Pour V...
Ça fait deux mois que j'Habite avec la maison...
Les 4 gars, on a eu un gros été . Le plus drôle, c'est que lorsqu'on avaient décidé d'emménager ensemble, nous étions tous célibataire, sauf 1. Et 2 semaines après le début de notre colocation, nous étions tous en couple, sauf 1... Les deux fois le même exclu...
Je suis un presque universitaire, ayant pris des cours d'analyse ciné.
J. est universitaire à temps plein
N. est éducateur dans une école et
C. travaille comme monteur de ligne ( demandez moi pas qu'est-ce que ça mange en hiver, je le sais pas...)
Bref, Juin et Juillet on s'est pas vraiment vu, parce qu'on était trop occupés avec nos nouveaux amours ( et je ne parle pas des Expos). On travaillait tous, sur différents horaires, mais on apprennait à se connaitre, un à un.
Mais là, l'école est commencé et on a tous sensiblement le même horaire, On se voit le week-end et on sort le week-end. On vient de faire une épicerie de plus ou moins 600 dollars, ainsi qu'un commande chez Iansenza ( Iasenza, c'est un boucher, contrairement à La Senza, qui vend des sous-vêtement. Y'a pas grand différence, faut que tu déballes pour manger...)
Enfin...
Le fait est qu'un soir, je viens de sortir de mon cours et je jase avec une fille. Mandoline... juste pour son nom, je n'oublierais jamais cette fille... Donc on jase de tout et de rien, mais les deux, même si nous somme en couple, on flirt... C'est pas qu'on est pas heureux, mais c'est qu'il y a une attirance mutuelle, et que même si on est responsable et civilisé, flirter ne fait jamais de mal, au contraire ! (tant que ça reste du flirt...)
Mon téléphone sonne
- Ledz, c'est J... N. vient de m'appeler pour me dire qu'il y avait quelqu'un à la maison !
- Criss, on est 4 à vivre là, c'est normal qu'il ait quelqu'un !
- C'Est ce que je lui ai dit, mais il me dit que c'est quelqu'un qu'il ne connait pas !
- Hein ?
- J'ai pas le temps de gérer ça, j'ai un examen ce soir...
- Déjà... Hein ? quelqu'un ?
- ...
Fin de la communication...
J'appel N., mais avant je m'excuse auprès de Mandoline.
- N. , c'est quoi cette histoire ?
- Ben y'a un gars, qui fume des clopes dans la cuisine, que je ne connais pas...
- Ben criss le dehors...
- J'ai appelé la police il y a 20 minutes...
- J'Arrive....
Je m'excuse auprès de Mandoline, et je quitte comme un coup de vent...
Je suis dans le métro et j'analyse, j'angoisse et j'enrage. Chez moi, j'ai peut-être 800 $ cash, dans ma boite à tips. Je garde cet argent pour partir en voyage en Amoureux... C'Est un secret, je ne l'ai pas dit à personne, mais je compte aller rejoindre ma panthère dans son prochain périple...
J'ai aussi ma nouvelle caméra digitale semi-pro... Et je suis en Criss parce que quelqu'un est rentré chez moi sans invitation... C'est surtout ça qui me met dans tout mes états... Ça et le fait que depuis deux semaines, je vais chercher ma panthère au métro parce qu'il y a un violeur en liberté dans mon quartier... S'il faut qu'elle sache en plus que n'importe qui peut rentrer chez moi en tout impunité... elle ne reviendra plus jamais...
Du métro, j'ai pris un taxi jusqu'à chez moi... parce que je suis trop choqué pour marcher, courir ou prendre le bus.
Et en arrivant, la porte est ouverte. Mon coloc N. se tient au bout du couloir, regardant vers ce que je présume être l'intrus... Je dépose mes trucs dans ma chambre et j'essaie de me calmer... Parce que je n'ai qu'une envie : Peu importe sa grosseur, je le prend par le collet et les culottes, et je le balance par dessus le balcon, dans la cloture aux pointes acérées...
Mon cash est là, ma caméra est là, tout est là. Tout est tellement là, qu'en me rendant dans la cuisine, je constate qu'on a un nouveau tapis devant la salle de bain sur lequel il est écrit en brun : Sainte Notre-Dame de lourdes...
