est-ce que je fais là. La réponse est simple, je ne dors pas et je me demande quoi faire… Ouain.

- Ric !!!

- Tardif !

Lui, sa copine, la sœur de sa copine, le coloc de Ric et une dénommée Nelly. Nelly…

J’ai à peine eu le temps de comprendre ce qui se passe… Tout simplement rien à comprendre. Je l’ai vu, et je me suis dit que celle là, elle était spécial... C'était peut-être le premier jour de ma nouvelle vie... (je ne crois pas)

Nelly, 27 ans, professeure, jolie blonde avec des hanches pas du tout faites pour enfanter. Le problème est que, depuis que je suis arrivé, elle me laisse sans mots. Je me sens tout simplement inintéressant. Pas rasé, pas en moyen, pas bien habillé.

Il est une heure, ça fait deux bières que je suis ici, et que je ne comprends toujours pas le quart des histoires dont ils me parlent. Il est une heure et quart, et je vois la blonde de Ric qui s’impatiente. La fatigue est présente dans ses yeux, et pire encore j’ai l’impression qu’elle fait de la télépathie avec Ric.

- Bon, ben on va y aller, on se reprend demain ?

- Sur, je vais y aller avec vous.

- Veux tu un lift ?

- Non, non. J’habite à côté.

Nelly s’habille avec eux, peut-être pas tout les jours, mais elle le fait en ce moment. Elle enfile son manteau.

Dehors, je fume une cigarette pendant que je les vois partir. J’entame une marche vers chez moi, mais avant même que j’ai franchi 20 mètres, la voiture de Ric s’arrête près de moi.

- Allez viens, je te ramène.

- Moi aussi.

Nelly vient de sortir sa tête de la voiture pour me dire ça. Je suis comme figé. J’aimerais avoir une réponse ou une phrase cool à dire, mais je suis simplement sans voix. Pardon ??!?

J’embarque dans la voiture, à l’arrière, avec Nelly. Ric et sa copine poursuivent avec Nelly leur discussion entourant leur éventuel déménagement dans leur maison.

Et Même si je ne trouve rien à redire, et que je me sens un peu idiot,elle me sourit. Et ce n’est pas tendre. Ric et sa copine aussi, sourient...

Je n’aime pas ces sourires complices qui, en fait, sont un aspect pervers et voyeur de la personnalité des gens qui les font. Est-on obligé d’être des dizaines à partager l’envie de baiser de deux personnes. Et même si on est des dizaine, pour moi l’activité sexuelle n’est pas un divertissement… euh, oui. L’activité sexuelle n’est pas une activité que j’ai envie de partager avec des dizaines de personnes…Ouain… Criss, c’est simple, je veux de l’intimité et de la discrétion.

Ric nous a débarqué chez elle. Elle habite dans un semi-détaché selon ses dires… J’ai jamais vraiment compris ce que c’était. En entrant, ça sent la fille. Il y a des rangées de fleurs à côté de la fenêtre du salon-cuisine-salle-à-manger-chambre-d-ami…

Dans ma tête, j’ai souvent des idées à propos de comment les choses se passent, et je suis souvent surpris par les façons dont la vie se charge de toujours nous étonner. Je m’attendais à : Veux tu un verre ? Au lieu de ça, elle m’a demandé Si je voulais me brosser les dents…

Bon, c’est pas ma blonde, je la connais qu’en surface même si la profondeur est imminente, mais pour la brosse à dent, c’est une première. Alors, je suis dans la salle de bain, je me brosse les dents et je me demande si elle est entrain d’enfiler un déshabillé, ou si elle va être à poil en m’attendant sur la table.

Non. Je sors de la salle de bain, jouant le jeu de l’imbécile, et je la trouve assise à table, avec un châle de laine datant des années 20. Crayon rouge à la main, elle lit un texte qui m’a tout l’air d’être un devoir. Je m’approche d’elle, mais elle a ses écouteurs sur ses oreilles et elle me semble écouter de la musique par le biais du blue tooth de son radio, le tout sirotant un verre de vin.

Elle me regarde et part à rire.

- S’cuse moi, j’ai, j’ai voulu tout ramassé puis …je me suis emporté.

- Tu m’offres un verre ?

Elle regarde sur le comptoir, et je suis la direction de son regard. La bouteille est vide. Je pars à rire. Parfois les situations ne sont tout simplement pas ce que l’on voudrait qu’elles soient.

- Ben, je peux t’offrir une bière ou un Martini…

Tout en me dirigeant vers le frigo, je le pointe.

- Dans le frigo la bière ?

- En fait…non. Elle est dans l’armoire… Ça te dérange pas qu’elle soit tiède ?

- Ça va être correct !

Puis elle éteint ses écouteurs et monte le volume de la radio. C’est Bebel Gilberto. Je reviens vers elle avec ma bière. Je me promène devant sa bibliothèque.

- C’est prenant la correction, hein.

- J’adore ça. Pour moi, c’est comme un bon livre, ça me détend.

- J’aime beaucoup tes lunettes.

C’est vrai, j’aime beaucoup les femmes qui ont de petites lunettes comme les siennes. Et qui comme les siennes, pendent sur le bout de son nez.

Plus je m’approche de la bibliothèque, plus je jette des regards sur les livres qui encombrent celle-ci. Des essais sur l’art, plusieurs romans. Tchekov, Pennac et Houellebeq. Des BDs… Plusieurs !

- Et oui, je suis machiste.

- Hein ?

- Je ne m’habitue pas de voir des filles…

- Femme !

