mardi 5 octobre 2010

A place called home

( PJ Harvey)

Dans un club de speed dating, c'est comme une course à l'échec.
Tu te dépêches de finir dernier, c'est un peu étrange.

- Tu fais quoi dans vie ?
- Si t'avais un bateau, tu le baptiserais comment ?
- Je veux des enfants.
- Je suis allergique au Soleil.
- Tu penses quoi de l'avenir ?
- C'est quoi ton signe...

Autant de questions, tant de souffles perdus.

- Pourquoi t'es là ?
- Pour la même raison que toi.
- Tu t'emmerdes les dimanches de pluie ?
-On peut dire ça.
- On peut dire d'autres choses aussi.
- Ouain, mais de toute façon ça n'aurait pas tant de pertinence.
- T'es nihiliste ?

Elle a rit.

- Y'a pas de bonne réponse ! Je ne peux pas dire oui, ça serait un paradoxe, et pourtant je ne peux pas tant le nier.
- Peut-être que tu te cherches encore.
- Ou peut-être que je suis le yin et le yang.
- Encore là, tu ne peux pas être les deux.
- Alors je serais la partie blanche avec un point noir.
- On est fait pour s'entendre...

Et c'est comme ça qu'on s'est mit à tout hair. Et on s'est aimé parce qu'on jugeait tout, les intellos, les weirdos et les collectionneurs, en général.

Hier on marchait contre le vent, comme d'habitude.

- On fait quoi pour l'halloween ?
- On pourrait se déguiser en courant d'air et rester à la maison.
- Julie fait un party.
- Paul aussi. Pis après ?
- J'ai envie de fêter ça !
- ah.

On s'entend tellement bien.

Un soir, après qu'on ait fait notre vaisselle, elle m'a regardée et elle m'a dit :

- Je rentre chez moi.
- T'habites ici.
- Non, plus maintenant.
- Et tu habites où ?
- Je ne sais pas, mais je sais que ce n'est plus ici.

Et on ne s'est jamais revu.

Le lendemain, elle est revenue chercher ses affaires.

- Tu habites où ?
- Au Kansas.
- T'aimes ça ?
- C'est le désert, mais au moins il ne parle pas.

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