dimanche 24 janvier 2010

R'viens pas trop tard

(Zébulon)

Les gens dans les terminus d'autobus sont bizarres.

Je les regarde, et je me demande ce qu'ils font ici, et où ils vont.

Comme cette jolie brunette.
Elle est assise devant la porte pour Québec, avec son sac sac de voyage et 2 valises. Sur son visage, je vois, je peux voir, mais je vois une lassitude désolante. Une franche et amère déception... Elle quitte Montréal, pour ne plus jamais y revenir.

Le roux, assis devant la porte de la montérégie, lui, il sourit. Il est heureux de rentrer dans sa famille, pour le week-end. Il n'a qu'un petit sac à dos, contenant sans doute que l'essentiel pour 2 jours. En gros, il s'en va vedger dans sa famille, il va se faire dorloter par sa mère, et sans doute boire avec son père...

Et il y a aussi, l'autre brunette, des yeux de mers, qui elle ne porte que son sac de voyage. Elle, elle s'en va loin. C'est une voyageuse. Elle va voir le monde, et le monde est mieux d'être prêt. Elle part, pour voir et faire voir au monde qu'elle n'a pas peur de lui. Elle va conquérir une planète que trop de gens prennent pour acquis. Elle va apprendre et faire apprendre que la vie, ce n'est pas que métro-boulo0t-dodo...

Et moi, je regarde mes deux grosses valises. Je suis assis devant la porte du centre du Québec. Je souris, parce que j'ai le coeur triste. C'est fini Montréal. J'en ai plein le cul de cette vie de non-sens.

Je pars un peu sur un coup de tête, mais je suis juste fatigué de cette vie. Si j'étais bouddhiste, je me dirais sans doute que la prochaine sera meilleur... mais je ne suis pas bouddhiste.

Je pars le coeur léger, mais la tête et le coeur lourd. Cette ville n'est pas faite pour moi, et malgré le sentiment d'échec que je pourrais y associer, je suis pourtant assez content de mon sort. Je n'ai pas échoué à Montréal, cette jolie femme, mais j'ai décidé qu'on n'allait pas ensemble.

Je suis content de savoir que ma mère m'attend à bras ouvert, le temps que je me redémarre le coeur. Le temps que je repose ma tête, le temps que je repose mon âme.

La gaspésie, c'est mon but. J'ai besoin de mer. J'ai besoin de la douce vague d'accalmie, et des fortes marées. J'ai le besoin d'être similaire à mon environnement, j'ai besoin de sentir la nature être égal à moi-même. Je sais que la force de la mer se mariera bien à mon caractère.

Au terminus, il y a des gens qui partent sans cesse, que ce soit pour se reposer, pour fuir, ou pour simplement voyager. Je vais rechercher, chercher, acquérir la place que le monde m'offre. Après avoir tant chercher, je vais prendre la place que cette vie m'a offert, et que j'ai ignorer trop longtemps....

Moi je pars.
Je pars pour être moi-même... Enfin!

2 commentaires:

  1. Encore une fois, tes textes viennent me donner un peu de chaleur au coeur.

    Merci pour ces beaux mots. C'est étrange, j'avais besoin de ça ce soir

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