- Femmes ! s’intéresser à des choses que je considère masculine. Des BDs des X-mens n’est pas le genre de littérature que je considère très féminines…

On se toise du regard, mais c'est plutôt latant.

- Je vais être très honnête, me lance t’elle.

- Mais encore…

- Tu veux dormir avec moi ?

Bye bye lubricité enivrante que les folies du sexes peuvent assouvir…

On a, j’ai, bu ma bière, elle m’a parlé d’un de ses élèves…Elle est venue m’embrasser et m’a attirée dans sa chambre à coucher.

Son lit prend presque intégralement la superficie de sa chambre, et ce n’est pas parce que sa chambre est petite, mais bien parce que son lit est immense. Elle se met en petite tenue, et me regarde.

- Tu dors tout habillé ?

- Non, mais je me demande quelle est la marge de manœuvre que je possède pour rester dans l’acceptable et le décent.

- Tu peux te mettre nu si tu veux, après tout, tu avais bien l’intention de coucher avec moi ce soir.

- Et si j’y suis encore c’est bien parce que je le crois encore.

Elle rit, je crois que je peux faire une croix, et une autre sur mes chances de baiser ce soir. Mais quel homme peut vraiment refuser de la tendresse féminine

Je me déshabille tranquillement, commençant par les bas. Je ne garde que mes sous-vêtements avant que je me couche près d’elle. Aussitôt dans le lit, elle vient se blottir contre moi.

- Serre moi

Dos à moi, je m’installe en cuillère derrière elle. Bien entendu, j’essaie de dissimuler ma virilité afin de ne pas l’embarrasser et l’encombrer, mais je n’y parviens que très mal. Cela dit, elle ne semble pas s’en plaindre non plus. Je sens son derrière qui tente de se mettre confortable avec le dit obstacle, provenant de ma masculinité.

On pourrait croire que le sexe est une fin en soit pour un homme et une femme qui partagent le même lit. Cependant, force m’est d’avouer que toute relation sexuelle, dans un lit, se termine fort majoritairement dans le doux repos feutré des draps.

Peu importe que j’ai du sexe ou pas, serré contre elle, je l’entends respirer tout bas et je suis bien obligé de dire que je suis très, mais très confortable.

* * *

Mes yeux s’ouvrent tranquillement. Un oreiller a pris la place de Nelly entre mes bras. Je cherche des yeux un cadran, mais je n’en vois aucun. J’étais, je l’avoue, un peu déçu hier de ne pas baiser avec cette charmante jeune femme. Ce matin, je suis un peu choqué de ne pas la voir, l’avoir contre moi. Je suis assis dans le lit quand la porte de la chambre s’ouvre. Elle est là, devant moi, enveloppé dans une robe de chambre. Dans ses mains, elle tient un cabaret avec deux cafés, des fruits et de la crème.

- Tu as faim ?

- Je ne suis pas exactement ce que l’on appel un grand mangeur.

C’est un peu bête, mais je ne suis pas exactement d’excellente humeur également.

- Ah, je vois…tu es le genre à avoir besoin d’un café en te levant… Sucre? Lait ?

Je grogne, mais je le fait en souriant. Comment peut elle dégager autant d’assurance, ça m’allume. Elle vient s’asseoir contre moi, toujours dans le lit. Elle me donne ma tasse de café, prend la sienne et elle mets en marche sa chaîne stéréo avec une télécommande caché derrière une pile de livres. Je connaissais le principe du livre de chevet, mais elle, elle possède littéralement une bibliothèque de chevet.

- Qu’est-ce que tu fais aujourd’hui ?

- J’ai rien de prévu exactement. Je vais sûrement rentrer chez mes parents et appeler deux ou trois chums pour voir ce qu’ils font.

Elle me regarde et prend soigneusement des petites framboises qu’elle trempe dans la crème. L’opération complétée, elle vient vers mes lèvres. Je reste passif dans son action. Elle dépose le plateau déjeuner sur le sol, et reviens vers moi avec la bouche regorgée de fruits.

Tout en s’esquivant sous les draps, je la sens se diriger adroitement vers mon entrejambe. J’ai du mal à y croire. Moi qui croyais qu’on ne baiserait jamais, je sens sa langue qui tourne autour de mon pelvis et qui remonte lentement sur mon torse, jusqu’à ma bouche…

* * *

Je suis sous la douche. Nelly m’a dit qu’elle me rejoindrait, qu’elle devait faire quelques petites choses avant. Je n’ai aucune idée quoi, mais je crois qu’elle doit envoyer des courriels ici et là. Ça fait déjà 15 minutes que je suis dans la douche et je me demande si je dois l’attendre ou si elle attend que je sorte pour aller prendre la sienne. J’essaie de faire décoller les fruits et la crème qu’il y a eu sur moi. Je n’ai jamais autant aimé les fruits que durant les deux dernières heures. Je suis devenu, l’espace d’une demie-heure, un géant déjeuner.

Comme j’éteins l’eau, je la vois rentrer. Elle est toujours complètement nue, et bien que je vienne de passer deux heures assez lascives avec elle, la simple vision que j’ai du galbe de ses seins me font un effet incroyable. Si j’étais croyant, je dirais que c’est le dessin de dieu. Le galbe de ses seins est tout simplement parfait et presque automatiquement, j’ai une érection.

- Il a le garde-à-vous facile !

- Il respecte l’état Major.

IL y a longtemps que j’ai compris que la vision d’une érection par une femme, n’a aucun pouvoir sexuel. Non pas qu’elle n’aille aucun pouvoir, l’érection, mais la fin n’est nullement de notre contrôle. Une femme nue est le summum pour un homme, mais pour un femme, une homme nu…C’est un homme nu.