Tout à changé si vite autour de nous : rapports humains, conditions de travail, coutumes. Notre psychologie elle-même a été bousculée dans ses bases les plus intimes. Les notions de réparation, d'absence, de distance, de retour, si les mots sont demeurés les mêmes, ils ne contiennent plus les mêmes réalités. Pour saisir le monde aujourd'hui, nous usons d'un langage qui fut établi pour le monde d'hier. Et la vie du passé nous semble mieux répondre à notre nature, pour la seule et unique raison qu'elle répond mieux à notre langage.
Chaque progrès nous a chassés un peu plus loin hors de nos habitudes que nous avions à peine acquises, et nous sommes de véritables émigrants qui n'ont pas encore fondé notre patrie.
Pour le colonial qui fonde un empire, le sens de la vie est de conquérir. Le soldat méprise le colon.
Mais le but de cette de cette conquête n'était-il pas l'établissement de ce colon ?
Ainsi dans l'exaltation denos progrès, nous avons fait servir les hommes à l'établissement des voies ferrées, à l'érection des usines, au forage de puits de pétrole. Nous avons un peu oublié que nous dressions ces constructions pour servir l'homme, et non pas l'asservir...
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