lundi 11 octobre 2010

Gangsta Paradise

(Coolio)

- Dis rien, mais prend moi par la main.

J'étais un peu trop chaud pour m'obstiner, et un brin trop surpris pour dire quoique ce soit.
Je l'ai regardé, et j'ai vu de la frayeur dans ses yeux.

J'ai eu un sentiment de déjà vu.

Elle est belle, mais les traits un peu trop tiré. Quand elle m'a serrée la main, j'ai senti une anxiété, mais qui ne le serait pas dans des circonstances semblables.

- Fais semblant de me parler.
- Tu veux que je te dises quoi ?

Et elle a laissé un petit rire de coquine, sortir d'entre ses lèvres. Tout comme elle riait, elle me chuchote des questions.

- T'habites loin ?
- Euh, non, en fait on est passé devant.
- Pourquoi t'as rien dit ! T'as une auto ?
- Euh oui.
- Elle est où ?
- Là.

Au lieu de la pointer, j'ai juste peser sur le piton. Wut wut.

- Embarque.
- J'peux pas conduire, j'ai trop bu.
- Criss fais trois coins de rues, on s'en fout !
Sur quoi, elle s'est esclaffée à nouveau, avant de monter en voiture.

J'ai démarré la voiture, pendant qu'elle fouillait dans son sac. Mon CD s'est mis à jouer des chansons que je suis seul à entendre d'habitude.

- Tu veux aller où ?
- Loin. Pis vite. C'est pas les Gipsy Kings ça ?
- Euh oui... C'est où loin ?
- J'm'en criss, amènes moi au terminus.
-...
- As-tu de l'Argent ?
- Euh, il me reste peut-être un vingt.
- Donne le moi.

ÇA été plus fort que moi, c'est comme si tout d'un coup, je réalisais que je portais des culottes. Alors j'ai freiné.

- Euh...pardon ? C'est quoi ton problème.

Mais, tsé, comme le disait Murphy : Au poker, 4 As ne bat pas un gun.

- Mon problème ? Mon problème c'est que je viens de tirer dans mon shark. Tu sais ce que c'est, un shark ?
- Euh... oui
- Bon, faque là, tu vas starter ton char, pis tu m'amènes où je te dis de m'emmener.

***

- Ah ouain... pis ça fini comment ?
- Bof... ça coutait trop cher d'effets spéciaux, mais a meurt à fin, pis a crache du sang dans sa yeule, pis il pogne l'herpès buccal.
- Hein ? C'est weird !
- Ben non, ça arrive
- Ça ne se peut pas !
- Ben, si tu veux vraiment le savoir, french moué !

Plexus Solaire

(Mara Tremblay)

- J'ai froid.

Je me suis approché de toi en te chantonnant Aznavour, et en déposant ma grosse laine sur tes petites épaules. " Je te réchaufferai, je te réchaufferai".

Les feuilles mortes font un tapis sous nos pas et tu veux manger ta pomme sur une montagne.
Avant de se coucher hier, après avoir constaté que nous n'étions plus si en forme, tu m'as dis que tu voulais aller à la montagne.

- Laquelle ?
- N'importe laquelle, pourvu que je puisse y manger une pomme au sommet.
- Ok.
- Ok.

Tu m'as embrassé, t'as coller tes fesses contre moi, prennant mon bras comme ceinture de sécurité, et on s'est endormi dans nos draps bruns. Nos draps d'automnes.

- Je pense que je peux manger ma pomme ici.
- Mais on n'est pas encore à la montagne !
- Non, mais on va la faire venir à nous.

Et tu t'es laisser aller au sol, dévoilant tes petites pommes rouges de joues, que j'aurais croquer.
Tu as commencer avec tes mains à rassembler les feuilles, prenant bien soin d'en mettre quelques une de côtés, "pour les mettre dans un grand livre".

- Aide moi ! que tu m'as dis avec tes yeux. Et je t'ai aidé. On a rassemblé toutes les feuilles dans un rayons de 10 mètres, et on a fait un coussin de feuilles.

