lundi 2 août 2010

I want you ( She's so Heavy)

(The Beatles)


Ça faisait longtemps que j’y pensais.
Catherine me tape sur les nerfs. La première année et demi fût délicieuse, mais depuis 2-3 mois… Surtout le dernier.

Ça été soudain, ça été le coup de foudre. Ça été tellement fort, qu’après à peine 6 mois, on a emménagé ensemble.

- Es-tu sur que c’est la bonne chose ?
- Avec des si, on mettrait Paris en bouteille

Elle a rit et on a ouvert un bordeau, avant de faire l’amour sur sa vieille table de cuisine.

On s’est aimé dès les premières secondes. Les semaines semblaient durer le temps d’un clignement d’œil. Puis le temps a reprit son cours normal et même que, aujourd’hui il se rattrape… Chaque semaine semble durer 10 ans…

Ce matin, elle est partie tôt. Je dormais sur le divan, parce qu’elle se plaint que je ronfle trop en ces temps de canicule et pour l’accommoder, je dors sur le sofa. Quand je l’ai entendu partir, j’ai cessé de faire semblant de dormir. J’ai appelé au bureau et j’ai pris une journée de congé.

Pour dire à quel point ça va mal, elle n’a pas même essayer de me réveiller quand elle est partie, alors qu’elle sait très bien que je dois partir en même temps qu’elle. Ce léger détail nous a permis de nous épanouir au tout début. On a le même horaire, on fait du bureau de 9 à 6.

Je me suis levé, parce que je n’ai pas vraiment dormi, et j’ai pris un café… Je regarde tout ce que l’on a construit ensemble. Toute notre cuisine, que l’on a peinturée, décorée et rénovée..

Avec ma tasse de café, j’ai cherché mes valises dans notre salle de rangement/bureau/foutoir.

J’ai décidé que je partais cette semaine. Avant-hier, j’ai appelé ma meilleure amie, pour lui demander si elle pouvait m’héberger le temps que je trouve quelque chose.

- Ben là… es-tu sur ?
- Aussi sur qu’un citron.

Depuis environ un mois, Catherine me fait la gueule. Toute les raisons sont bonnes pour me faire de l’attitude ou pour me réprimander. Encore hier, et une des raisons pour laquelle j’ai, encore, dormi sur le sofa :

- Oublies pas, demain c’est le jour des vidanges.
- Chatou, c’est certain.

Elle ne me parle plus depuis environ un mois. Et quand j’essaie de lui parler, elle me repousse.

- Arrête là, tu me gosses. Tout va bien, laisse moi lire/regarder la télé/ faire du tricot.
- Ok.

Mon café posé sur ma table de nuit, je range les quelques accessoires de lit qui sont mien. En fait, je range des souvenirs dans une valise et je me demande si un jour je vais les ressortir de cette boite à poigner…

Je faisais ma valise, quand Julie m’a appelé.

- LeDZ… j’ai une confession à te faire.
- Euh…dis moi pas que tu ne peux pas me recevoir pour quelques temps !
- T’es con, je t’ai dis oui… C’est pas ça… Qu’est-ce que tu fais là ?
- Mes valises.
- Je en te l’ai pas dit… mais j’ai besoin de toi là.

J’entends ses larmes, qui refoulent dans son nez et qui creuse sa gorge.

- Qu’Est-ce que je peux faire ?
- Voudrais-tu venir avec moi à la clinique ?
- La clinique ? DE quoi tu parles !?
- Je vais me faire avorter.

Pis il y a des circonstances dans la vie qui font qu’il ne faut jamais oublier la réalité.

- Je suis là dans 5 minutes.




Des souvenirs.
L’avortement.
Le non-désir de procréation ou comment réussir à faire des enfants malgré les anticonceptionnelles.

Le souvenir d’un temps passé, composé d’un présent, avec un conditionnel futur qui nous hantent pour toujours.

Papa depuis 2 ans d’un fœtus fantôme…


Julie et moi sommes arrivés à la clinique.
Enfin elle, elle y était, tandis que moi j’ai été nous chercher des cafés.

Quand je suis revenu, j’ai été m’asseoir près de Julie. Elle s’est accotée sur mon épaule et j’ai senti l’eau chaude coulé sur ma chemise.

J’ai l’impression que tout le monde nous regarde. J’ai l’impression d’être un sans cœur.

Puis quand Julie a été appelée, je me suis retrouvé seul avec quatre gars qui semblaient tous afficher le même visage que le mien : Est-ce que je suis une pourriture?

Je présume que c’est que ressente les vrais coupables, quand ils voient un innocent être jugé pour leurs propres crimes.

Puis comme je finissais mon café, je regardais par la fenêtre quand j’ai vu Catherine sortir d’un couloir…

Je l’ai vu avant qu’elle me voit.
Puis quand elle m’a vue, elle est restée figer.
Elle a couru vers moi, les yeux aussi humides que ceux d’un poisson.

- LeDZ…je t’aime…
- Chatou…
- Je m’excuse de t’Avoir fait de la peine dernièrement.
- Chatou…
- Le médecin m’a dit que je ne pourrais plus jamais avoir d’enfant…


- Et c’est comme ça que votre mère et moi sommes resté ensemble…

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