jeudi 2 avril 2009

Swigne la bacaisse

Printemps 88

Je porte sans doute des jogging, mais je ne m'en souviens pas vraiment. Mais je me souviens du reste.

Une cabane à sucre, dans les bois-francs, dépassé Plessisville, avant St-Ferdinand.

C'est le temps des sucres et ma famille est invité à y aller. Je suis tout excité, malgré le fait que mon petit frère soit une vraie plaie, et que ma grande soeur me gosse avec ses osties de bottes roses...

Dans l'auto pour se rendre, mon père à une bière entre les jambes, une cigarette cloué au bec, une moustache, et des lunettes de soleil... C'est un vrai homme mon père, il peut tuer un ours avec ses mains... Il me l'a écrit dans une carte postale alors qu'il était à Chibougameau cet hiver...

À la radio, John lennon parles des femmes. Je ne comprends pas ce qu'il dit, mais avec ses amis, en choeur, ils répètent girl, en soupirant... Ma mère sifflote et chante les quelques mots qu'elle connait.

C'est le printemps, parce que la neige fond, et je pense déjà à la prochaine saison de base-ball qui s'en vient, Au soccer dans la cours d'école, au ballon spyro.... Mais je ne suis pas concentré parce que pendant un des derniers soupirs des Beatles, on est rendu.

Ma soeur sort en criant, tandis que ma mère sort mon frère qui pleure encore. C'est une vrai usine sonore ce petit frère. Et moi, je sors en regardant mon père qui s'ouvre une autre bière en allant à la rencontre de ses chums...

Toutes les mamans vont prendre un verre en dedans de la cabane, et elles regardent ce qu'il y a sur le menu et comment ils le font... Tout les pères boivent de la bière, certain d'entre eux se passent une petite bouteille en métal, et ils grimacent en se la passant. Moi, je pense que c'est un concours de virilité, celui qui fait le moins la grimace en buvant ce qui peut-être du jus pamplemousse ou du vin.... Ça pue ces trucs... J'aimerai jamais ça !

Et nous, les enfants, on joue dehors. On joue à cachette, au téléphone, à celui qui pisse le plus loin... on joue. Y'en a un, je ne me souviens pas de son nom, parce qu'il est roux, il a apporté un frise bi.

Puis les filles se racontent des histoires et jouent à l'élastique, pendant que nous on joue au drapeau avec le frise bi.

Puis y'a un garçon, plus gros, plus grand que les autres qui veut nous prouver qu'il est plus homme que nous. En attrappant le frise bi, il me plaque contre le sol et je perds mon souffle.

Je veux aller pleurer vers ma mère, mais je ne la vois pas, je cherche mon père... non plus. Je rentre dans la cabane pendant que ma soeur rit de moi avec ses amies.

Je cours vers la salle de bains... C'est barré... Je veux un verre d'eau, alors je marche calmement et je fais semblant que ça plus mal que pour vrai, parce que je veux qu'on prenne soin de moi. En entrant dans la cuisine, j'entends mon père râler et ma mère qui me regarde, avec quelque chose dans la bouche.

Quand elle m'a vu, elle a paralysé devant mes pleurs, je crois. Mais en se relevant, elle a craché dans le premiers plat à sa porté et elle a prit soin de moi. Mon père aussi

Ce soir là, personne chez nous n'a mangé de bines... et je n'ai plus jamais voulu en manger par la suite...

7 commentaires:

  1. Ça vient comme de me faire passer mon envie de cabane à sucre pour cette année!

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  2. Désolé... ;o) mais ça prouve que j'ai tout de même réussi ! ;oP

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  3. Comme quoi, les Tikus passent avant tout dans les familles qui savent aimer !

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  4. hahaha et ton oedipe se porte bien?

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  5. By the way, ((parce que ça sonne mieux que : sois dit en passant) en fait c'est, selon moi, plus convivial)

    Donc... sois dit en passant (parce que dans le fond, j'hais les expressions anglaises quand j'écris)

    Je n'ai aucun problème avec Oedipe.

    @ tous : Je n'ai pas écris Paul... mais c'est quand même une nouvelle... ;o)

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