samedi 16 janvier 2010

A time to die

( The dodos)


Je suivais du regard la nuit qui s'annoncait. Sur la route, j'avais l'impression de faire la course contre le coucher de soleil. Je me battais ridiculement contre un astre qui n'en avait rien à faire d'une si petite victoire. Surtout que plus les jours avançait dans l'année, plus il prenait de la place dans la journée.

Même en conduisant seul, j'avais l'impression qu'il m'accompagnait le long de la route.
Tu ne m'as pas dis pourquoi tu voulais me voir.

Le long de la route, j'ai vu un couple qui faisait du pouce. 2 heures encore avant d'être à Montréal, je me suis dis que je pourrais avoir un peu de compagnie. C'est pas exactement de l'altruisme, parce que si je les aide, c'est principalement pour ne pas m'endormir au volant.

- Vous allez où ?
- Montréal.
- Come on down !

Je fais une très piètre imitation de Bob Barker, mais je m'en tire avec Drew Carey... Un couple, la jeune vingtaine, les yeux emplis de bohème.

On jase. On jase le même discours que tout les auto-stoppeurs ont avec leurs conducteurs. On jase de tout et de rien : Ou tu vas, pourquoi, qu'est-ce que tu fais. Je les vois s'embrasser et j'ai le souvenir d'avoir fait du stop une fois, avec une amie.

On voulait aller de Thetford mines à Plessisville. C'est 15 minutes en auto, à peu près 3 à4 heures à pieds, je connais le trajet.

Ce soir là, on était chaud, sous les aspects du terme. On revenait d'un feu chez un ami, et toute la soirée, on s'était dévisagé. Puis elle devait rentrer, et je n'ai pas voulu la laisser seule. Elle était nue sous sa jupe. Je le sais car pendant tout le trajet, pendant que je parlais avec le conducteur, j'avais un doigt en elle...

Plus tard, elle me confia que j'avais trouvé son point G... un beau souvenir. Et c'est d'ailleurs elle que je vais retrouver à Montréal. Elle m'a appelé il y a deux heures, pour me dire qu'elle avait besoin de me voir. " Je suis là dès que possble Catherine", et j'ai sauté dans ma voiture.

La nuit s'installe doucement sur la route, les phares s'allument, le silence règne.

Je décida alors, que pour meubler le temps, j'allais leur raconter cette histoire. Puis à la fin, la fille me dit :

- Ça te déranges-tu si on baise dans ta voiture ?

J'ai trouvé ça drôle... Je n'ai aucunement l'instinct voyeur, mais... Ça ne m'était jamais arrivé, alors j'ai dis oui.
- Euh...Non, allez y !

Et ils s'exécutèrent. La fille mit un condom au gars, enfin, je crois parce qu'elle en a sorti un de son sac. Ensuite, elle l'a chevauché derrière moi.

Je ne savais pas trop quoi faire. J'ai donc monter le volume de la radio, et j'ai regardé droit devant moi. Au bout de 5 minutes, j'ai entendu le gars râler, et elle s'est rassis à côté de lui.

la fenêtre du gars s'est ouverte et refermé, le temps de jeter les fruits de leur rapide union.

- Tu t'es déjà fait sucer au volant ?
- Euh... non.

En l'espace de quelques secondes, elle s'est retrouvé à côté de moi, entrain de me descendre le jeans. J'ai jouis dans sa bouche, et elle n'a pas semblé bronché. Pendant ce temps, son " copain" s'est endormi sur la banquette arrière.

- Hey, penses-tu que tu peux t'arrêter à la prochaine halte, il faudrait que j'ai à la salle de bain...
- Oui, oui...

Puis moins de 5 minutes après, on s'est arrêté. Le gars dormait toujours derrière, et elle et moi, sommes sortis pour aller aux toilettes. J'en ai profité pour appeller Catherine.

- Je devrais arriver dans plus ou moins une heure.
- Tu te souviens d'où c'est ?
- Oui, t'inquiètes.
- Paul ?
- Oui ?
- Je suis enceinte...
-... J'arrive !
- Dépêche toi, j'ai hâte de te voir !

Catherine, enceinte ?!. J'ai raccroché. Je souris, mais je ne sais pas si c'est une bonne nouvelle. On se voit au 6 mois, et encore. Elle couche à droite, moi à gauche, dans deux lits à 5 heures de distance... On s'est laissé, parce que cette fille allait me tuer. Son quotidien m'exaspère... je l'aime, mais pas tout les jours. En fait, c'est moi qui suis sauvage, et je me préfère loin d'elle que trop près... j'ai trop souvent besoin de souffler avec moi-même...

Je suis sorti de la cabane de la halte routière. J'ai regardé dans l'auto, mais plus personne n'y était. Je me suis retourné, j'ai vu l'auto-stoppeur qui avait un regard mauvais . Je suis mort, au bout de mon sang, dans un buisson sur le bord de la 20, à me répéter mentalement les dernières heures de ma vie.

Je savais qu'un jour, cette fille allait me (faire) tuer...

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