lundi 18 mai 2009

can't wait sunday morning

(K-OS)

Chapitre Tiré du roman : À cause du répondeur


Une journée comme les autres, où l'art de remplir du vide avec du vide

Je ne suis pas tout à fait en mesure de pouvoir dire précisément ce qui causa mon réveil ce matin.

Est-ce :
  1. le tragique son du téléviseur que, dans mon état fort avancé d’hier soir, j’ai oublié d’éteindre ?
  2. le doux et romantique son de la pluie qui bat finement à ma fenêtre ?
  3. l’insupportable hurlement saccadé de mon réveil matin, qui tenait à bien m’accueillir dans cette journée si, non-ensoleillé.
Étant donné le fait que je sais que je ne suis pas romantique pour un sou, je ne crois pas que ce soit la pluie. Il faudrait qu’un tsunami s’abatte dans ma fenêtre pour réussir à me réveiller. De plus, si je me laisse influencer par l’idée que c’est la pluie, il y a de fortes chances que je passe une journée lente, passive et molle à choir sur mon sofa.

Si je crois que c’est la télévision, il y a de fortes chances que je retourne passer une partie de la journée devant celle-ci, faisant du coup augmenter les statistiques concernant le nombres d’heures passées devant la télé par habitant.

Et finalement, si je crois que c’est le cadran, et bien c’est probablement parce qu’il fallait que je me lève à cette heure et que la journée ait ainsi, bien mal commencée.

Je dois me lever à cette heure, oui, mais pas la fin de semaine! Je devais être pas mal bourré pour penser à mettre mon cadran hier soir. La journée part mal parce que me réveiller à 7 hrs, un dimanche matin, ça me fait chier.

Je vais opter pour le cadran, de cette façon je ne dois rien à personne et je ne me mens pas à moi-même. C’est déjà embarrassant de mentir à quelqu’un, si en plus il faut que je me mente à moi-même, je vais finir schizophrène. Quoique…

J’ai beau tenté d’ouvrir les yeux, rien n’y fait. J’ai comme l’impression que le farfadet¹ des paupières est venu cette nuit pour mettre de la CRAZY GLUE au bas de mes lucarnes visuelles, pour me jouer un tour. Après une bataille me laissant hors d’haleine (une chance, parce que je ne désire pas tant répandre cette superbe haleine matinale), je parviens finalement à voir clair…Tiens, j’ai dormi avec mes lunettes.

Tiens, j’ai dormi avec tout mon linge également. C’est une solution facile à la question que je pourrais me poser après ma douche : Que vais-je porter aujourd’hui ?
Il faut dire que vu l’état dans lequel je suis rentré hier soir, j’ai probablement ouvert la télévision et suis aller me coucher. Si ça se trouve, je me suis endormi en angle dans mon lit. À peine le temps d’y mettre mon cul et je devais déjà dormir.

Aujourd’hui dimanche, je pourrais très bien ne rien porter de la journée et ce serait la même chose. Non pas que je sois un adepte du naturisme urbain, je ne me promène pas dans les parcs avec comme seul habit, un imperméable. Je ne crois simplement pas avoir à sortir de chez moi aujourd’hui et qui dit ne pas sortir, dit ne pas avoir à se préoccuper de quoi que ce soit, donc de son apparence.

Je délibère à haute voix dans mon lit depuis 10 minutes à me demander si je me lève ou pas. Finalement, avec toute mon énergie, je parviens à me remettre sur pied. Bon, sur pied, c’est vite dit. Disons que j’ai réussis à me remettre dans une position verticale, dans un état plus ou moins stable et/ou stationnaire. Je réalise que j’ai peut-être encore un peu trop d’alcool dans les veines quand le mur semble soudainement être attiré vers mes mains et vice-versa. Mon appartement est en orbite autour de moi.

Ouf, avec l’haleine que j’ai ce matin, je crois que le farfadet des paupières est venu en cheval. C’est le cas de le dire, j’ai une haleine de cheval, ou pire, de merde de cheval. Et il est probablement venu en famille, parce que je crois que si je croisais une moufette maintenant, c’est elle qui aurait peur que je la contamine avec mon odeur. On dirait que j’ai passé la nuit sous une tordeuse à bas sales, et que l’on m’a rincé dans du purin de porc.

Ma main appuyée contre le mur, je regarde où mes pieds vont, question de pouvoir les suivre. J’ai pas mal ni à la tête, ni aux cheveux, mais je suis magané. Les yeux à moitié fermés, je vois que mon cahier bleu est sur le plancher de ma chambre. Certains des moments de la veillée d’hier soir refont surface dans ma tête, tout comme le gout de l’alcool dans ma bouche.

Dans un bar, un 5 à 7 (5 à 3) avec, au début de la soirée, des amis. Puis, les heures ont passé et je me suis finalement retrouvé avec une jolie rousse aux formes généreuses, mais possédant une voix plus ou moins stridente. Je ne le constate que ce matin, sa voix m’a explosé les tympans. Elle n’a eu besoin que de deux ou trois heures de conversation active, active de son côté, pour me rendre à moitié sourd. Je l’ai fait parler, pendant un bon moment, avant de me joindre moi-même à notre discussion. Je lui ai laissé mon numéro et je suis parti. Je ne me souviens plus trop exactement, quoi et comment est-ce que, je lui ai dit, mais je me suis sauvé avec une bonne excuse. Qu’est-ce j’aimerais me souvenir laquelle, mon inconscient en connait tellement de bonnes excuses. C’est qu’après avoir lu : He’s just not into you, j’ai réussi à trouver de biens meilleures excuses pour me défiler.

La meilleure pour se défiler vite fait bien fait, c’est : Désolé, il faut que je parte, ma baby-sitter m’attend ! C’est crédible, et c’est tellement décourageant pour la fille qui veut trop se faire baiser. C’est dans mon top trois des excuses pour repousser une fille.
Quoique les meilleurs excuses, je l’ai appris avec le temps, c’est la vérité. Mais comme dit le vieil adage : toute vérité n’est pas bonne à dire.²

Dire à sa mère que l’on a jeté le cadeau qu’elle nous a donné il y a quelques jours, même si c’est vrai, n’est pas nécessairement agréable à entendre deux jours après Noël. Surtout quand elle se met à pleurer...

¹: Le cousin de la fée des dents.
² : Mes joues aussi, peuvent en témoigner
(à suivre)

P.S : Là, j'ai besoin de vous... C'est un texte fini, que je vous présente ici... Mais j'ai besoin de vos commentaires... Y'a d'autres chapitres qui s'en viennent, mais je ne veux pas tous vous les garocher d'un seul coup ;P

3 commentaires:

  1. J'aime l'idée que le réveil détermine comment se déroulera la journée.

    J'ai hâte de lire la suite!

    P.S. La généalogie de la fée des dents m'intéresse énormément. ;)

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  2. «On dirait que j’ai passé la nuit sous une tordeuse à bas sales, et que l’on m’a rincé dans du purin de porc.»

    Ça c'est beau.

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  3. @ Canelle : Tu vois, tout ça, vient de la phrase, se lever du pied gauche... Pour la généalogie de la fée des dents... ;) elle est longue la lignée !!!

    @ Raton : Merci... C'est le genre de phrase que l'on peut utiliser pour parler de soi, mais pas de quelqu'un d'autre...à moins que...

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