Il est là, assis à table, avec une radio cassette démonté, des cassettes brune datant du début de l'ére des casettes audio... Et il fume... Malgré le fait qu'on soit tous fumeurs, on fume à l'extérieur... Mais lui, l'intrus, lui il s'en criss et fume ses rouleuses qu'il éteint dans le... qu'il éteint dans le beurrier...!!!
CE vieux de 48 ans, maigrichon et esseulé, il rentre chez nous par effraction, mais qui plus est il fume dans la maison... le verre est plein...
Je prend une grande inspiration...
J'ouvre la porte du frigo, je sais que j'ai de la bière dans le frigo...
NON... LE VIEUX CRISS, il boit MA bière !
S'en est trop... Si N. n'était pas là... Je jure devant tous que je l'aurais littéralement balancé par dessus le balcon... je le jure !
Mais N. est là, et il me dit de me calmer, que la police s'en vient! Je m'asseois devant lui, et m'allume une clope...Fuck le réglement... Quel con...
Mais comme si ce n'était pas assez, j'essaie de me calmer en regardant autour de lui, et non juste lui... Trois questions me viennent en tête.
- Pourquoi l'évier est plein, et qu'est-ce qui flotte à la surface ?
- Pourquoi il y a des sac d'épicerie contenant des ampoules et des espèces de luminaires ?
- Pourquoi je ne le tue pas ?
Incapable de me contenir, je lui demande :
- T'es qui toi ?
- Moi, je suis venu pour le party... C'Est lily pis Arnaud qui m'ont de passer...
Hein ?
- Pis là, sur le tableau, c'était écrit de sortir des tourté innis (tortellini) , mais je ne sais pas c'est quoi moué, faque j'ai toute sorti...
Sur le comptoir, il y a notre commande de viande au complet qui dégouline de sang... ainsi que deux pizzas delissio. Je me lève et regarde dans l'évier... Nos trois poulets sont dans l'évier, déballés, dans de l'eau, qui je présume fut jadis chaude...
je me rasseois
- T'es qui toi ?
- Moi, cé Yvon, (il me pointe son bras sur lequel il est effectivement écrit : Yvon) Yvon Langevin...
- Pis là tu viens de scrapper notre commande d'épicerie... Tu vas nous rembourser comment ?
il me tend son porte-feuille. Porte-feuille dans lequel il n'y a rien, excepté deux cartes : Assurance maladie, et une carte bleu d'hôpital...
Là... je n'en suis plus sur, mais je crois que je l'ai traité de tout les noms, deux fois, juste pour être sur...
La police est arrivé quand il allait se mettre à pleurer...
Ça fait une heure qu'elle a été appelée, notre efficace service constabulaire...
Après 10 minutes de tergiversation avec eux, ils ont finalement compris qu'il était rentré par effraction et qu'on ne le voulait pas chez nous, à 4 gars, c'était en masse...
ils l'ont sorti, on a rempli leur putain de déclaration et ils sont repartis avec tout ses cochonneries...
N. et moi on s'est regardé, après avoir vu l'auto-patrouille partir, et on a été acheté une caisse de bière. On a mis une pizza au four et on a attendu... Au moins, on ne perdrait pas la pizza...
J'appuie V. dans son appréciation des textes sur la maison! Des amis comme ça, c'est précieux. Et avec ce que je lis ici, je crois que la vie avec eux devais pas être de tous repos!
RépondreSupprimerSi tu savais tout ce qui s'est passé dans avec la maison... Sérieusement, les américains ont leur fraternité, mais nous, on a eu la maison... On est frère à jamais...peu importe !
RépondreSupprimerIncroyable!!! je suis stupéfiée par cette histoire (qui n'est pas une nouvelle???) et par la vitesse à laquelle tu écris!!!
RépondreSupprimerMerci bien pour la dédicace! ;)
Non, ça s'est produit pour vrai !
RépondreSupprimerQui plus est, j'ai omis certains détails... parce que j'aurais pu continuer pendant au moins 10 bonne minutes à expliquer tout le ridicule de cette journée, que je n'oublierais jamais ! ( sauf si j'ai l'alzheimer...)
Wouaah! Presque incroyable...
RépondreSupprimerEt pourtant !
RépondreSupprimer