dimanche 14 février 2010

histoire d'espion

(Jérôme Minière)

(Part 1)

Tout allait bien, jusqu'à temps que je recoive une lettre, au boulot, il y a plus ou moins un mois.

Bonjour Monsieur Babin,
Je ne sais pas trop ce qui me charme le plus chez vous : Est-ce que c'est les lunettes, la barbe de trois jours perpétuel ou votre rire contagieux.

A.
Je me suis assis, étourdi. Le temps de reprendre mes esprits, je me suis demandé qui pouvait bien m'avoir écrit cette lettre. J'ai regardé autour de moi, voir si quelqu'un me regardait, mais excepté mon collègue de bureau, qui partage le même cubicule que moi, je ne vois pas personne.

Toute la journée, j'ai tenté d'éviter le plus possible mes collègues féminines. J'ai mangé seul, et je n'ai pas pris de pause. J'ai une étrange sensation de culpabilité. J'ai l'impression que malgré moi, je trompe ma copine. Et pourtant je n'ai rien fait !

Sur le chemin du retour, je n'ai pas regardé personne. J'ai pris un livre dans une bouquinerie, au hasard ( le premier que j'ai vu), et j'ai fais semblant de le lire dans le métro.

Je suis rentré chez moi sans jamais levé la tête des dalles du trottoir, et quand je suis arrivé, ma blonde m'attendait avec un repas déjà tout fait. Je me sentais encore plus mal. Dès que je me suis assis, elle est venue vers moi, elle m'a servit et elle m'a embrassé, avant d'aller s'asseoir en face de moi.

- T'as passé une belle journée ?
- Oui, oui, rien de particulier.
- Rien de particulier ?
- Non.

Ce dernier : Non, était tranchant, voire définitif. C'était un appel, bête, mais un appel à un changement de sujet. C'est sur qu'elle a eu l'impression que je lui cache quelque chose. J'ai les mains moites et un peu tremblante. Je mens mal, et elle le sait.

Elle le sait parce qu'elle m'aime. Elle m'aime pour toutes ces petites choses que je fais mal.

Ce soir là, on a fait l'amour comme on fait la vaisselle, pour se débarrasser.

La semaine a passé, mais tout les jours, tout les jours je recevais une nouvelle lettre, détaillant des faits chez moi qui semblait plaire à une inconnue.

Je n'ai jamais eu tant hâte à un week-end comme cette semaine, question que mon esprit ne soit plus tourmenté par ces missives. Il faut me croire, j'aime profondément ma copine, et je ne comprends pas comment quelqu'un qui me décrit si bien peut ne pas le savoir...

( à suivre)

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