lundi 27 décembre 2010

The Greatest

(Cat power)

Tu te regardes dans le mirroir.
Tu te regardes et je fais la même chose.

C'est parfois simple. On se dit que tout va bien. C'est Noël et c'est beau.

On n'a pas eu trop de neige, juste assez. C'était blanc et c'était doux. Hier, après souper, ta mère nous a dit d'aller nous promener, alors on a été prendre une marche dans les bois. On a mis nos raquettes, que l'on a reçu la veille, et nous sommes partis dans les bois.

Je ne me tannerais jamais des étoiles de la région, celle de la campagne.

- Et si on restait ici ?
- T'es fatiguée ?
- C'est pas ça que je veux dire, T'es con !
- Tu veux dire, ici ? En campagne ?
- Ben oui, ici, en campagne !
- Tu veux vivre près de ta mère ?
- C'est pas ça, mais tu ne trouves pas que l'on est vraiment plus tranquille ici.

C'est vrai, c'est plus tranquille ici, mais ça ne me dit rien.

- Ben là, je sais pas Julie... Qu'est-ce qu'on fait de nos boulots ?
- Ben tu pourrais sans doute te trouver quelque chose ici, et moi aussi ! Y'en a partout des écoles !
- Toi sans doute que ça pourrait se faire... mais moi ?

La nuit est claire, et on peut voir le scintillement des étoiles se reflèté sur la neige, et aussi sur les stalactites de glace, qui se forment aux branches des arbres.

- Tu pourrais faire autre chose ! Tu disais que tu en avais plein le cul de ta job, anyway.
- C'est pas aussi simple que ça ! Et pourquoi ici ? Pourquoi on viendrait ici ?
- Ici, ailleurs, n'importe où hors de Montréal.
- ÇA fait longtemps que tu penses à ça ?
- Je sais pas... En une semaine ici, on a fait plus de trucs qu'en un an à Montréal. Tsé, à Montréal, on vit ensemble, mais on ne fait jamais rien. Tu reviens de travaillé, tu fais à souper, j'arrive, on mange. Tu gosses dans tes trucs, je fais la même chose, pis on finit par se mettre devant la télé, ou à lire. En trois jours ici, on a eu le temps de se parler et de regarder le temps passé. Hier, tu m'as fais l'amour comme on avait pas fait depuis longtemps...

Et je me suis senti acculé au pied du mur. Je me suis assis sur la neige et j'ai pris ma tête entre mes mains. Je l'ai senti venir s'asseoir à mes côtés.

- Regarde moi.

Son idée est faite, je reconnais ce regard, elle avait le même quand on a choisi notre appartement. Et le même quand on a choisi notre dernier voyage dans le sud. C'était ce regard aussi quand on choisi notre voiture.

J'ai maladivement cherché dans mes poches, mais je me suis souvenu qu'on avait choisi d'arrêté de fumer.

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