- C'est pas un coussin, c'est une montagne ! C'est le mont Anne, parce que je ne suis pas encore une sainte.
- Et tu crois en devenir une ?
- Ben, faudrait juste que je fasse trois miracles, j'en ai déjà fait un, je t'ai amené avec moi.
- T'en a fait un deuxième, en créant une montagne !
- C'est vrai, il ne m'en manque qu'un seul.
- T'as tout ton temps.

Et si tout ce temps là, j'espère que tu le passeras avec moi.

Assis sur le Mont Anne, t'as croqué ta pomme.
Dans une belle naiveté, on a cru être les seul au monde.
On est resté couché sur le mont Anne, jusqu'à temps que tu te transforme en Ange.

- 2 mois avant la neige, j'ai fais mon premier ange de l'année!
- Tu veux qu'on se rende la haut.

Et couché au sol, tu m'as souris.
- Pas besoin, c'est d'ici que j'ai la meilleur vue.

Je suis une feuille d'automne, j'ai rougis et je craque.

I can't help myself ( honey pie sugar bunch)

(The four tops)

(pour Princesse)

- C'est quoi ça ?
- C'est ma boite à souvenir.
- Ben tu vas prendre ta criss de boite, pis on va calisser ça au feu.
- Au feu ?!
- Ben dins poubelle en tout cas. Y'est plus question que t'aille ça ici !
- Ouain, mais c'est tout mes souvenirs.
- Non, c'est pas des osties de souvenirs, c'est les répliques d'un passé dans lequel tu t'enfermes.
- C'est une partie de moi-même
- C'est partie. La seule chose qui reste de ce temps, c'est toi.

Fourrer pour se reproduire, fourrer pour s'aimer, fourrer pour passer le temps, fourrer comme on respire, respirer pour fourrer.

Fourrer le matin, le midi, le soir et dans la nuit, entre deux ronflements.
Fourrer dans un centre commercial, dans une boutique, dans une salle d'essayage, juste pour essayer.
Fourrer dans une auto, un pick-up, une econoline.
Fourrer chez un ami, une amie.
Fourrer une amie.
Fourrer avant, pendant et après le repas.

Fourrer.

Fourrer quand il fait beau, fourrer quand il fait froid, fourrer quand il pleut.
Fourrer parce qu'elle pleure, parce qu'elle rit, parce qu'elle vit.
Fourrer pour se sentir vivant, parce que la petite mort est plus proche de la vie que de l'ennuie.
Fourrer d'ennuie, ennuie de fourrer.
Fourrer chaud, fourrer saoul, fourrer de tout son saoul.

Fourrer.

Fourrer pour fourrer, fourrer pour connaitre, soi et un peu l'autre.
Fourrer fort, fourrer doux, fourrer partout.

- T'as vraiment écris ça ?
- Ouain.
- Pourquoi
- Parce que je ne fourrais pas.
- Tu le connais par coeur ?
- ÇA fait longtemps que j'fourre pas...
- Viens T'en, on s'en va être fou
- Où ?
- N'importe où, mais ferme la porte derrière toi. Tu peux jeter un dernier regard, ça sera maintenant ton seul souvenir.
- Je ne reviendrais pas ?
- Juste quand tu vas fermer les yeux...

mercredi 6 octobre 2010

Honeysuckle Rose

(Django Reindhardt)

- Tu ne veux pas coucher avec moi ?
- T'as eu ta chance.
- Hein ? Quand ?
- Mercredi dernier...

***

J'étais assis dans ma voiture, et je me chialais allègrement contre la pauvre conne qui était devant moi. À la radio, Martine st-clair chantait. En fin, selon moi elle se lamentait, mais bon, les années 80 étant ce qu'elles sont, c'est pas facile pour personne.

Puis je me suis poser la question : est-ce vraiment martine st-clair, ou est-ce que vraiment cette pauvre conne conduit, comme un handicapé mental joue aux échecs ?

Je n'ai pas de réponse... Outre le fait que je suis convaincu que c'est une sinistre conne. Martine, je parle...

