lundi 13 avril 2009

Hold the line

J'ai 16 ans, elle 15...

Dans l'après-midi, on est allés au centre d'achats... Parce que c'est l'activité d'après midi par excellence quand on ne fume pas de joints, ou ne joue pas à des jeux vidéos...

Tout ça pour dire qu'on est ensemble, et que je la suis, apprenant à sourire dans un centre commercial alors que je suis exaspéré d'y être...

On parle de ce que peuvent bien parler deux adolescents normaux, soit, pas grand chose... (vous savez ce que je veux dire)

Le fait est, et vous vous en doutez déjà, cette fille, elle me plaisait ! Depuis plus d'un an, je l'avais auto-proclamé : Femme de ma vie. Je l'aimais, c'était tendre, c'était fort... c'était tout ce qui m'animait...

Toujours perdu dans ce centre d'achat, je m'étais résolu à lui demander de m'accompagner à mon bal de finissants. Je voulais qu'elle soit à mes côtés à ce moment de ma vie. Je voulais que nous puissions dire à nos enfants que nous avions été ensemble dès notre adolescence et que l'amour que nous avions l'un pour l'autre nous avaient fait devenir de meilleurs personnes.

Perdu dans mes pensés, je la vois... je regarde ce qu'elle regarde et ça s'appelle un collier. Elle est dans une boutique de bijoux et elle regarde un pendentif...

- J'ai pas d'argent pour l'acheter...
- Ben tu travailles demain, tu reviendras te l'acheter plus tard !
- Ouain...

Mon plan est machiavélique... et je ne l'ai pas même encore lu Machiavel...

Je l'ai raccompagné chez elle. Par chance, elle habitait tout près du centre d'achats. Et en la laissant à son cadre de porte, baisé déposé sur chaque joues, j'ai couru jusqu'à la boutique de bijoux...

Et je suis rentré chez moi, en vélo...

Les 5 heures qui ont suivis, je les ai passé à attacher le pendentif de toute les façon possible et inimaginable : devant moi, derrière moi, les yeux fermés, dans le noir, sous la douche, j'ai presque réussi à le faire à une main... J'ai tellement usé mes doigts que je me suis fait une ampoule... J'ai été jusqu'à l'attacher autour du coup de mon petit frère en échange de 10 $

Mais il fallait que j'y arrive pour le soir même, parce que même si nous n'avions pas l'âge, ce soir là, on sortait dans un bar avec des amis. Il fallait absolument que je sois capable de l'attacher dans son cou lorsqu'on danserait un slow, pendant que je l'inviterais à venir avec moi à mon bal de finissant... IL LE FALLAIT...

Dans ma tête, je me voyais déjà faire... On danserait, je lui attacherais mon collier, elle me sourirait, on s'embrassait et on allait faire l'amour dans les jours suivants, les semaines suivantes, les années et pour l'éternité on s'aimerait...

Le soir, au moment venu, celui des slows, tout s'est déroulé selon mon plan...

On est allé dansé sur : under the bridge de RED HOT CHILI PEPPER. Mais lorsque je suis arrivé pour lui attacher le pendentif à son coup... j'ai misérablement échoué... Elle m'a sourit, m'a donné deux becs sur les joues, et elle est revenue se coller à moi... Ouf... je me suis dis que je m'en étais bien tiré...

Je me suis dit que c'était le bon moment pour l'inviter.

- Mélanie... Tu veux m'accompagner à mon bal de finissant ?
- Pour vrai ?
- euh... oui !?
- Ok

La chanson s'est terminée, les lumières se sont réouvertes et nous sommes partis...

Ce soir là, j'ai compris que l'amour ne serait jamais matériel.
On ne s'est jamais embrassé, ni ce soir là, ni le lendemain, ni les jours suivants...

J'ai eu le coeur brisé par son silence, mais c'est une belle leçon que j'ai apprise...

On ne peut pas créer l'amour, mais l'amour peut nous créer...

4 commentaires:

  1. Je suis triste, je vous voyais vous marier et vivre heureux jusqu'à la fin des temps... ;)

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  2. Et avoir beaucoup beaucoup d'enfants...
    :)

    Beau texte!

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  3. Vraiment touchant ce texte :)

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  4. @ Canelle : Je serais sans doute pas une meilleure personne aujourd'hui, mais je l'ai longtemps souhaité ;)

    @ Hispong : J'aurais voulu au moins essayé :P Merci !

    @ V : Nos premiers amours V, on ne les oubliera jamais... Merci... !

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