dimanche 9 janvier 2011

Daniel

(Elton John)

Cette année, mon'oncle Daniel nous recevait pour le réveillon. Depuis la mort de mes grands-parents, il y a 4 ans, il n'y avait plus eu de réunion familiale. Et moi j'étais parti pour Montréal, pour faire des grandes études, comme dirait ma mère.

C'est sans doute pourquoi Daniel s'est dit que c'était une bonne idée de recommencer. Surtout qu'il a pris possession de la vieille maison de mes grands parents. Je n'oublierais jamais les joies de mon enfance, alors que nous, mes cousin(e)s et moi, pataugions dans les manteaux de fausses fourrures de l'époque. Les années 80, les manteaux de fausses fourrures, les cheveux longs et les pantalons trop serrés.

Tante Lorraine, elle, elle avait un vrai manteau de vison, et elle ne le laissait pas dans la chambre de ma grand-mère avec les autres manteaux. Elle le laissait dans son auto.

Cette année, Daniel a voulu revivre, et faire revivre les douces années perdus des noël passés. Les même vieilles décorations étaient installés aux mêmes endroits qu'elles l'avaient été par le passé. J'arrivais à peine de Montréal et au lieu de passer chez mes parents, on s'est dit qu'on se retrouverait la-bas.

Quand je suis rentré chez Feue ma grand-mère, l'odeur... les souvenirs...des souvenirs en noirs et blancs. Daniel buvait un rhum and coke, alors que sa femme était aux fourneaux, avec 2-3 de mes tantes. Mes oncles fumaient à table, et j'entendais les enfants jouer au sous-sol, comme jadis mes cousins, cousines et moi le faisions.

Les yeux fermés, j'ai rêvé comme un enfant.

Puis avec les heures, la famille au complet est arrivé. Oncles et tantes, cousins et cousines, les chums, les blondes et mes parents. Ça m'a fait drôle de voir arrivé mes parents au même endroit que moi, sans que nous aillions voyagé ensemble. J'étais un grand garçon, presque un homme.

Je regardais mes oncles, et je devinais l'âge qui les rattrapait. Ces géants bâtisseurs n'étaient plus désormais, pour la majorité, que des ombres des forces de la natures qu'ils avaient, auparavant, été. Je regardais mes cousins, et je me disais que nous n'étions pas de la même trempe d'homme que nos ancêtres, assis autour de la table, à plaisanter sur de mauvais jeux de mots ou à propos de minorités visibles.

Ma cousine est arrivée en dernier. Elle a 19 ans, et elle est de sa génération. Les cheveux teints, habillé légèrement, les yeux éveillés à toutes possibilités. Elle avait invité une amie. Joëlle.

Une jolie blonde et plantureuse. Un de mes oncles m'a donné un coup sous la table, afin que je ne manque pas le spectacle, alors qu'elle tentait de se défaire de ses bottes. Le cul retroussé jusqu'aux manches, je devinais que mes oncles aussi, tout autour de la table, avaient des manches retroussés...

Elle se sont assis à côté de moi. Ça faisait longtemps que je n'avais pas parlé à ma cousine, mais au bout de trois phrases j'ai compris quelque chose que bien des gens n'avaient pas compris à ce moment là.

Tout le monde s'est embrassé quand minuit à sonné. Tout le monde s'est donné des becs sur les joues, et j'ai fais tapissé mes joues avec le sourire. Puis j'ai vu ma cousine embrassée son amie. Et j'ai vu mon oncle, son père, Daniel la regarder.

Et tout le monde a entendu le verre qu'il tenait, se fracasser contre le sol. Mon oncle a crié, ma tante a pleuré, et ma cousine et sa blonde son partie.

Ça s'est bien passé.

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