Enfin.

J'étais à 5 minutes de chez elle. Il va sans dire, elle est chaude. Elle est... une apprentie... une femme que j'aimerais. Une femme qui pourrait être mienne. Elle est... Je ne sais pas ce qu'elle est, mais je sais que je veux qu'elle soit.

Mais la vie n'est qu'un jeu. Et les passions le sont aussi.

Ça fait 20 minutes qu'on s'échange des textos... si elle ne me répond pas dans les 5 minutes qui me séparent de Martine à chez elle, et bien, c'est que le destin n'a pas voulu nous réunir.

***
- C'est ridicule !
- Pour toi, sans doute. Pour moi, c'était un signe.
- Pauvre con !

Elle a tournée les talons et elle est partie.
Moi, ma déception, je l'ai déjà eu...
Pauvre conne.

Random I am

( Millencolin)

J'ai failli, mais je dis failli, partir avec elle sous le bras.

Bon, elle aurait sans doute un peu crier, mais en lui demandant de se taire, j'aurait tourné mon torse, et j'aurais par conséquence cogné sa tête contre un pan de mur, et elle se serait tût.

J'ai vraiment failli, parce quand je l'ai pris sous mon bras, elle m'a fait un petit caca nerveux avec sa bouche sur mes pantalons. Je l'ai échappé et elle a cessée de crier.

Les gens autour de moi ne disait rien. Rien. Comme s'ils avaient l'habitude de la voir se faire échapper sur le sol. Personne n'a rien dit, mis à part la femme à la cigarette rose. Elle s'est approché de moi, comme un chien s'approche de l'eau, non de l'haut, non de l'os, soit en haletant un peu.

- Vous m'excitez. Vous savez comment prendre les gens. Vous savez tirer le meilleur de ceux-ci. Comment avez vous eu ce don, parce que cette femme n'est qu'un cloche sur laquelle frappé pour en tirée le fond de ses tripes ?

- J'en sais rien. Est-ce que je peux y aller maintenant ?
- Laissez moi aller avec vous !
- Non, je n'aime pas les femmes entreprenante.
- Alors prenez moi !
- Non, c'est trop facile.
- Je vous comblerais, dit elle en tirant longuement sur sa cigarette rose.

J'avoue que j'ai hésité. Elle n'était pas très jolie, mais sous son nez en forme de Lincoln, se cachait un sourire édenté. Et ça m'a fait craqué. Je l'ai pris sur mon nipple, et je me suis sauvé. Elle me lançait sa fumée dans le dos, et j'avais l'impression de courir très vite.

Quand j'ai franchi le seuil, tout le monde à applaudis. J'étais le héros, celui qui prenait les femmes, même celles qui le voulaient, à défaut de laisser tomber celles qui ne le voulaient pas vraiment.

Je suis le kidnappeur de femmes non-engagées, non-désirées, et ayant des nez de présidents...

- Où est-ce que vous m'amenez ?
- Je...cours... parler...non !
- Alors laisser moi courir à vos côtés !

Elle était insistante, comme si elle voulait être mon égal.

-...Non...
- alors laissez moi vous porter !

J'ai eu l'impression d'être un chauffeur de taxi, assis à la place passager... C'est pas payant !

- Où va t’ont ?
- Là où personne ne saura où te retrouver !
- Tu m'aimeras ?

J'ai hésité.
Je l'ai laissé sur le sol, et j'ai continué seul...

Prendre, c'est laisser tomber.
Laisser tomber, c'est être libre.

mardi 5 octobre 2010

A place called home

( PJ Harvey)

Dans un club de speed dating, c'est comme une course à l'échec.
Tu te dépêches de finir dernier, c'est un peu étrange.

- Tu fais quoi dans vie ?
- Si t'avais un bateau, tu le baptiserais comment ?
- Je veux des enfants.
- Je suis allergique au Soleil.
- Tu penses quoi de l'avenir ?
- C'est quoi ton signe...

Autant de questions, tant de souffles perdus.

