Chapitre 4, Tiré du roman : À cause du répondeur
(Chapitre 1)
(Chapitre 2)
(Chapitre 3)
Audrey, Audrey…Audrey ? ? ?
Hier ? Non, hier je n’ai pas rencontré de Audrey. La semaine passée ? Il y a un mois, un an ? Sur le message elle ne précise pas non plus quoique ce soit de vraiment intéressant et pertinent.
La rappeler ! Habituellement, j’ai une mémoire exceptionnelle, même quand je suis en boisson, et pourtant, en ce moment, je n’ai strictement aucune idée de qui elle peut bien être ! Bon, je la rappellerai demain, aujourd’hui c’est dimanche : Jour de repos !
‘’ Bonjour, c’est Audrey, j’espère que tu te souviens de moi ! Et bien comme on s’était dit, je t’appelle mais tu ne sembles pas là, tu peux me rappeler quand tu veux, Ciao ! ‘’
Je mets en marche le moulin à café en même temps que j’éteins la télé. Les télécommandes universelles sont probablement une des meilleures choses que l’homme ait inventées, tout de suite après la découverte de la torréfaction et de l’infusion du café.
J’allume la radio et je vais chercher le journal qui est sur mon balcon. Décidemment mon camelot est un expert lanceur. J’habite tout de même au 3e étage et tout les jours, il lance mon journal sur mon balcon. IL doit être un bon lanceur ou il traine une perche avec une main robotisée. Personnellement je préfère la 2e option, mais il est hors de question que je me réveille vers 5 heure le matin pour vérifier ses méthodes de travail.
Il n’y a pas de plus grand plaisir dans la vie que de lire son journal et de boire un bon café (avec une cigarette c’est encore mieux, quoique de nos jours, avec tout ce qui se dit autour de ce bâtonnet de la mort, clou de cercueil, barreau de prison mentale, etc.…)
Après avoir lu trois pages de mon journal, je constate que j'ai les pieds mouillés. Si j'avais un chat ou un chien, je pourrais me dire qu'il manque d'attention, mais tel n'est pas le cas... Alors je regarde autour de moi et je me dis que de laisser la porte du balcon ouverte, en plein orage, n’est pas l’idée du siècle, voir de la décennie... mais attendons de voir pour la journée…sait-on jamais.
De retour à ma chaise, après avoir étendu une serviette sur le plancher humidifié par la pluie, je parcours le journal de A à Z, excepté le N. Les rubriques nécrologiques je trouve ça un peu trop triste. C’est complètement triste et inutile. Qu’est-ce que j’en ai à foutre honnêtement que Gilles Pimparé soit mort depuis 20 ans et que toute sa famille se réunit encore 20 ans plus tard pour pleurer ! Comme ne l’a pas du tout écrit Ian Flemming : On ne meurt qu’une fois.
D’un autre côté, c’est Staline qui a dit :
La mort d'un homme est une tragédie. La mort d'un million d'hommes est une statistique.À partir de là, les rubriques nécrologiques ne sont que de vieilles statistiques…
Habituellement je commence par le cahier des sports et je reviens jusqu’à la une en ne lisant que les gros titres. Scandale politique, diffamie mondiale, le Canadien éliminé au premier tour. La routine quoi ! J’ai probablement aussi manqué des articles tel que : Le bonheur au travail, possible ? ou encore : Renversement politique dans un pays qui finit par ‘ Stan’, et sans oublier : trompé par son mari chanteur, elle kidnappe un chien incontinent et l’enferme dans la voiture de celui-ci.
La seule chose qui change dans un journal de jour en jour, c’est la date et le nom des morts… mais les mêmes noms reviennent l’année suivante, se mêlant aux nouveaux.
Je parcours le journal avec inattention, mais plus que d’habitude. Je suis tracassé par cette inconnue qui laisse des messages sur les boites vocales des gens.
Je fonce vers ma chambre. Foncer est un grand mot, disons que je marche vers ma chambre. Mon livre bleu traine sur le sol, je le ramasse et je retourne à la table de cuisine. J’ai beau feuilleter la dernière semaine, les deux dernières ainsi que les 4 derniers mois, je n’ai jamais fréquenté d’Audrey, peu importe que ce soit Audrée, Audery ou Odrer. Il n’y en a aucune trace, ni d’un moindre Mamzelle A. Je suis comme complètement Audrey Free
Bon, ce n’est pas si étrange, ça m’est déjà arrivé auparavant d’oublier une fille. Je veux dire, il y a des soirs plus arrosés que d’autres. Cependant, ça fait aux bas mots 6 ans que ce ne m’est pas arrivé... Relax, on l'appellera demain...
Estomac à cerveau, estomac à cerveau, j’ai faim cerveau, cessez toutes les activités courantes. Le frigo m’apparraît soudainement aussi sexy que miss Octobre 1978. Le frigo m’appelle et c’est mon estomac qui a répondu. Il lui dit qu’il s’en vient. Habituellement le dimanche matin, je vais déjeuner dans un restaurant quelconque. Cependant quand il pleut à en abattre les vaches¹ comme ce matin (midi, oui !), mes déplacements sont à reconsidérer.
" Inglis, Inglis ouvre toi ! " Je suis assez content de vivre seul. De cette manière il n’y a que moi pour voir et entendre mes tendances progressives à la schizophrénie.
J’ouvre la porte du frigo, et surprise ! Il est plein. Je remercie, silencieusement cette fois, les supermarchés ouverts de plus en plus tard et ma condition d’insomniaque lourd. À l’endroit prévu à cet effet, il y a des œufs. C’est un bon début. Avec épinards, des tomates et du bacon, le tout accompagné de patates rissolées assaisonnées cajun, j’ai un solide petit déjeuner. C’est le guide nutritionnel Canadien qui serait fier de moi.
J’opte pourtant pour un bol de céréale. Question préparation, c’est moins long. Après tout, le guide alimentaire Canadien, ce n’est peut-être pas nécessairement vrai. C’est comme des posologies, c’est premièrement et avant tout, une suggestion.
En fait, j’aime faire à manger. Eh oui, je surprends toutes les filles à qui je fais à manger par l’étendues de mes connaissances en cuisine, maman incluse. Malgré le fait que je sois un paresseux procrastinant constamment et aimant les choses simples et rapides, je ne peux tout simplement pas concevoir l’existence des produits précuits, congelés ou enrichissant un clown.
D’en avoir de la difficulté à en accepter le fait, il m’est donc encore plus difficile d’en acheter. Bon comme dans toute règle il y a des exceptions. J’achète certains produits congelé tel que ; le jus d’orange, le gâteau deep’n’delicious et des pizzas pochettes. Je sais, je sais, les pizzas pochettes c’est vraiment dégueulasse, mais c’est exactement le genre de trucs que j’aime manger quand je rentre chez moi après une soirée trop arrosé (le village vacance Val Cartier, ce n’est pas un bon exemple de soirées biens arrosées) et que j’ai, non pas seulement dépassé la limite d’alcool permise, mais bien établis de nouveaux records.
Cependant, quand je suis seul à la maison, ça me fait chier de me faire à manger. Comme je disais, je suis un paresseux. Je suis comme un gros chat, ou plutôt un lapin, je ne pense qu’à manger, baiser et dormir…dans cet ordre là exactement, voilà comment je perçois le bonheur. Peut-être il y a un peu de place pour l’amour, les amis et quelques petites autres extravagances, mais bon, en général, c’est ça !
¹ : Bon, quand on est né en région, nos expressions diffèrent...
À date, je l'aime bien le roman!
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