- Pourquoi t'es là ?
- Pour la même raison que toi.
- Tu t'emmerdes les dimanches de pluie ?
-On peut dire ça.
- On peut dire d'autres choses aussi.
- Ouain, mais de toute façon ça n'aurait pas tant de pertinence.
- T'es nihiliste ?

Elle a rit.

- Y'a pas de bonne réponse ! Je ne peux pas dire oui, ça serait un paradoxe, et pourtant je ne peux pas tant le nier.
- Peut-être que tu te cherches encore.
- Ou peut-être que je suis le yin et le yang.
- Encore là, tu ne peux pas être les deux.
- Alors je serais la partie blanche avec un point noir.
- On est fait pour s'entendre...

Et c'est comme ça qu'on s'est mit à tout hair. Et on s'est aimé parce qu'on jugeait tout, les intellos, les weirdos et les collectionneurs, en général.

Hier on marchait contre le vent, comme d'habitude.

- On fait quoi pour l'halloween ?
- On pourrait se déguiser en courant d'air et rester à la maison.
- Julie fait un party.
- Paul aussi. Pis après ?
- J'ai envie de fêter ça !
- ah.

On s'entend tellement bien.

Un soir, après qu'on ait fait notre vaisselle, elle m'a regardée et elle m'a dit :

- Je rentre chez moi.
- T'habites ici.
- Non, plus maintenant.
- Et tu habites où ?
- Je ne sais pas, mais je sais que ce n'est plus ici.

Et on ne s'est jamais revu.

Le lendemain, elle est revenue chercher ses affaires.

- Tu habites où ?
- Au Kansas.
- T'aimes ça ?
- C'est le désert, mais au moins il ne parle pas.

Autumn leaves

(Bill Evans)

Quand je suis parti travailler, c'était le printemps.

Et ce soir, comme j'arrive chez moi, j'ai vu le soleil se coucher avant même que j'aie faim pour le souper.

Pas de doute, l'hiver s'en vient, et avec lui revient toute ces froides soirées d'automne, lesquelles nous indique clairement que l'année s'achève.

Le printemps des amants est passé. L'été indien a fait résurecté de vielles passions déclinante, mais maintenant, autumn leaves... Que le jazz devient un blues.

L'amour c'est comme une table d'hôte, ça commence vite, mais dins fois on ne se rend pas au dessert.

Et toujours ce : On va tougher, nous c'est différent ! Tout nos amis se laissent, et c'est encore plus déchirant, quand c'est le couple d'ami qui nous a présenté l'un à l'autre, qui se déchire de ne plus pouvoir coudre ensemble. Et on s'aime, à les regarder se détruire. Et on s'aime doucement les soirs où le scotch coule à flot. On s'aime.

Et le feu d'automne devient de moins en moins ardent avec l'hiver... et on attends le printemps, parce que l'on a pas envie d'aller se chercher l'un l'autre, c'est moins dur d'attendre...

dimanche 3 octobre 2010

T'es jamais partie

( Mara Tremblay)

- Pour Nayrus-

Le lit vide, je l'ai souvent regardé .
Souvent, le matin, je n'avais pas même besoin d'ouvrir les yeux pour savoir qu'il était vide.
Il était vide, et je le sentais. Ton odeur ayant quitté le navire, je ne voyais pas à quoi bon ouvrir les yeux.

Tu étais mon été, et tu es parti comme lui, me laissant seule dans le froid. Un froid aux couleurs vives. Rouge, rouge coulant. Un rouge coulant de mes yeux, de par mon coeur, jusqu'à mon horizon, qui n'était plus le nôtre.

Quand ma coloc a cogné à ma porte, je tenais fermement mon oreiller, qui pour le temps d'une nuit, t'avais maladroitement remplacé, ne me comblant que par sa présence entre mes bras, laissant vide ma bouche et mon coeur.

J'ai pas eu le temps de répondre aux coups, que déjà l'oreiller fracassait la porte qu'elle venait d'entre-ouvrir. Bien que peu verbal, elle avait sa réponse : Criss moi patience.

Et j'ai froid.
j'ai tellement froid.